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fa NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
peur
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jamais parieurs nomsqu'ilsn'yjoignent
celui de pere. Quoiqu'ils ne foient point
iTwîZ parens, ils ne laiiîcnt pas de leur
Urdí, obéïr, & de les foûlager en toutes chofes.
Ils ne manquent jamais de mettre
la cuifiniere de a mailbn au nombre de
leurs meres. Sede quelques âge qu'elle
ibit, ils l'appellent toujours mamaa.
Jific- Pour peu qu'on leur faflê du bien, &
iio» des qu'on le faflé de bonne grace, ils aiment
infiniment leurs Maîtres, ScnereeonnoiiTentaucun
péril, quand il s'agit de
lui fauverlav-ie, aux dépens même de la
Jcur. Outre plufieurs exemples que j'ai
de leur fidélité, 8c dont on pourvoit
faire de gros volumes, j'en vais rapporter
un leul qui m'^a touché de bien près.
Le jour que les Anglois firent leur
defcente à la Guadeloupe, je paiîbis avec
trois ou quatre de nos Negres pour aller
à un polie donner quelques ordres de la
part du Gouverneur. J'étois à cheval ,.&
je regardois Ifô chalouppes des ennemis
qui retournoient à leurs bords, quand je
me iêntis íniíb: tout d'un coup, & tirer
hors de lafelle. Je.fusfurpris» mais j'en
connus la raifon dans le moment ayant
entendu une décharge de quarante ou
cinq.uante coups de fufil qu'on faifoit fur
moi, qui couperent des branches de tous
cotez, 8c qui m'auroient touché infailliblement
fi je fuflè demeuré à chevaL
C'étoient les Negres qui m'aceomp¿-
gooient qui ayant découvert les ennemis
de l'autre côté d'une ravine furie bord
de k ^ l l e je marchois,& queje n^ppereevois
p ^ m ' a voient enlevé de deffus
mon cheval, & s'étoient jettez entre les
ennemis 6c moi.
J'ai dit,, qu'ilsfé tiennent infiniment
©bligez du bien qu'on leur f^t , mais il
faut qu'on le leur ait fait de bonne graces
ear comme ils font fort glorieux, fioa
s'en ulè pas bien avec eux , ils n'en ont
prei^Tie aucune recanBoiààoe:ej, Scti"
moignent leur mécontentement par la K^pi.
maniere dont ils reçoivent ce qu'on leur
donne.
. Ils font naturellement éloquens, 8c w«-
ils fçavent fort bien fe fervir de ce talent,
quand ils ont quelque chofe à demander ^«„j.
à leurs Maîtres, ou lorfqu'il s'agit de fe
défendre de quelque accufation qu'on
fait contre-eux, i faut les écouter avec
patience, fî on veut en être aimé. Ils entendent
merveilleuièment bien à vous re-
?refenter adroitement leurs bonnes quaitez
, leur affiduité à vôtre fèrvice, leurs
travaux, le nombre de leurs «nfans, &
leur bonne éducation: après cela ils vou^
font une énumeration de tous les biens
que vous leur avez fait, dont ils vous fonE
desremercimens très-refpeâueux qu'ils
finiffent par la demande qu'ils fe font j)ropoféedevous
faire. Si la chofe eftfaifable,
comme elle l'efl ordinaireaient, il
faut la leur accorder fur le champ, 8c de
bonnegracej &fî on ne peut pas, on doit
leur en dire la raifon. Se les renvoyer contens
en leur donnant quelque bagatelle^
On ne fçauroit croire combien cela les
gagne, 8c combien cela les attache.
Lorfqu'ils ont quelque difièrentenfemrW
ble , ils viennent devant leur Maître, & manhrt
r»liïir1<»r»i- I^tïv /^otiiô A«^« d'afftn
F R A N C O I S E S DE L ' A M E R I Q , U E . fi
i l s s ' é t o i e n t querellez ou battus, ou qu'iis très, & fefecourent fort volontiers dans liyS.
avoient volé quelque chofe, je les faifois leurs befoins. Il arrive fouvent, que fi un j;,
châtier feverement. Car comme il faut d'euxfait une faute, ils viennent tous en ment
avoir de la bonté 8c de la condefcendan- corps demander fa grace , »^TT/NΫ* It-ïî Ittyt* ou Aslt' orf-ftlr-iirf ià- ¿CmO«U-P^ ce pour eux, il faut auffi avoir de la fermeté
,pour les tenir dans leur devoir, 8c
les y remettre quand ils s'en écartent. Ils
foufl&ent avec patience les châtimens
Î[uand ils lesontmeritez, mais ils felaifentallerà
de grandes extrêmitez, lorf-,
qu'on les fait maltraiter fans raifon, par
recevoir pour lui une partie du châtiment
qu'il amerité. Ils fepaiTentquelquefois
de manger, pour avoir de quoi
regaler, ou fod^er ceux de leur païs
qui les viennent viuter, Se qu'ils fçavent
être enneceflité.
