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i 7 i NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
1700. tes. On fe fert pour cela d'aiguillettes
Maniere mahot; c'cft la fecondc écorcc d'un
'lisfaire bois tendre & léger, dont j'ai parlé en
ficher les un autre endroit, qui fe tille aifément,
fiantes. & dont OH fait des cordes de toutes groffeurs,
prefque auflî bonnes que celles de
chanvre. On attache les plantes entières
aux gaulettes la pointe en bas, aflez
éloignées les unes des autres pour ne le
pas toucher, parce qu'étant onétueufes,
elles fe colleroient enfemble & fe gâteroient.
Comme toutes les plantes n'ont p;is
été mifes en terre en même-temps, auflî
meuriflent-elles fucceflîvement > &par
confequent on ne peut les couper que les
unes après les autres. Elles demeurent
ainiî renfermées & fufpenduës dans la
Cafe douze ou quinze jours, quelquefois
plus, quelquefois moins, mais toujours
jufqu a ce qu'on s'apperçoive qu'ellesfont
devenuestout-à-fait maniables, graiîes,
raifîneufes, d'une couleur brune ou tannée,
flétries & amorties d'une maniere
à pouvoir être torfes ou torquées fans
danger qu'elles fe rompent. Pour lors
on les détache des gaulettes j & après
avoirfeparé les feiiilies des tiges, on les
étend les unes fur les autres fur des établis
ou tables longues chacune à peu près felon
fagrandeur, mais avant cela on les
o„ i. éjambe, c'eft-à-dire, qu'on ôte la groife
jambe It côte qui eft au milieu de chaquefeiiille.
travail ^^ travail à quoi on s'occupe le
aftpellé après fou pé, ce qu'on appelle la veil-
Uveillée lée, travail long & ennuyeux, caries
Maîtres où leurs Commandeurs ne donnent
pas moins d'une douzaine de gaulettes
chargées de plantes à éjamber à
chaque ferviteur ou efclave, qui quelque
habile qu'il puiife être, ne fçauroit avoir
fini fa tâche que long-temps après minuitj
de manierequ'il ne leur reftejamais
qu'environ cinq heures pour repofer,
fuppofé même qu'ils ne foient pas obligez
de fe dérober une partie de ce temps i;»
pour aller chercher des crabes, des grenouilles,
ou autres chofes pour augmenter
le peu de nourriture qu'on leur donne. |.
Mais ce n'eft pas ici le lieu de reprocher •
aux Habitans de l'Amerique leur dureté
à l'égard de leurs fervitcurs, c'eft-à-dire,
de leurs engagez & de leurs efclaves.
On ne fe fert d'aucun outil pour
ce travail, les ongles 8c les dents doivent
faire l'office de couteaux &de cifeaux.
Après que les feuilles font éjambées &
placées fur les établis, on les torque,
c'cft-à-dire, on les file a peu près comme
une corde. C'eft le métier d'un Ouvrier
qu'on appelle Torqueur , dont
l'habileté confifte à faire ia corde bien Tà
égale, àmiinier fon roiiet, de maniéré
qu'elle ne caiTe point , &: à la bien monter,
ou mettre en rouleau ou rôle. On
employe les plus grandes feiiilies à faire
l'exterieur, l'envelope, ou comme l'on
d i t , la robe de la corde, 6clcspetitcsà
laremplirj c'eft pour cela qu'elles font
mifes chacune à part felon leur grandeur
fur un établi à la droite du Torqueur^
avec un vafe plein d'eau de mer , où il
trempe fes mains de tems en tems, &
dont il arrofe legerement les feiiilies
qu'il employe , pour les rendre plus
fouples, & pour empêcher par la falure
de l'eau la corruption, qui pourroit gâter
la corde, fuppofé que les feiiilies qui I
la compofent y cuflént quelque difpofition.
Dès que le Torqueur a filé une
quantité de corde fuffifante pour faire
un rôle, il la met en oeuvre : car il ne
faut pas lui donner le tems de fe fecher,
elle deviendroitroïde&caiTante, 6c ne
s'arrangeroit plus, ni fi bien, m fi facilement
fur le tour.
Au lieu d'eau de mer toute fimple, on
employe quelquefois une liqueur compofée,
qui donne plus de force au tabac,
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