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4 í 6 NOUVEAUX V Ô V Â G È S Ä Ü X ÎSLES
C H A P I T R Ê
>lâYméz dMfecom de la M m i m ^ t , & ce quife ^^fa M k Vahandm^
mmnt du ¡¡ûtt.
î N eut avis le même jour
" Avril que le fecours que
nous attendions de la Martinique,
éroit arrivé au Port
Sainte Marie de la Cabefterre; il nous
joignit lé lendemain fur le midi} ilétoit
conipofédedeux compagnies de la Marine,
chacune de60. hommes, de quatre
compagnies de Milices, & de fix
çamp^nics de Fiibuiliersi ces douze
Compagnies faifoicnt huit-cens vingt
hommes, dont on en laiila cent vingt
a Sainte Marie, tant pour garder les
barques. Se pour conferver ce pofte,
qui pouvoir être infulté par quelque
détachement des vaiffeaux ennemis, que
pour garder les prifonniers & les deicrteurs,
dont on ne voulut laifTer aucun
dans le cam,p, de crainte que leur
defertiôn ne fut une feinte pour reconnoître
ce qui fe paifoit chez nous ,
& en aller enfuite inftruire nos ennemis.
Il aTOit avec lui Its Sieurs de Bois- 1705;
feftae Gouverneur de Marie-galante,
deValmeinier, & du ParquetXieut^
nans de Roi : ce dernier étoit de la fataiLedc
ftuMr. du Parquet Sdgneur
dè la Martinique, & Bienfaiteur de notre
miilîon.
^ Les deux Compagnies de la Marine
etoient commandées par les fleurs de la
Kochcguion, & de a Tournerie. Le
premier etoit un petit homme parfaitement
bien fait dans fa taille, d'unephiiionomie
ouverte Scagréablci il avoit
f cfprit, de la politeflè, du feu, &
de la valeur à revendre 5 il était iort^'M
obligeant, mais fi délicat fur le point
¿1 honneur, qu'il falloit agir avecbeaucoup
decirconfpeaion quand ontraitoit
- ç
i , shur Ce fecours étoit commandé par M. de
diGaia- Gabaret nouveau Lieutenant Général
des Mes, & Gouverneur de la MartinicZéral
c'étoit un homme déplus de foixante
¿iii/2ii. fort caduc, 8cTort incommodé,
& nullement pro^ire dans l'âge & dans
l'état qu'il étoit a fe charger d'une pareille
commiiBon; il avoitété autrefois
Capitaine de cheVaux; fon frère aîné,
qui étoit Lieutenant Général des armées
Navales du Roi , lui avoit fait avoir le
Gouvernement de la Grenade, & enfuite
celui de la Martinique, qui luiavoient
fervi à s'enrichir prodigieufement par
le commerce qu'il y avoit faitj. ilétoit
d'une taille mediocre & aiTez remplie j.,
il avoit une balafre au vifage, £c grimaçoic
beaucoup en pai'lant j bon homme
uu reile»
W ri, Creolle de
l u r d ^ t r P ^ desentansdü
de T. Capitaine
de cette Ille: j'en a. parlé dans la quatrième
partie de ces mémoires
Les Compagnies de Milice ctoicnt
commandées par lesfieurs du Bue , S
^rt Samt Amour , ScKenaudot. J'ai
F r l e du premier dans d'autres endroits,
J ajouterai feulemeut ici que quand les
belles adions de fon P e i ne lui au!
mientpasprocurédes lettres deNoblel^
toute fa famille. Lesfieurs Colart &de
bamt Amour etoientdes Officiers de la
Martmique qui s'étoient diiiinguez danj
toutes les guerres paiTées. Le l o i are-
NobleiTe j & on leur doit rendrecette
juft.ce qui s les ont très-bien mérité.
A1 égard des Flibuftiers, dont le fieur
Lambert commandoit la premiere Coinpagnie,
je n'avancerai rien de trop,
quand je dirai que c'étoit un des plus
braves
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE; 41 7
^03. braves Coriàires , & un des plus hon- On rcfolut cependant de ne pas laif- 1703/
Dfites hommes que nous ayons eu aux fer tant de braves gens inutiles, decrainlaes.
