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1700. qu'il neTefl: au commencement du trou.
Lorfque toutes leu rs bouteilles font remplies
& bouchées, ils les arrangent les
unes fur les autres, comme on arrange les
boulets de Canon dans unArcCnal ce qui
n'eft pas un ornement indifferent pour
leurs Celliers.
L a Bierre qui leur vient d 'Europe ou
de la nouvelle Angleterre, fur tout cette
Bierre for te, qu'on appelle M omme , eft
renfermée dans de femblables bouteilles
bouchées de la même maniere. Mais
comme cette liqueur à une force extraordinaire
, & qu'elle feroit fauter tous les
bouchons du monde, on croifc un fil
d'archal fur le bouchon , & on l'attache
eh le tortillant au-delTous du bourlet
du goulot de la bouteille. Leur Cidre
d'Europe &de la Nouvelle Angleterre
eft renfermé de la même façon.
Cette' maniere de boucher les bouteilles
fait aiTez connoître la neceiîité d'avoir
destirebouchons: au® tousles Anglois
& Angloifes en font très-bien pourvus
, & en ont de fort propres, 5c de trèsbien
travaillez.
-Force de H cft rare qu'on foit obligé de s'en
la Bin- fervir pour déboucher les bouteilles de
Momme : car cette liqueur eft fi forte
qu'elle fait fauter en l'air les bouchons
auffi-tôt qu'on a levé le fil d'archal qui
étoit defliis.
Lorfqu'on la veut boire plus douce ,
& pmpêcher qu'elle ne donne à la tête
Manie- maniere auifi furieufe qu'elle a acre
¿•¿c-,coûtumé d'y donner, ony méleautant
commo- d'eau que de Bier re, avec un peu de Su-
IZJmt ^ on la bat dans
' deuxvafes, pour bien mêler les deux liqueurs,&
les faire moufler.Cela augmente
fa quantité, 6c la rend plus agréable.
II y abeaucçup deTamarins dans tout
le Qiiartier Anglois de Saint Chrifto-
• phle. On fc fert de cet arbre pour orner
k s cours, & les entrées des maifons. Ou-
6c étendu comme un parafol. Jenefçai
fi cela lui eft naturel , ou fi l'art lui fait.
prendre cette figure. Son tronc eft toû- ni,,,.
jours fort droit 6c rond, couvert d'une ¿«.ai
écorce brune, aflez épaiiTe 6c taillfidée
fort près à près. Ses branches qui fonty;,,
menûës, 8c en grand nombre, font lor^- gc,
gues, 6c bien garnies de petitesfeiiilles
longues, étroites, aiTezfortes, 6çtoûjours
couplées, d'un verd un peu pâle.
L e haut du tronc 6c les branches ont
beaucoup de petites épines. Le coeur de
l'arbre eft g r i s , 6c aflez tendre. Il porte
deux fois l'année de petites fleurs d'un
blanc fale, aflez femblables aux fleurs
d'oranges tout-à-fait ouvertes j elles ont
une odeur fort d o u c e , èc fort agréable,
un peuaro.matique. Lesfiliquesquifuccedent
à ces fleurs,viennent par bouquets.
Elles font vertes au commencement de
la grofleur du petit doigt , 6c de quatre
pouces ou environ de longueur. Elles
deviennent brunes à mefure qu'elles
meuriflent .Elles font remplies d'une pulpe
g r i fe, qui enveloppe de petits fruits à
peu près comme des fèves, aflez tendres
au commencement , de couleur violette,
ôc d^un goût aigrelet, 6c fort agréable-
On s'en fert à ce qu'on dit beaucoup
dansla Medecine.
On confit ces fruits ou tous entiers
avecleurs filiques,bien avant qu'ils foient
meurs, ou dépoiiillez de leursfiliques,
lorfqu'ilsfont meurs, mais avapt qu'ils
foient fees. De quelque maniere qu'on
les fafle confire, ils font très-agreables, t¡i0
lâchent le ventre j'Sc fortifient en même- rim
tems la poitrine. C'eftainfi qu'en parle
les Efcu apes de l'Amerique. Les Anglois
ufent beaucoup de cette confiture
ou efpece de conferve, parce qu'ils font
fujets à des débilitez d'eftomac, qui font
les fuites de leur intemperance dans la
boiie 6ç le manger.
Ils
Zaisiaier du bûrJ de la mer .
^Rameau
Tamari/i.
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