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T.7^3- l'eau que jufqu'aux genoux ou à la
ceinture, 5c fe prciîèrenc pour gagner
le rctranchemenr. Le lîeur le f évreles
reçût bien, fes gens firent leurs décharges
fans fe prelier , les uns après les
autres} & comme ils avoicnc des piftolets
de ceinture, leur feu fut tort vit
& fort violent. Les Compagnies qui
étoient dans les angles voiilnslcs fecondcrent
G bien, que les Anglois furent
obligez de ploïei- , & defe retirer avec
une perte confiderable , fans avoir pû
gagner le retranchement. L e fieur le i< évre
fe retira enfuire avec tout Je relie
des Troupes au petit pas, fans être inquiété
, & fans autre perte que d'un
homme bielle.
J e me trouvai à l'entrée du Bourg
avec le Gouverneur quand les Troupes
arrivèrent } on JaiiTa le fieur le Févre
avec fa compagnie, celle de Heurtaut
& celles des J\ egres fur la hauteur de
la Ravine Billau, pour y palfer la nuit,
& obferverlesmouvemens des ennemis.
On fit entrer dans le Fort les compagnies
des fieurs Boucachar , Trezel &
T u e c a , pour fe joindre aux deux compagnies
de la Marine qui y etoient i
la premiere commandée par le fieur
Cloche Lieutenant du fieur de Maifon-
C£lle,qui faifoit les fonctions de Major,
& la feconde par le fieur du Chatel. Ces
cinq compagnies failoient 3 oj-.hommesi
on y fit aulii entrer les deux Canoniers
du vaiiTeau Nantoisdontj'ai parle, deux
autres Canoniers de l'iile avec douze aides
, quelques Volontaires qui voulurent
tenir compagnie au Lieutenant
de Roi , deux Chirurgiens, un Pere
Carme pour Aumônier, les Gardes
Magafins , quelques Ouvriers & des
Cwíí üomeÄiquesi deforte qu'ils fe trouvcenviron
370. hommes.
Trfìupes . Le polte du haut delà riviere des
uJí""" '' i f ^ ^ ^ ^ J c p a íTa g e d eMa d a r a e ,
a g e s a u x isles
Ì e R n ' ì r P ' f ' i " compagnies des iîeurs
eBouig, Loftaut& Thomafeau, qui
tailoient 163. hommes. ^
On renvoya la compagnie des trois
Rivieres , commandée par le fieur des
Meurs, en ion quartier, pour garder les
Ances avec ordre de tenir une garde
lur le chemindu réduir,pour empêcher
que qui que ce fo.c nepaffâc du coté de
Ja Cabelterre, fans une permiffion fignée
du Gouverneur. ^
La compagnie des Saintes fut poftéc
au vieux For t , à l'Ance de la Croix,
K aux environs, pour défendre ces
iieux-la en cas de befoin, & pour entretenir
des vjgies, pour découvrir ce qui
fe pafloïc en mer , & en donner avis.
•La compagnie du fieur Celleron,
comme la plus ancienne, eut la droite,
¿i tut poitee iur la hauteur à l'embouchure
de la riviere.des Gallions, le long
du Boiau qui fa,f<,it face à la mer : lei
autres compagniess'étendirent jufqu'au
Morne de Bildan , la Cavalene de la
inaile-1 erre, qui avoit envoié fes chevaux
dans les hauteurs & aux trois rivieres,
fut mife à la batterie des Gallions,
ou le Gouverneur avoit choifi fon pofte
avec les Volomaires qui l'accompagnoient.
LesCavaliersde la CabefteVrc
& de la Grande-Terre & la compagnie
du fieur Heurtaut furent poltez à i V
^tation du fieur Milet & de la Veuve
Cherot fur la riviere des GaUions pour
garderlespetits parages qui étoient fur
cette riviere.
La cornpagnie du fieur le Févre &
celle des Ncgresn'eurent point depofle
tixe, parce que leur emploi etoit d-'être
toujours en campagne pour harceler les
ennemis , enlever des Prifonniers &
tavonfer les Deferteurs.
