F R A N C O I S E S DE L'AMERIQUE. 141
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I700' attiroienten bien plus grand nombre que
¡^¡•r dans les autres Ifles, jufqu'en l'an 1650.
fiminr queMonfieur du Parquet Seigneur ProdesFran
prietaire de la Martinique, l'acheta des
¡oisàU Sauvages, & y établit une Colonie de
d-eux cent hommes, compofée des plus
braves Habitans de foîi Ifle, aufquels-il
donna pour Gouverneur ou Commandant,
le Sieur le Comte fon Coufin. On
I s'établit d'abord entre l 'Etang & le Port
^ aux environs d'une maifon forte de charpente
que M. du Parquet avoit fait apporter
en fagot de la Martinique, 6c
qu'il avoit fait envelopper d'une bonne
palilTade à une. di fiance raiibnnable avec
des cmbrafures pour quelques pieces de
canon que l'on y plaça. Cette petite
FortereiTe fuffifoit pour tenir en refpeét
les Caraïbes, & dans un befoin elle auroit
pû empêcher les Etrangers & les
Seigneurs des autres liles Françoifes, de
venir troubler le nouvel établiffement.
1« Ca- Quoique M. du Parquet eût payé
mtks exaftement aux Sauvages ce dont on
"'e'tles avec eux pour le prix de
franfuis l 'Me , en les laiiTant encore en poiTeffion
de leurs Carbets & de leurs défrichez ;
ils fe repentirent bien-tôt de ce qu'ils
avoientfait; mais n'ofant attaquer les
François à force ouverte, ils refolurenc
de maiTacrer fans bruit tous ceux qu'ils
trouveroient à la chaiîe dans les bois,
ou éloignez de la FortereiTe. De cette
maniere ils en tuerent. plufieuis, ce qui
obligea les autres à ne plus s'écartcr,. £c
à travailler en troupe, & toijjours armez.
Cependant le Sieur le Comt e aïant
donné avis à M, du Parquet de la perfidie
des Sauvages, celui-ci lui envoya un
fecours de trois cent hommes, avec ordre
de poufler à bout les Sauvages, de les.
détruire, ou de les chaiTer entieremenc
de l'Ifle.
On eut de la peine a y réuffir, ils fe
retiroient dès qu'ils fe voyoient poulîez.
trop vivement, fur une croupe de morne ilool
efcarpéede touscôtez, & environnée de
précipices affreux, fur laquelle on ne pouvoir
monter que par un fentier étroit 6c
difficile, dont ils avoient un foin extrême
de cacher 1' entree. Les' François tesCal'ayant
enfin découvert, les furprirent;
on fe battit vigoureufement, & les Sauvages
ayant été défaits entièrement,ceux- Franfohqui
refterent au nombre de quarante,
aimerent mieux fe précipiter du haut de
cetteroche que de fe rendre. Ce futainfî'
que les François demeurerent maîtres detout
le Quartier de la BaiTetcrre, c'eilà
dire, delà moitié de rifle.
Les Sauvages qui demeuroient à la-
Cabeilerrc fe tinrent en r^pos pendant
quelque tems, & femblantne point s'intereiTer
dans ce qui s'étoit paffé à la-
BaiTeterre, ils donnèrent lieu à nos gens^
toujours trop credules , de fe flatter
qu'ils ne voudroient pas commencer une
guerre qui avoit été fi funefte à leurS'
compatriotes. Ils connurent peu de tems
après combien ilss'étoient trompez.Les
Sauvages refolurent dans une de leurs Af -
femblées générales de maflacrer tous les
François: & pour le faire avec-moinsde
rifqucs, ilsfe partagèrent parpelottons,
qui rodoient dans les bois. Se
fur les ances, & tuoient tous ceux des
nôtres qu'ils trouvoient à leur avantage,
& un peu écartez duFort. Cette nouvelle
perfidie obligea le Sieur le Comt e de
reprendre les armes : il fe mit à la tête*
de cent cinquante de fes Habitans, s'en:^,,^^;^;.
alla à la Cabefterre, furprit au point du défaijour
le Quartier où ils étoient en plus
grand nombre, taillatouten piecesfans
diftindion d'âge ni de fexe, 6c fit la
même execution dans tout le refte de la ^
Cabefterre, fans qu'il s'en pût prefque
fauver aucun , parce qu'aïant trouvé
leurs canots & leurs pirogues, 8c s'en^
étant rendu maître, ceux qui avoient
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