Les fleurs QueUcl, Breart, Da- te que leur ardeur ne fe refroidit. O n dé- / J Z H
aid., Lauriol } & Mayeux qui cora- termina de faire une fortic de douze -cens treprife
mundoient les autres Compagnies, é- hommes, pour enlever la Batterie des/"'"
toieat<lctris-bravesgens,quîaugmea- en-nemis, & les chalTer du Bourg, & 5""?*
terencen cette occafion la juftexeputa- même de l'Iile , fl l'occafion s'<en pré- £is
tionqu'ils s'étoient acquife par une m- fentoit. Une partie des Troupes devoir
finité de ibelle »aïons. ^ paffe;- la jR.ivàere des Gallions au deifoiî
Dès que ces T ioupes fureru: ar,riv.ces, duFort, pendant que l'autre déboucheon
fit entrer dans le Fort les deux Corn- roi t par le paffage ordinaire du bord de
k Mer.
L e Jeudi Saint f . Avril on affcmbl»
les huit-cens hommes qui deyoient att^-
•qacr la Batterie,dans la Savanee des R e -
ligieux 4c la Charité. L'ordre fut envoiéAu
F ort de redoubler le feu,du canoa^^
&,d€,la EQoufquetei-ie, & de tirer fur le
Bourg de tous côtez. Les Troupes qui
paguies de la Marine qui venoieatd'arriver
^ avec celle de Milice du fleur
Chevalier ConfeiUer en nôtre Cojofeii
Souverain , parce que lui Se fon Lieutenant
le fleur Filaffier,cunt •membres
de cetteilluftreCorpSjilss'avoiflaoieot
davantage de la N o h eflede nos Officiers
¿ e JVkrine. Oji .cn fit foriir JesîroisAU-
^ . j ,, vaw Luua WLC/,. l^CS 1 rOUpeS QUI
tres Coiupagnicsde Milice que 1 on re- .¿toient portées Je long des RetrLchepartit
avec Jes Troupes arrivées de la ^ens du bord de la Mer étoient affem-
^ r t i n i q u e e long de| retranchemens blées dans le fond de la Riviere, prête»
du bord de la Me r , & delaRiviere a du bord de la Me r , & de la Riviere r»;«;.,^.... • ' -
des Gallions.
M. de Gabaret s'étoit imaginé que
fonarrivée jetteroit tant de terreur dans
les coeurs des Anglois qu'elle les obligeroit
à lever le Siège, comme feu le
Marquis dcRagni, Gouverneur Généital
des Ifles l'avoit fait lever douze ans
auparavant au Pere du Général Codringtonqui
nous attaquoit. C e lut dans
à fe joindre à celles qui devoient fortir
du Fort. Comme je devois marcher avec
ces dernieres,je m'étois avancéjuCqu'au
Fort. Après avoir attendu fort
long-tems, on envoia voira quoiiltenait
que les 800. hommes ne fuflentpa«.
encore paifez, & on apprit que nos Génér
raux avoient oublié de s'informer ,-s'il y
avoit un chemin pour pafllsrla Riviere
en cet endroit-là, & que ne s'yenétanc
g
^ r A' j cil i.cLciiui0i[-ia,0L s yen étanc
ce teflateufeideequedeuxTrompettes paint trouvé , on avoit remis la partie 4
qu'il avoit amene, deux Phifres, & nom- „„eautre fois, parce qu'il étoit t rVtar d
-rcde Tambours annoncèrent fon arri- pour aller par le palfage du haufde S
vee-aux Anglois fe faifant entendre. Rivière, de forte que U s fûmes con^
& paiîànt,& repaflant avec affeaionfur craints derenguainer toutes les prou^flahauteurdernereleFort,
d'ouilspot,- fes que nous Voulions faire, &5enou^
voient etre vus de a Batterie des en- retirer au camp , en murmuranrbcaunemisi
mais ce grand bruit ne lesépou- coup contre nôtre Lieutenan ¿ S
venta point j on remarqua au contrai- Le hazard fit le lendemSi u ^ parrie
re que leur Batterie n avoir point été de ce qu'on avoit voulu S?e îe W
auffi-bienTervie qu'elle lefut cejour- précèdent, & on auroit peut-être en^
la ni le feu de leur moufqueteneplus L'e mieux réuffi, fi onaLi t sûSfeî^
vi£j .&: plus continuel,. vir de l'occafion qui fe prelenta.
G g g L e