Il étoit plus de minuit avant que les
Troupes euflbnt défilé par le Bourg
pour aller s'établir dans leurs pofteÎ
J'allai
.lin- ;
F R A N C O I S E S DE L 'AMERIQ^UE. 41 1
5703. J'allai dormir trois ou quatre heures qu'on achevoit de traiifporter fcs meu- i703i
V.
dans la falle du Gouverneur pendant bles.
C H A P I T R E
Ce quifepaffa âe part & d'autre jufqu'à l'arrivé dufecoursdelà Martinique,
îE Samedi matin 24. Mars ravine} ce qui les auroit retardéconfi-
M. delà Malmaifon, Lieutenant
de R o i , entra dans le
Fort} ill'avoit détendu avec
tant de valeur douze ans auparavant,
derablement, & leur auroit fait perdre
bien du monde} mais le Gouverneur
jugea plus à propos de conferver fes
habitans.Ils s'emparerent du Bourg Saint
que nous étionsaiîurez qu'il ne s'aquié- François, ôc ne paiferent pas la rivicrc^/" ^
reroit pas moins de gloire danscetteoc- aux Herbes qui le fepare de celui de la rem ducafion.
On mit le feu à la batterie de Baife-Terre. Le Sieur le Févre vint par
Saint François, & nos trois compagnies les hauteurs jufqu'au deflijs delà Ravine
qui avoient pafle ta nuit fur la hauteur
de la Ravine Billau, fans être inquietées
le moins du monde, entrerent dans le
Bourg, & firent la .recherche dans toutes
les maifons, pour voir s'il n'y auroit
Billau, il mit le feu à toutes les cannes
qui étoient de ce côté-là, & en
s'en retournant à toutes celles qui étoient
à 600. pas au deiTus du Bourg ; il faifoit
un vent de terre aflèz trais qui fit
point de Negres ou d'engagez cachez que le feu fe communiqua aifément de
pour fe rendre aux ennemis.
Sur les dix heures une gardé qui
croit fur une hauteur aiant fait figne
que les ennemis approchoient, on tira
un coup de canon pour avertir les Enfans
perdus & les Negres de fe retirer
du Bourg} on les mit en bataille fur
l'efplanade du Fort. Le Gouverneur
tous côtez. Les ennemis furent furpris
de cet incendie } ils crurent qu'on les
vouloit attaquer} ils prirent les armes,
fe mirent en bataille, & y paiferent toute
la nuit. Nos gens s'en approchèrent à la
faveur de la nuit, & leur tirerent quelques
coups defufil} mais ils ne voulurent
j am ais quit ter leu rs poiles, où ils fe
commanda à la compagnie des Negres tenoient filerrez, qu'il fut impoiïïble de
" ' •• "" ' o_ , . , faire aucun pnfonnicr. llss'établirentle
Dimanche ij-, dans le Bourg de la Bafle-
"Terre, c'ett-à-dire, dans l'es maifons qut
croient à couvert du canon duCavalier
& de la Plate-torme, à côté du Donjon.
11 y avoit trois pieces en cet endroit
qui bakyoïent toute la ruë du Bourgj,
d'obeïr au fieur le Févre, & lui donna
ordre de s'aller embufquer derriere l'enclos
des Jefuites, pour faire des prifonniers,
mais fans s'engager duns aucune
affiiire qui eut des fuites.
Les ennemis s'approcherenr,marchant
fur deux colonnes} une tenoit le bord
de la mer, & étoit épauléepar lesvaif- de forte qu'ils furent obligez de percer
feaux} l'autre avoit pris le chemin de les mailons pour fe communiquer,n'étant
la hauteur, c'eft-à-dire, à cinq cent pas pas poffiblc de le faire autrement, fans
j . . — r_ _ s'expofer à être emporté par le canon
qui tiroit fans ceife £c avec tout le fuccês:
poifiblc.
Le Lundi z5. ons'aperçutqueles An-
., - g'ois travailloient à établir une barterie
difputer le païs i chaque hauteur ou dans l'enclos des Jefuitcsj, mais comme
oj»
du bord de la mer ; ils marchoient fort
ferrez & en bon ordre, croiant trouver
de la refiftance, & afllirément ils en
auroient trouvé, fi on eut fuivi l'avis de
M. de la Malmaifon , qui vouloit leur
, 1