Solin décrivent fo rt en détail, le chemin qu’on ternit toutes les I
années pour aller de l'Egypte dans ‘l ’Inde ; mais ies Auteurs I
de ce livre n’ant fait que ramaifer quantité de paffages,
fouvent contradictoires, qu'ils-ont rapportés, fans aucun choix;
iis auroient pu retrancher 'beaucoup de choies, fans 'faire I
tort à leur ouvrage, iis auroient évité ces -répétions continuelles I
qui n’ont fervi qu’à groffir leur volume, fers éclaircir la
matière. Je pourrois entrer ici dans un grand détail à ce
fujet; & les chapitres x v i , x x & xx-i de la -cinquième partie,
pag. 1 8y & fuiv. me fourniraient un vafle champ; mais cette
dilcuffion me mènerait trop loin.
H lùffira donc de faire obferver en deux mots, que de
ce que l’on trouve, & qu’ii peut en effet exifter quelques
rapports entre les Egyptiens & les Bracmanes, il ne s’eniüit
pas pour cela que ceux-ci ibient une colonie ¿’Égyptiens.
On ne voit point d’exempies dans l’Antiquité, que des
Phiioiôphes aient quitté leur pays natal & ibient ailés en
troupe comme des aventuriers (car c’eft ainfi que fe font
formées ies anciennes colonies ) à douze ou quinze cents
lieues de chez eux, pour s’y établir & y planter leur
doétrine.
Y a - t - i l plus de chemin à faire faire à la doélrine des
Indiens pour la faire paifer en Egypte 1 eût - il été plus
difficile à "Bacchus & à Séibftris, dans leur expédition de
l ’Inde, de s’être fait accompagner par des Savans de leur
Nation, comme le paraît penler Holwell, qui auront rapporté
chez eux une partie de ia doélrine & de la croyance des
Indiens !
Les pagodes des Indiens ont leurs fêtes ; mais pour cela
le peuple n’enqe point dans l ’intérieur de ia pagode. La
pToceffion de chariots eit. une de leur principale îète ( c ) ;
elle fe fait avec, beaucoup d’appareil,, d’ordre & de céré*-
i monie : elle n’arrive qp’une ibis par an ; & à Viinour à deux
I lieues, de Pondichery, c’eil. toujours dans l’été & dans ies
■ environs de ia- pleine. Lune.
La proceffion- commence vers minuit, & dure deux à
[trois heures.
Bernier parie d’une proceffion de chariots qu’ii a vue à
| Jagfenate, une des. quatre plus fameufes; pagodes de tout
i’Indoitan: cet Auteur eft fi exaét que je n’ai rien trouvé
[à redire, dans ia. defeription; qu’il fait de cette proceffion, je
ilme contenterai donc de dire Un mot de celle que j’ai vue à
[yiinour, le ap mai 1768. Je fus témoin à cette proceffion
■de quelques-cérémonies dont Bernier n’a pas parié : ce font
■fans doute des-cérémonies locales, qu’on ne pratique point à
I Jagrenate,. & que Bernier n’aura par cette raifbn pas. vues.
I J ’allai exprès- de. Pondichér.y. à Viinour- voir, cette-cérémonie :
I j'ens revins à .quatre, heures du.matin; il faiioit le pius beau
I temps & le plus agréable: du monde.
Il fe trouva à cette fête un concours, prodigieux de peuple,
■ tous les Indiens- de: Pondichéry y, allèrent & en revinrent
■dans la même nuit, ce qui augmentait l’agrément-du chemin;
l ia beauté de. la.nuit , fa fraîcheur, agréable , . inipiroient une
Ijpie fecrette. &. ravilîante, au- lieu que pendant le- jour,, le
■ poids de la chaleur fembie tendre à vous-anéantir.
Les. chariots,. ou. plus exaélement. les chars , font des
I (c) J’emploie le mot proceffion n’en trouvant point d’autre plus propre.
I a caraélérifer la cérémonie dontj’ai à parler ici; d'ailleurs tous-les Voyageurs
■ & les Amcurs qui.ont patlé juUpwci de cet aéte religieux des .Indiens., f*
■ fervent du mot proceffion.
i'ipsp