5 ,
400 NOUVEAUX V O Y A G E S AUX IS L E 9
Les Anglois avoicnt repris le large, déconcerta tellement qu'il nous quitta, 1703,;
& nous nous en retournions en parlant & nous laiffa pourfuivrc nôtre chemia
de l'affaire de Goyaves, lorfque nous en repos.
Nous allâtneseoucher au corps de garde
du Foitde laMagdeleine. L e Gouverneur
fit fouper avec lui l'Officier qui
avoic été à Goyaves , 8c exhorta tout le
inonde à fe comporter avec autant de fagefle
qu'il avoit fait, hors le cas de ladefloit
à toute force le rendre refponfable obéïiîknce. Après fouper il fit un nou-
'ducuri qui venoit d'arriver à fa Pa- veau règlement pour les poftes de toutes
diGoya- foifle. L e Gouvemeur lui réponditavec fes Troupes dont je fis des copies que
beaucoup de douceur qu'il n'avoit pas j'envoïai fur le champ au Major Se aux
été poffible d'y apporter remede, parce Aides-Majors.
que fon quartier étoit trop éloigné, & Le mercredi 2, i . nous vîmes au point
qu'on auroit expofé les T roupes à être du jour que la Flotte ennemie étoit viscoupées
> mais que ce dommage feroit à-vis de nôtre pofte, à deux lieiies au
bien-tôt reparé, & qu'il lui donnoit pa- large j le grand nombre de chaloupes
role d'en fiire fon affaire dès que l'on qui allèrent à bord de l'Amiral enfuira
1703.
rencontrâmes le Pere GaiTot mon Com
pagnon d'étude & deReligion, & qui
pis eft Curé de l'Eglilèqui brûloit encore;
le feu qui briiloit fa maifon avoic allumé
toute fa bile, il entreprit le Gou-
'Tiencon- verneur d'une maniéré terrible, &vouw,
que
feroit plus en repos^
11 arriva pour mon malheur que je
voulus ajoiâter quelque chofe à ce que
le Gouverneur avoit dit, mais je fus
paié fur le champ de la démangeaiibn que
j'avois eu de parler; mon Confrere me
penfa fauter au vifage, il me reprocha
ma negligence avec toute l'aigreur dont
ie zele peu éclairé eft ordinairement
alTaifonné; après quoi il ajourad'unton
Prophétique que Dieu me puniroit du
peu de foin que j'avois eu de fortifier
fon Eglife pendant que je n'avois rien
négligé pour mettre à couvert le refte
de r i i l e , & que ce crime ne s'expieroit
que par mon fing. Je lui demandai s'il
n'avoit pas été averti d'ôter toutes les
chofesSaintes, ôcs'il l'avoit fait? Sans
doute, me dit-il : car j'ai toujours appréhendé
ce qui vient d'arriver. Allez, lui
dis-je alors, après avoir ôté de vôtre
E g l i f e c e qui pouvoir étreprophané, il
fa loit mourir fur le pas de la porte en la
defFendant, Scnon pasvous enfuir comme
vous avez fait il y a trois jours. Tout
'Amiral enfuite
d'une flamme qui avoic été mife à la
vergue d'Art imon, nous fit croire qu'ils
étoientauconfeil qui durajufques furies
deux heures après midi ; alors la Flotte
commença à s'approcher de terre, en
fe laifTant dériver du côté des habitans.
L e Gouverneur envoïa ordre au Maj
o r de poiler les Troupes qu'il avoic
avec lui depuis la Riviere des habitans
jufqu'à l'Ance Vadelorge ; étant vifible
que les ennemis ne feroient point leur
defcente du côté de l'Ance à la barque.
Vers les cinq heures du foir la Fregate
d'Antigues s'approcha de la Côte
comme pour obferver ce qui s'y paiToit3
elle n'en étoit qu'à la demie portée de
fufil lorfque le vent lui manqua tout
d'un coup & que le flot lajertoit à terre
fans que fa chaloupe & fon canot la puffent
foijtcnir, ni la remorguer, parce
que nos gens tiroient deilus; deforce
qu'elle fut obligée de moiiiller devant
un terrain élevé entre l 'Ance Vadelorge
& la pointe Orientale du fond des ha-
le monde applaudit à ma réponfe, (jui le bitans. On peut croire que nos gens ne
Isjj
F R A N C O I S E S DE L ' AME R I Q U E 401
lui épargnèrent pas les coups de fufii. la journée à faire des bordées, pour 1703.
L e Tambour voulut battre lur ie pont nous donner de la jaloufie & ati^uS
comme pour nous braver, ma>s ce fut nos gens: mais conLe le Gouvemeur
pour prendre congé de la compagnie, s'étoit fixé à ne garder que depu s la
Il fut tue auffi-tot ; & nous avons içu riviere du Pleins "ufqu'a^ Fort f nous
depuis par un prifonnier qui étoit de les laifîames continuer leurs Zme n a -
cettefregate qu'ilsyavoient perdutren- des fans nous en mettre en
te fept hommes. Je fis creufer un boiau Sur les huit heures du Îoiîun Negre
fur cette hauteur afin que nôtre monde Portugais fe fauva à la nage du vaiiîfau
y put etre a couvert quand lesennemis Amiral, &vintpre,,S-ete?reaudeS
viendroient nous canonner pour aider du Fort de la Magde ein^; or le con
]eurf\-egate a fe retirer. Nous avions duifit au Gouverneur à oui 1 dir n
delà, je voulus la fa re tramer fur cette demain au point du jour à l'endrnir ^^ ^^
s procherenc de terre , & firenc grand l'Ance qui étoit plus-baf étoit celle de
g e n s ^ i ^ n J e r fur i r i g T " s c i S ^' o i g^né e cdÎdt
tonneV le moien de letei 1 a'ncrS & Sue "en pei"ne " o n h "
rESSsESSS
rablement bijoux qu'il avoit emporté : il ditql'U
un debar- avoit été ^o. "
Its
Jais
font n-
P'ufiz
» l'Antt
des
Uifin.
<r.eme»t en cet endmi " e " L Î r t d'Brefiî T " ' '' ' " • ' »Cô «
Si ES'?^
proque, elles furent oblieées de fe r libéralité, & à
tirer, & nos gens fortanf de leur, rî" j^eux qui étoient prefensi
tranchemens slvance e n H u t es S r t ? f fut l'ailurance
bord de la m e r r ^ S e n t f t u ^ ^^ ^^onduiilt au Fort
tout à découvert cmrcticix pour s'aiTurer de fa
3 beau-
1
f "
Wi
i- . si