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d
1705-
on Terfsres.
S i 6 NOUVEAUX VOY
lades fi nous cneuf f ionseu. Pendant que
Jes uns datifoient, les autres voltigeoienr.
6c nous avions des Moufles & des jeunes
Matelots qui en auraient donné à
garder aux plus célébrés danfeurs de
Corde.
L e s trois vaiiTeaux qui compofoient
nôtre petite Efcadre étoient voiliers.
L a Fregate la Paix étoitau commence^-
ment toujours de l'avant des aut res , &
le Comt e de Touloufe fembloit ne pas
marcher fi bien que les deux Proven^
ç a u x ; mais foit qu'il eut enfin trouvé
ion aflîette, foit que nous euilîons perdu
la n ô t r e , il nous devança pendant un fort
long-tems.
Ltsilles J'ai remarqué que les vaiiîeaux conf-
F.fon-es t rui t scn Provence, font pour l'ordinaire
plus fins de voiles, queceux qui font
bâtis en Ponent. Cela peut venirautant
de la conf t iuét ion, que du bois que l'on
y employe qui eft toujours plus fee que
celui du Ponent, & que Ion épargne
davantage. Mais cet avantage eft balancé
par un inconvenient confidcrable, qui
c f t que ces bâtimens perdent aifément
leur afliette , & qu'il ne faut fouvent
qu'une barique d'eau plus d'un côté que
d'un autre pour les empêcher de marcher.
Il eft conftant que le Comte de
T o u l o u f e qui avoit été conftruiten Hollande
marchoit plus uniment , & portoit
.mieux la voi lequeles Provençaux, qui
à leur tour doubloicnt prtfque fon fillage
quand ils fe trouvoient en afiîette.
L e Lundi 19. Septembre nous nous
trouvâmes à fi peu de diftance des liles
de Flores £< C o r v o , quejenefçai ce qui
feroic arrivé fi nous avions eu encore
deux ou trois heures de nuit Les courans
, refource ordinaire des Pilotes,
Remarque
¡¡tr
furent accufez de nousavoir voulu joiier
un mauvais tour. On y remedia fur le
champ , nous portâmes à l 'Lft-Sud-Ei l : ,
& iaifsamcs ces petites llles à bas bord.
les -vaiffe¡
i!ix.
A G E S AUX ISLES
Elles font du nombre des huit ou neuf lyoy;
aufguelles on a donné les noms d'Açores,
d'Eforesde.Terceres, ou Ifles
Flamandes. Le premier leur a été itnpofé
par les Portugais qui les découvrirent
en 144p. & qui y trouvèrent une
prodigieufe quantité d'Eperviers. Les
François fe fervent du fécond pour la
commodité de la prononciation qui ne
fouiFre point les manières gutturales
dont les Portugai s fe fervent. Quelques
gens ont crû devoir donnera toutes ces
Jiles le nom de la principale, qui eft la
T e r c e r e ou la T e r c i e ra; & enfin les Flapians
les ayant découvertes à peu près
dans le même tems que les Portugais ,
les nommèrent les IflcsFlamandes,peut'
être pourfe conferver quelque droit fur
elles. L e s Geographes en ont fait prefent
à l'Afrique. Elles font fituées entre le
38. & le 40 dégré de latitude Septentrionale.
L e Mardi 2.9.nous étions fur les neuf
heures du matin à deux lieuës ou environ
delà Tercnre, que nous laiiTamesà
bas bord. Nous faifions petites voiles
pour donner envie à quelque bon Por- -
tugáis de nous venir reconnoitre. 11 ne
feroit aflurement pas forti de nos mains
fans nous donner du vin 6c des conf itures
> mais il furent plus fages que nous ne
les croyons, & nous laiííerentconfiderrer
leur Ville fuis nous rien dire. Elle
eft couverte au Sud &Sud-Eft par un
gros cap-rond ,quiparoîtdeloincomme
un Illet, furlequel il nous parut beaucoup
de fortifications, L a Vi l l e nous fembla
grande, bâtie en amphiteâtre avec un
Château fur la hauteur.