Ils aiment le jeu, la danfe, le vinj
lpo.i
j .
iïïon ou emportement, & fans les vou- l'eau-dq-vie, 8c leur complexion chaude
pir entendre.
•C'efl une regle generale de ne les me
nacer jamais. Il faut les faire châtier fur
les rend fortaddonnez aux femmes. Cette
derniere raifon oblige de les maiier dé
bonne heure, afin de les empêcher de
tomtwr dans de grands defordres. Ils font ,
jaloux , Se fe portent aux dernieres extrêmitez
quand ils fe fentent offenfez fur cc
point-là.
Lejeu qu'ils jouent dans leur païs, Sc
qu'ils ont auffi apporté aux Mes,eft une Z Z "
efpece de Jeu de dez. Il eft compofé de re aux
plaident leur caufe fans s'interrompre
l'un l'autre. Se fans fe choquer. Oa Î n d l ^ J t
Je champ, s'ils l'ont mérité i ou leur
pardonner, fî on le juge a propos. Parce
que la crainte du châtiment les oblige
fouvent à s'enfuir dans les bois, 8c à fe,
reiadremarons} 8c quand ils ont une fois
goûté cettevielibertine, on. a toutes les
peines du monde à leur en faire perdre
l'habitude.
Rien n'eit plus propre à les retenir, St vent de monnoye. Elles ont un trou fait
les empêcher de s'échaper , que de faire exprès dans la partie convexe alTez grand
en forte qu'ikayent quelque chofe dont pour qu'elles puiflent tenir fur ce côté là
ils puiifent tirer du profit, comme des auiïï aifément que fur l'autre. Ils lesrevolailles,
quatre bouges ou coquilles qui leur fer- iw^w.
-^-lle
des cochons, un jardin à ta- muent dansJa main comme on remue les
bac, àcotton, des herbages ou autres dez,Selesjettent fur une table.Si tous les
choies femblables. S'ils s'abfentent, 8c côtez troiiez fe trouvent deiTus, ou les
quedansl'efpacede vingt-quatre heures, côtez oppofez, ou deux d'une façon, Sc
ib ne revienner«: pas d'eux-mêmes , on deux d'une autre, le joueur gagne j mais
tr^îquillement que
Fautré a écouté les fiennes. Comme ce
font ordinairement des bagatelks,8c tout
au plusquelques poules perdues, dont ils
croyent pouvoir accufer leurs voifins,
je vuidois bien-tôt ces fortes de procès.
Je m'informois bien fi la perte étoit réelle,
après quoi, pour les mettre d'accord,
je payois la poule quand j'étois
fâr qu'cUe n'avoit pas été derobée, je
kur faifois donner un coup d'Eau-deyiiej.&
les reavojoisen faix. Mais quand
iâsi
Comme
iUaut accompagnez de quelque voifin , oude
m i l T qui demande leur grace, c«
ils vont qu'on ne doit jamais refùfer , il n'y a qu'à
mrens. confifquerlesbiens qu'ils peuvent avoir.
C'eft une foeine pour eux bien plus i-ude,
8c qui les fait rentrer en eujs-mêmes bien
plus vîce que les châtimens ordinaires
quelque, rudes qu'ils puifTeat être. U a
pareill exemple de: confiication fuffit
file nombre des trous, ou des deflbus eft
impair, il a perdu.
Il y a beaucoup de Negres Creolles,
qui ont appris à joiierauxcai-tesen voyant
joiier leursMaîtres.Il feroit à fouhaiter
qu'ils n'euiTent jamais manié de cartes,^
il ne faut rien négliger pour leur ea
faire perdix l'habitude : car il eft fur que
ons,
l'exercice
rien au monde- ne les: rend •
porar empêcher tous les. NegEes d'une plus faineans qae l'amour
Habitation de tomber peut-être jamais du jeu.
dans «ne femblable faute. danfe efl leur paffion favorite,je ne
Il 5< aioeeîï£ beaucoup les, uns les au- çr-oi pas qiu'il y ait Peuple au monde qui y ZZTu
û A Coït danfe.