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1700.
Manìere
de vi-
"vrs des
Andsis.
Sucreries
a'
Pur geriti
de
U Barbad,.
IJS NOUVEAUX VO Y
de forte qu'il n'eft pas poffiblede boire
& de manger après qu'on.a tait cet exercice
pendant quatre ou cinq heures de
fuite.-
Ils mangent beaucoup de viandes &
peu pain, leurs tables font très-bien
fervies, ils ont d'aflèz bons cuifiniers,
de très-beau linge, beaucoup d'ordre Se
de propreté.Lesperfonnes dediftinftion
font venir des perdrix d'Europe toutes
envie, 'Scies confervent dans des volières,^
comme nous faifons dans nos Illes
à l'égard des tourterelles} on peut dire,
que fur cet article il n'y a point de gens
qui falî'ent une plus groiTe dépenfe, ni
qui pouflent plus loin le foin &l'atten-
^tion pour avoir ce qu'il y a de meilleur
' & de plus rare dans les païs étrangers,
même les plus éloignez. O n trouve toûjours
chez eux des vins Se des liqueurs
de toutes les fortes. Se ils fe font un
plaifir que ceux à qui ils ont donné à
manger ne puiflèni pas retrouver aifément
le chemin de leurs maifons. Cei l
3our prévenir les accidens qui pourroient
eur arriver, fi les chemins-étoient mauvais,
qu'ils ont un foin tout particulier
de les bien entretenir.Ceux de Legogane
dans la partie de l 'Oueft de Saint Domingue,
qui aiTûrement font très-beaux,
n'approchent pas de ceux de la Barbade.
Leurs Sucreries font grandes, bien
percées, 8c extrêmement propres > leurs
Purgeries au contraire ont très-peu de
fenêtres,Se par confequeni très-peu d'air
Se de jour. Je ne fçai quelles raifons ils
ont pour cela; on a v û dans mon traité
du Sucre combien il eft necelîaire que
ces fortes de lieux foient clairs Seaerez ,
afin que le Sucre duquel on a ôté la
terre, feche le plus qu'il eft poffible dans
fes formes avant d'être mis à l 'Etuve ,oii
expofé au Soleil.
Ils ont foin que les cafes de leurs Ne-
A G E S AUX ISLES
gres foient bien alignées Se uniformes,
cela ne coûte r ien. Se fait un très-bon
effet, qui étant joint à la beauté des
maifons, Se au-grand nombre qu'il y en
a depuis le bord de lamer jufqu'aux étages
les plus voifins du centre de riile,fait
une perfpeétive dont le coup d'ceil eft
enchanté quand on eft en mer àunediftance
raifonnable pour diftinguer commodément
les objets.
C e n'eft pas la coûtume parmi les Anglois
de faire des liberalitez aux Domeftiques
des maifons oùl 'onalogé ; les
Maîtres s'en offenferoientj mais c'eft une
efpece de loi établie Se religieufement
obfer vée chez eux, de laiiTer comme par
mégarde quelque piece d'or ou d'argent
dans le lit où l'on a couché. Les Domeftiques
qui fçavent que le hazard n'a
point de part là-dedans ne vous les rapportent
point, Se les partagent entr'eux.
Ce feroit une impolitefle d'en ufer autrement;
chaque pais à fes manieres, Se
il eft de l'honnête homme de s'y conformer.
Il y a des Habitans à la Barbade qui
occupent leurs Efclaves à filer du coton,
Se à faire des hamacs. Ces lits font faits
de quatre lez ou de cinq fi on les demande
de cette maniere. La toile eft
parfaitement bien croifée, unie,forte,
Se belle : celle que l'on fait à la Martinique
n'en approche pas. Cependant les
hamacs Caraïbes font plus commodes
que ceux-là, parce qu'étant tout d'une
piece, la toile dont ils font compofez
prête également par tout» au lieu que
ceux qui font deplufieurs lez ne le peuvent
pas faire, àcaufeque les coutures
font toûjours plus roïdes que le reftede
la toile; j'en achetai deux, que j'eus s
aflez bon marché, fi j'avois été Marchand
j'aurois pû faire un profit confiderable
en achettant nombre de ces hamacs
qui font recherchez., & fort chers
dam
lîci
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F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE.
1700. dans nos liles. J'achetai encore une huit heures du matin. Je trouvai que 1700.
partie d'épiceries, c'eft-à-dire, de ca- MylordGouverneur m'avoitenvoyé une
nelle, de cloud, de poivre Se de mufca- pipe du vin de Canarie, avec une petite
d e , pour l'ufage denos maifons : elles cailTede tiès-excellent chocolat de Cone
pouvoient être meilleures, plus re- roiTol. Nos Marchands Se le Miniftre
centes Se à meilleur marché. m'avoient auffi fait des prefens de volail-
• i Le Lundy i ?. Septembre je partis de les en vie avec deux pâtez Se deux iam-
Spiketon avec leMmiftre fort content bons cuits, des confitures, des fruits
i; de ma promenade. Se comblé d'honnê- du vin de Madère, de la bierre Se du
tetez de fa famille Se de fes amis, qui cidre en quantité. Nous faluâmes nos
Î ^rent n^ Ibuhaiter un bon voïage. amis, qui nous vinrent conduire abord
Nous dmames à Jamefton'comme nous de cinq coups de canon Se la Ville
avions faiten venant, Se nous arrivâmes d'autant, quand nous mîmes à la voile
fort tard au Pont, parce que nous de- fur les trois heures après midi: car on
meurames long-tems à table. Se que peut croire que nous ne nous quittâmes
nous allions fort doucement, afin que je pas fans boire
puileconfidererplusàloifircebeaupaïs, Jeremarquai encore deuxmoiiillages
quej avois regret de quitter. derriere la pointe de l'Eft qui forme^la
Je fçus en arrivant qu'on efperoit Baye de Carlille, qui font défendus par
achever e chargement denôtreBarque des batteries. Celle qui eft le plus à 'Eft
pendant la nuit, ou le lendemain matin, eft de fix canons à barbette, & celle oui
& que nous pourrions mettre à la voile la fuit eft à merlons Se feulement de q3aleioir,
ou lejourfuivantdebonneheu- tre canons ^
, re. J'envoyai chercher quelques Livres Le Public me difpenfera de lui dire de
François que j'avois à bord de la Bar- quelle maniéré j'ai eu le Plan de la S !
; que, quejeprefentaiàMylord Gou- bade que je lui d L n e . Il eft certain que
j vemeur en allant prendre congé de lui. celui qui me le montra , n'avoTt po"m du
I Ce petK prelent lu: fit plaifir, il m'en tout 2nvie que j'en JriflTu^Zie-
I remercia en des termes fort polis Se fort rnais je fis fi bien qu'il m e l laïf^^^^^^^^^
I honnetes,&me fit beaucoup d'ofïVesde en fe m i r a n t , Se l i e c S S S
g e 1 ^ ondanc e d'argent qui roule à la vent avow augmenté leur b m S ï
S l l i ^ n ^ , / " y ftitdesretraiâhemenSst S l S
• S i Fn^r plusfoibies, Selesplusexpofez
b a r q u a i l e j e u d y , ^ : : " ^ ; ^ ^ ! , ; ; ' ; ? ? ™ ; bcfterre, ainfi j e n'en puis rien dire.
S C H A -