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dt s'échiiper
dei Caymans.
N O U V E A U X / O Y
Î70I- qui étoient en embufciide, & qui auloient
pû très-facilement les devorer,
s'ils avoient voulu. C'eft un effet de la
providence particulière de Dieu, Il eft
yrai.quequaad ces animaux foncaflfemez,
&qu'ils trouvent un h omme , ils l'attaquent
fans cérémonie > & à moins d'être
bien ftilé àce métier,, il eft difficile de
s'en défendre autrement que par la fui te,
.encore ne ferviroit elle de rien (car ces
animaux font très-vîtes, & attrapent i
la courfe les meilleurs Chevaux) fi.on
ne fçait le fecret de fe délivrer de leur
pourfuite. ,
Quand on fe trouve dans ce danger,
il n'y a qu'a courir en zigzag, pour devancer
en moins de rien ces animaux, les
fatiguer,Se les obliger à quitter leur chaff
e , parce qu'ils ont l'épine du dos toucà
fait roide, 6c comme tout d'unepiecej
de forte qu'il leur faut prefqu'autant de
temps pour fe tourne r , qu'à une Galer
e i outre qu'ils veulent faire le même
chemin que l 'homme qu'ils pourfuivenr,
& autaiK de détours qu'ils lui en voyeat
faircj. & pendant ces differens mouvemens
on atout le temps neceflàirepour
s'échaper.
Il eft certain quails font peu à craindre
quandils nagent > il faut qu'ils foient
appuyez fur leurs pattes pour pouvoir
faire du m a lCe f t pour cette raifon qu'oa .
ne les apprehende pas dans les endroits on
il y a beaucoup d'eau, mais dans ceux-là
feulement où ils peuvent appuyer leurs
pieds fur ie fond,, ou fur k b o r d des rivieres.
Il y a des Mulâtres & des Negres afr^
ent ks fez hardis pour les aller a t taquer , ôcs'en
/ X L maîtres fans autres armes qu'un
Cay- ; gl'os cuir OU Un morceau de bois creux
wMs. qu'ils fe mettent au bras, 8c qu'ils lui enfoncent
dans k gueule pour la lui tenir
ouverte & plongée dans l'eau ; parce que
ces animaux a 'aïant point de langue, ne
A G E S l A U X ISLES
Compeuvent
s'empêcher d'avaler l'eau, &
de fe noyer en s'en rempüílant.
Au refteil eft aifé de découvrir un
Cayman quand on fe trouve fous le vent
parce qu'il a une odeur delnufefiforte
& fi pénétrante, qu'on le fent de fort
loin. Il en a pour l'ordinaire fix veflies
deux au bas du vent re, & une fous chaque
jointure de fes cuilTes. Sa chair eft
toute pénétrée de cette odeur,& íes oeufs
le font auffi. Sa chair eft trop dure & trop,
coriace pour être mangée, à moins que
cenefutdans une extrême neceffité II y a
desgeasqui mangentfesoeufs en aumekttes
: il taut être fairà-cette odeurpour
e fervir de cette nourriture. Jecroi quc
les Efpagnols en uferoient fans peine, eux
qui aiment tant les odeurs fortes.
^ Nous n'avons point de ces animaux
dans les Mes du Vent. On n'en trouve
que dans la Ter re-Ferme, & dans les
grandes Ifles } encore n'en voyoit-on
guère que dans les Quartiers éloignez,
dans des marécages, &fur les bords des
nvieres.
J e defiráis paffiorinement d^^en voir
quelqu'un, cependant j'aurois emporté-
«^oi' fî étant au fond
de 1 lüe a Vache avec un Officier delà
t^ompagnie, il ne m'en avoit montré un
qui ie retiroit dans une riviere à deux
cent cinquante pas de nous. Je le vis à
la vente, mais non pas auffi diftinftfe.
ment que j'aurois fouhaité. Car outre
qu il alJoit fort vite, il paffi^it dans des
herbes & des broufiâilles , qui m'ea
deroboient fouvent la vue : deforteque
j e ne le vis pas aiTez bien pour en faire
le portrait au naturel. H me parut de
dix a douze pieds de long, fait à peu
^res comme nos gros Lézards, la tête
ongue, le corps roide, la peau brune,
&clwrgee de groiTes galles qu'on nomme
des clouds. C'eft tout ce que j'en
puis dire. Nous courûmes inutilement
•pouj
lïc
Muff
Cajmani,
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UË. 247
^01 pourle voir dans l'eau, il s'étoit enfoncé & plus impertinens qu'aux Ifics du V e n t , ,701.