LcMercredi 21. nous dépafsâmcsSainte
Marie que nous lai flames encore à bas
bord , toLijours cpntrariez parles vents
qui nousempéchoient de porter à route.
L e lendemain nous vîmes un vaifiéau
environ à quatre lieues au vent à nous.
Chemin .
F R A N C O I E S DE L'AMERIQ_UE, 5, 7
donnâmes la continuâmes nôtre route qui etoit auffi
chaire jufqu'a la nui t , qu'il fit fauiTe la fienne fans le craindre ; au contrairi
route, & s'ech.ppa 6c fitbien le prenant pour un Saltin nous c ^ -
ràe^e Le3o.nousvimesMaaere,les Calmes tions de le prendre,fi nous le pouvioL
Maden, &lescouransnousyavoientpor te.Nou. jomdre, & le vendre avec fon équipage
iumcs rendreviûte aMeflieursBoyer & à Cadix. 11 s'aprocha à la fin de nous n ,
Cafinen,^qui_nous regalerent deleur fans quitter Païantage du vent nu' iÎi l r
i-yoj.
avoit fur nous, il eloiigea la fivadiere le ^
long de fon beaupré , comme un Corlaire
qui veut venir à l'abordage> mais '
quand il vit que mieux, & le lendemain premier jour
d'Octobre ils vinrent dîner à nôtre
bord. Peu s'en fiillutqu'onnepritlaréiolution
d'aller piller la petite Me de . v.. ^uc nous nous partagions
P o r t a Sando qui eft voifi^nedeMadere, pour l'enfermer entre nous tro
& auílidela dependancec^^^laCouronne ça de voi l e s&gagna de l'avant. L e Samt
de Portugal :. ces deux llles furent dé- Paul qui s'en trSuva le plus p^^ocl e
couvertes par les Portugais en 1410. qui força auifi de voiles pour e joindre &
nppellerent aplusconliderable Madera, aous n'en étions plus qu'à S i l'oÎ
a caufe de la quanti té d'arbres dont elle tée du canon que L i s al lion f î . ^ oûa
eto.t couverte. Cefutun bonheurpour lorfque nous demâtames de n i i i ne it
ces pauvres Portugais, &pournousque Humer qui fit tomber à h M., ^
M o n f i e u r M a u r e l l e t s ' o p p o i a a u d e f i L n nos hon?mes IlTaS t a rnm ;
que l'on avoit de leur aller rendre vifi- pécher nos gens & nonr nnn n'^"
t e i carnousaprîmesétantâCadixqu'un Le vaiflèau nue - Î k ' t rr
Corfaire FraiLi s les avoitpiilédlpuis auftî-TS
p e u , de forte que notredefcente n'auroit ve. fçaehant bien que nous étions en Í í
í e r v i q u ' a les rumer entièrement lans dele recevoir, malgré cet a c S n t con
nous apporter aucun profit. tinuerent à lu'igagner le ven , a f i l u " !
Les vents contrau-es nous retinrent ne pût p'.us s'en dédire T1 „ h p
dans ce paragejufqu'au 4. O d o b r e , & baiis ou^^'anoft j-' ^ c ' r i u^
s'ils avoient cont inué encore vingt-qua- à porter fur nous c'eft n i l ?
tre heures, la réfolution étoit Jrife de le bord, & g a g ^ l ^ u t e r ô ^ r c ' ^ f^
nous aller rafraîchir chez nos L i s les ver fon a v a S & ^
EfpagnolsdesCanaries, parcequel'eau trésbon peu chrglVne?l î
commençoit a diminuer beaucoup dans gagna de l 'avant , S Î „ous l a i Í deniere
nos vai f leaux, quoique nous euffions les il fut tout le refte dujour & la nuit f i i '
autresprovifionsde boucheenabondan- vante à une lieuë au vent à no^
ce. Mais les vents étant venus un peu Le7nouschafsâmesfurluitoutehio„,-
de l'arriere, nous portâmeslur la côte née, parce qu'il faifok route u f c
d ' A f r i q u e , afin de profiter des bnfes de comme nnu^ r^n,,; ""ic au aecioit
terre q'ui foufflent L u . , fi ctacs c ^ S ^ r ^ a st ú ;
^ ^ bien
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