N O U V E A U X VCi>Y-
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A G Í S AUX ISLES
nous avoir remercié du :zele :& de l'aïta"
chement que nous aviojis pour lui, ü
nous dit, que nous avions bien fait d'avertir
nôtre Pere General du bruit qui
avon- couru de fa mort} que la veauë d'un
Suçcefleur lui ferait plaifir,:& queq^and
Hiêmefa Patente ue leroit quecoiiditioH-
^«tweí, . , — , vk, nelle, il lui cederoit l ya- lauroientauiîi-tôt renvoyé à Saint Do- llnous parla encore dae Clàh amrgel amve^c iioSveSi
Z r i Thomas , s'ü n'a- quandious f û m e s ^ a f l e m S u S de
quelques affaires de nosMilfions, & des
icom.pies queje voulus,rendre,.afin de
n'avoir rien à difcuter avec le nouveau
Supérieur General , .qu'on atrendoit-I
Se que j e ne connoiffois poin t.
Térnis pnrorpoii
a- ; : I -
ï
d'une, maniéré indigne, & tout à f^it
éloignée de la vérité dans la Relation
qu'il a fait de fon Voyage, quetous ceux
qui connoiflbient ce faint Religieux ont
méprisée coirane la calomnie du monde
la plus noire, & la plus mal digerée. ,
t i r ^"S^ois de la Jamaïque le trajà
Î5'-ent avec tout l'honneur poffible, ^
ï Saint Dou.
iMguL., «ju ilQainc inomas, s'il n'aiZ[<!!'„
prié le Gouverneur de le laiffer avec
ticsbUf. les pnfonniersbieirez,& malades, ppur
/ « . avon- foin d'eux. Cèpe.aaion augmenta
encore la veneration qu'on avok pgur
lui, & lui donnale moyen de faire bien du
bien à nos prifonniers. Enfin n'y étant;
plus neceffaire ; le Gouverneur l'envoya
a Saint Thomas comblé d'honnêretez,
de careiTes, & de provifions pour foo
voyage.
Son re. JSousl'avions cru mort, & bien des
M a r t nousl'avoientairûré,npusl'embrafmtiue,
avecjoye le troifiémejour de Janvier
i6p8. au Fort Saint Pierre où i"l fiix
^porté par une Barque Danoife deSaint
Thomas. Le Superieurdenôtre Maifort
de la Martinique me l'ayant fait fçavoir
aufli-tôt, je partis dans le moment pour
l'aller faluer. La plupart de nos Peres s'y
trouvèrent auffi,& ailiirement nôtre joye
ne fut pas petite: car.nous.l'eftimiou«
tous, & nous l'aimionstendrÈment.Nous
nous crûmes obligez de lui dire, que fur
le bruit qui avoit couru de fa'taort, nous
avions écrit à R ome , afin que nôtre General
nommât un autre Supérieur en fa
place, & que nous avions avis quecelui
qui étoit nommé étoit arrivé à la Rochelle,
gcfelon toutes les apparences déj
à embarquépour lesiiles. Nouslepriâmcs
en même-tems de voir lesmefures
qu'il vouloit prendre, & ce qu'ilfouhaitoit
que nous fiifibns en cette occafion,
- Nous fûmes très-contens de la maniéré
doniil reçût ce que nous luidîraesj agréa
J'étois, encore au moiiiliage le dixième
Arrivée
de Janvier, quand nous fûmes avertis
qu;il y avoit en Rade une Barque Da- J ï ,
noife, quiportoit un Prélat Efpagnol, Domici
qu on difoit être de nôtre Ordre. L e Perd
Paul y futauffi-tôc pour le faluer, & le
prier de prendre fon Jogis chez nous II
trouva que ce Prélat étoit l'Archevêque
deS.Domingue, Religieux de l'Ordre
de la Mercy , dont il portoit l'habit ^
ee qui avoit fait croire qu'il étoit de nôtre
Ordre. Il s'appelloit Dom Ferdinand
deCarjavalde Ribera. Il avoit été
ProcureurGeneral de fon Ordre. G'étoit
tin grand Theologien, qui s'éxpliquoit
en Latin d'une maniere nette & facile
qui n'eft "pas ordinaire aux Efpagnols'
En qualité d'Archevêque de Saint Domingue
» il eft Primat de toutes les Indes
Occidentales, il n'y a-aucun Prélat au
monde après le Pape qui ait une Jurifdiòtionfi
étenduei cependant il n'en eft
pas plus riche. Son Archevêché lui devroit
valoir douze mille écus, mais comme
ce revenu eft fondé fur le droit d'angage
des VailTeaux qui viennent à
Dotainguejil s'eft évanoiii, parce qu'il
y a bien des années que les Flottes. vonE
à droiture à laVeracrux,. à laHavannc
& a Cartagene, fans toucher à Sîafcin-.e
ißMF
R A N G O I S E S : I > E L'A M' E R I Ç^U E ; tj
où l'on ne voit d'autres tiniqùe, où le Prélat étoit bien fur de
trouver tous les jours des VaiiTeaux qui
lepaiîeroient en France, oUjquilemettroient
à terre àGadix,: s'ils alloient en
Provence., ..