. ' ou caché fous des palétuviers : il étoit oîiilsnelefontdéjaquetrop. Deuxcho-o«wwî
aifédelefuivre à lapi f te: car l'air étoit fes les mettent fur ce pied-laj la premiere, chers às.
• plein d'une odeur de mufc par tout où il eft leur petit nombre} la fécondé, le
avoit pafle. gain exceffif qu'ils font^ qui les délivrent ^ '
Nos François de la Côte S. Domin- bién-tôt du befoin de travailler ; ils fc
0» Afit- gue à l'exemple des Efpagnols appellent font Habi tans , Si fe f o n t une telle honte
Cedres les arbres que nous appelions de leur mé t i e r , qu'ils ne veulent plus le
Acajoux aux Mes du Vent. Je ne parle pratiquer, même pour leurs propres bepas
ici de ces Acajoux qui portent des îbins.
pommes fie des noix. J'en ay parlé dans Je ne pouvois m'empêcher de rire
la premiere partie de ces Mémoires i quand je voïois leMarguillier de la Pamais
de ceux dont on fe fert pour bâ- roiiTe de PEfterredansfonCarroiTe, qui.
t i r , & pour faire des meubles. Le mot fembloit ne pouvoir plus fe fervir de fes
jiçajou eft C a r a ïbe , & je croi qu'il con- pieds depuis qu'il avoit époufé une veuve
vient mieux à l'arbi e dont je parle, que
celui àeCedre^ dont les Efpagnols l'ont
honoré. Car il ne reilemblc nullement
aux Cedres du Liban , qui ont plus
l'apparence d'un Pin que de tout autre
riche, liii qui trois ans auparavant etoit
Tonnelier dans unVaifleauMarchand de
-Nantes. Je me trouvai un jour avec lui
chez un Marchand, où il achetoit des
outils de fon ancien mét ier , pour un Enque
l'Acajou
Cedre, que par fa couleur, fa legereté, qualité, depuis le peu de tems qu'il ne
fon odeur , & fon incorruptibilité; ou l'exerçoit plus.
pour parler plus juf te, fa longue durée. Je croi avoir remarqué dans un autre ^"fi*
Il m'a femblé quç les Acajoux ou endroit en parlant des Me s du Vent , que
Cedres de S. Doniingue ont plus de de tous ceux qui s'enrichiiTent par leur
dureté que ceux des Mes, & que leur travail, il n'y en a point qui le faiTent
couleur eft plus foncée; pour tout le plus fûrement, & plus vite que les Chi -
refte, c'eft la même chofe. J'en ferai la rurgiens. Il faut dire ici, que c'eft toute
defcription dans un autre endroit. autre chofe à S. D omi n g u e pour ces for-
Les arbres qu'on appel leChênes&Or - tesde gens; c'eft un vrai Pérou pour eux.
1^0,7»« mes à S. Domingue, font d'une efpece Quoique la plupart foient ignorans au
différente de ceux que nous avons en Eu- fuprême dégré, ils gagnent tout ce qu'il
rope. Les premiers approchent beaucoup leur plaît; 8c comme il leur plaît de gades
Chênes verds, 8c je croi ques'en eft gner beaucoup, on peut croire qu'ils font
•une efpece. Pour les féconds, ils approchent
fi peu des Orme s , que je ne fçai
-dans qu'elle categorie les mettre.
On fe fert des uns & des autres pour
bien-tôt très-riches. Voici un petit échantillon
de leur gain.
Les Habitans qui n'ont point de Chirurgien
dans leurs maifons, payent à cefaire
dès planches, du bois de cartelage lui qui afoindeleursEfclaves trois écus
Scderoiiage. Comme ces arbres ne font par tête de Negre, feulement pour les
pas fort communs , ils font chers , 8c les voir quand ils font malades, 8c pour les
Ouvriers qui k s travaillent encore plus, faigner™. C'ef t la feule chofe qu'ils font
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