F l l A N C O Î S E S DE L'AMERlQ^UE.
C H A F I T R E 111.
Htjioire ahregée de VIfle de S. Domingue.
^ f l e de S Domingue ou de S. avec les Indiens, les pillant, enlevant
leurs femmes, Ôcleur f Domi n i q u e , qu'il ne faut aifant d'autres inpas
confondre avec une des
Antifles, habitée par les Caraïbes,
appellée la Dominique, la Domenica,
ou l'Iilede Dimanche, parce
qu'elleftit découverte à un pareil jour,
cil fituée entre le dix feptiéme & demi
& le vingtième degré de latitude feptentriona
1 e. El le fu t d écouverte par Chri ftophle
Colomb dans fon premier voïage en
1491. fes anciens Habitans la nommoient
Ay ti. Colomb la nomma d'abord Hifpalis
'.Bo- niola, c'ell-à-dire, la pet i teEfpagnejon
»'»1«. l'a quelquefois nommé e Ifabelle, àcaufe
de la Reine d'Efpagne , qui portoit ce
nom. Mais Ta Ville Capitale aïant été
bâtie en 1494. & nommée S. Dominique
ou Domingue, ce nom s'efb étendu à tout
c T l i l e , & on ne l'appelle point autrei
ment chez les Nations qui y font établies,
& parmi toutes celles qui y trafiquent,
ou qui la met tent dans leurs
Cartes. ;
Cetité Ifle rt qui on donne quatre cent
lieiies de t o u r , en; la mefurant.de pointe
en pointe, & près de fix c ent , fi on mefure
les contours des Ances, des Bayes,
juftices, ceux-ci trouvèrent moyen de
les faire mour i r , 8c brûlerent le Fort :
de forte que Colomb fut obligé à fon
retour l'année fuivante 149^5. de bâtir
une Ville plus forte qu'il nomma Ifabelle
, au bord d'une riviere, & dans un endroitplus
fûr & plus commode pour l'abord
desVaiiTeaux. Cene fut qu'en l'annéer494.
qu'il bâtit laVilledeS.Domingue,
ôcpkifieurs autres, dont il ne reile
plus que trois ou quatre extrêmement
déchûës de l'état oiàelles étoienc autrefois,
& qu'on doit regarder plûtôt comme
des B o u r g s , que comme des Villes,
telles que font Sanjague de losCavalleros,
la Concept ion , ,Zeibo, As, S. J e a n
deGonave, &g .
LeRoyaume qui étoit à la téte del 'Ifl e
vers l'Eft fenommoi tHiguei , celui de
r O u e f t X a r a g u a , celui du Midi Maguana,
& celui qui étoit au centre de l'iile ,.
Magua. Il y a long-tems que ces divifions
& ces noms ne fubfiûent plus. Tou t
ce grand païs étoit une fourmilière de
peuples, dont les Efp-ignols virent bientôt
la fin, par les cruautez qu'ils exerce-
& des Culs-de-Sacs, étoit partag,ée an- rent fur e a x , par les travaux dont ils les
ciennement en cinq. Royaumes , qui furchargerent, & fur tout par celui des
mine s , où i. Mls. firent p„ é' r.i• r: en t r èV s -peu de
tem5 tous les Habitans de cette We , &
des autres qui en font voifines, de forte
qu'au rapport de Dom Barthélémy de
avoient chacun leur Cacique ou Souverain.
Celui oii aborda Colomb en venant
^»ne«-des Ifles Lucayes, qu'il avoit reconnu
ÎmZs f=>bQrd, & qui étoit à la bande du Nor d las Cafas Rel igieux de nôtre Ordi7, &
K à l 'El l de Mont e Chrifto, fe nom- Evéque de Chiappa , ils ont dépeuplé en
iw, moit Mar ien. Il y fit un petit Fort de moins de quarante ans non-feulement les
bois qu'il nomma la N avidad , & y laiiî'a Ifles de Poit-Ric,. de S. D omi n g u e , de
trente hommes , avec un Commandant , Couve, de la Jamaïque, & les petites
pendant qu'il retourna en Efpagne por- Ifles des environs, mais encore a plus
ter la nouvelle de fa découverte. Mais grande partie de la terre ferme qu'ils aees
hommes s'étant mal comportez voient découverte & eonquife,
C e a On
1103,
f a
3 1
r