Domingue,
Vaifièaux que ceux qui compofent l'Armadiile
de Barlovento qui y paifenttous
les ans fans rien payer , parce que. ce font
des Navires de Guerre, niy axant que
lefeulNavire de Regiftre qui foit obligé Dès qu'on fçûtdans le Bourg que ce ^ÍI¡¡k^<i ¡
à payer les droits. J'expliquerai dansu» Prélat étoit débarqué, Sclpgé chez nous,!
jue le revenu de i Arcneveque ne cou- n avoir pas i^u qui iicLuitji^uuiiunain.
âfte plus que dans fes droits deVifites, rendre les honneurs qui lui étoientdûs,
k. dans les Offrandes qu'il reçoit quand II y vînt lui-même quelques mom^ens
Hivenu
de l'Archivé
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Sic 1 » . - n " - J
¡¡uedes. {1 adminiftre la Confirmation, dans le après, & le pria inilamment de prendre
jDomin- Qj-effe ¿g fe Jurifdi£tion ôc autres baga- un appartement chez lui, parce que nous
L e
telles, qui ne lui produifent tout au plus étions encore alors fort mal logez. ^ "
que dix-huit cent'écus par an, dont la
plus grande partie eit payée en Sucre,
Gacao, Suif, Guir, 5c autres denrées du
païs. Oh pourra-jugjer du peu de commerce
Prélat le remercia beaucoup, & lui dit,,
qu'il étoit fes chez Freres, Se qu'on
trouveroit étrange dans le monde qu®
l'Archevêque de Saint Domingue fût
qu'ily a dans la partie Efpagnolle logé autre' part que chez les enfaus de
deSaintDomingue
! , puifque ce Prélat,
êc un Religieux de
e fon Ordre qui lui
fervoit de Diacre, n'avoient putrouver
d'étoffes delainGblanchepours'habi]lerî>
Se n'étoient^ vêtus que de .toile , qui
n'étoit pas des meilleures. Il reçût très-'
bien le complinîent de nôtre Supérieur
General, il accepta l'offre qu'il lui fit de '
nôtreConvent, Sc-fefitdébarquerauffitôt.
Ce Prélat s'étoit fervi. d'une Barque
Hollandoife de Goroffol pour fe fauven
de fa Ville Archiepifdôpale, où lePrefident
le tenoit comme en prifon, 6c leperfecutoit
depuis long-tems avec toute
l'Arche- l'inhumanité imaginable. Cette Barque
tJt'^He ¿e l'avoit porté à Coroffol, où le Gouverneur
Hollandois l'avoit reçû au bruit du ^
Canon, & avec tout le refpeft que lés
CathoHqueslespluszelezeuffent pû lui
rendre. Il lui avoit fourni une Barque
s. Domingue.
Je fauve,
àa receftion
à
Saint Dominique.
Dès le même jour qu'il fut arrivé,nous
fîmes travailler à lui faire deux habits
d'une très-belle étoffe blanche, 6c autant
à fon Diacre: 8c quand ils furefit achever,
nous eûmes une Chaife à Porteurs, de laqUelleil
fe fervit pour faire fes vifites aui
Gouverneur, à l'Intendant, 8c autres,
perfonnes confiderables qui l'étoient venus
vifiter.
J e ne fçai comment lesPeresJefuiteS:
oublièrent d'y venir: car ils font trèsexaâ:
s,.6c'très-civils, Se furie chapiore
de la politeffe, il n'eil pas poffible de leur
rien enfeigner. Us y vinrent enfin -, mais '^'f'
c'étoit fi tard, que le Prélat s'en montra
offenfé, il leur diti qu'il s'étonnoit qu'ils Jefuitts.
ne fçûffent pas que c'étoit lui qui les avoit
introduit à S. Domingue, 8e qui les y
avoit fondez , s'étant dépouillé pour cela
de cequ'il avoit de meilleur malgréTa
pauvretéj qu'ilen écriroit à leur Gene
si^f!' pour le porter à S.Thomas, où il avoit.
masiyà été reçu avec les mêmes honneurs par le ral, Se qu'ils pourroicnt fçavoirun jour
leMar- Gouvemeur Danois, qui lui en avoit qui étoit l'Archevêque de S. Domingue.
donné une autre pour leporter àla Mar- Il les congédia enfuite avec fort peu de
D z ce-