fîqiïe ; la brife de terre fut foible : à p heures & demie celle du
Sud-eft prit la place & fouffla affez fort dans l ’après-midi.
L e i , le Soleil fe leva de toute beauté ; la brife de terre fut
forte & chaude : le thermomètre monta à 3 6 degrés. A t 1 héùres
& demie la brife du large repouifa celle de terre : orages le foir
fans pluie.
L e 7 & le 8 , il fit le même temps ; en forte qu’il fernble que la
matinée du 4 eût été faite exprès, c ’eft en effet un phénomène bien
fingulier & bien rare à la côte de Co roman del, d’avoir éprouvé
pendant la force de la rnouçon du Sud & des vents de terre, une
révolution des vents de' Nord-eft , & une eipèce de coup de vent
de cette partie, qui dura deux heures au plus ; mais à Pondichéty
nous n ’en eûmes qu’une des extrémités.
A Madras on ne fut pas plus heureux; M . C a lf , l ’Ingénieur,
qui joüoit alors Un très-grand rôle dans l ’In d e , avoit été chargé,
par M . Mafqueline , de faire l ’Obfervation du paifage de Vénus;
on lui avoit envoyé des inftrumens en conféqu ence , & une inf-
iruction imprimée. M . Ca ll n'avoit point d’Ob fervatoire, il s’étoit
établi comme il avoit pu fur une algamace ou plate-forme d’une
maifon, fous une tente ; il avoit eu grand foin de régler fes petU
dules par des hauteurs correfpondantes du Soleil; tous les autres
initrumens néceffaires pour l ’O b fe rv a tion , télefcopes , lunettes
achromatiques, & c . étoient placés fous la tente & en état ; les
Obfervateurs dormoient tranquillement, lorfqu’ils furent réveillés,
par une pluie des plus abondantes, & par un vent impétueux qui
emporta la tente & renverfa une partie des inftrumens.
M . Mafqueline, en envoyant des inftrumens & une inftruétion
a Madras, n ’avoit pas nég lig é d’en en vo y e r "u n double pour
Bombaye a la côte de Malabar ; il eft vrai que l ’hiver affreux &■
hideux qui couvre alors toute là côte de Malabar, aüroit dû le
difpenfèr de cette précaution ; outre cela , cet envoi étoit forti trop
tard d’Angleterre pour arriver à temps à b om b a y e , car il vint pat
la Lionne , partie d’Europe en Décembre 17 6 8 , & arriva à Madras
dans le commencement de Mai. Il n ’étoit plus temps de faire partit
cour Bombaye les inftrumens deftinés pour cette v ille ; les Anglois
a Madras le comprirent bien ; ils engagèrent un François, à leur
fervice, d’écrire à M . L a w , pour lui offrir ces inftrumens : le
François leur répondit, que lorfque le R o i de France faifoit entreprendre
des V o yag e s par fes Aftronomes, il faifoit non-feulement
les frais du V o y a g e , mais encore il les muniffoit de tous les inftrumens
néceflàires; qu’il alioit cependant écrire puifqu’ils le defiroient. L a
lettre arriva le 2 2 M a i , avec l ’inftruélion imprimée ; M . Law me
les communiqua : je fis priai de répondre que je n’étois pas venu
dans les Mers de l ’Inde fans être muni de tous les inftrumens.
néceffaires à faire toute éfpèce d’O b iè rva tion , comme il avoit p u
le voir lui-même : je l ’engageai cependant de demander la lunette
achromatique en cas qu’il y en eût une ; pendant mes courles j ’avois
beaucoup entendu parler de ces lunettes, mais je n’en avôis pas
encore v u , & je pouvois abfolumentm’en paffer, ayant un excellent
objeèiif de 34 pieds de Borelii, tout préparé.
Au bout de quelques jours nous eûmes la réponte ; la lunette
arriva dans là b o îte , portée par deux hommes & efcortée par quatre
Cipayes. M . L aw les fit bien traiter, & renvoya la limette fous
efcorte, quinze jours après l ’Obfervation.
M . Call fut on ne peut pas plus pénétré du mauvais fitccès de
fes peines, il en écrivit une lettre à M . L aw pleine de lamentations.
Pour moi je ne pouvois revenir de mon étonnement ; j ’avois peine
à me figurer que le paflàge de Vénus fût enfin paflé. J ’ai toujours
été incrédule fur les prétendus effets des nouvelles & des pleines
Limes. Il arriva une Eclipfe de Soleil ce même jour ; j ’aurois été
ptefque porté à croire que cet ouragan étoit l ’effet de cette Eclipte ;
tuais fi cela étoit v ra i, il eût fallu que cet effet eût eu lieu dans tous
les autres endroits où s’étoient placés des Obftrvateurs ; ca r , pourquoi
auroit-il eu lieu feulement le lon g de la côte de Coromandel
& du Carnate, pendant qu’il a fait beau à M an ille , à Q ta ïti, à la
Californie, & c . i
D ’autres fois je penfois que quelque coptre-témps à-peu-près
pareiltjivoit fait imaginer à M an è s, fon fyftème ( ridicule à la vérité):
des deux principes ; car après avoir été t&moin du beau temps qu’il