Zodiaque, aient eu intention d’en former deux, un pour la
L u n e , & i’autre pour le Soleil. Peut-être même la divifion
du Zodiaque, ou plutôt l’origine des conflellations du Zodiaque
, a-t-elle commencé de cette manière. Je ferois très-
porté à le croire. Le mouvement de la Lune- efl beaucoup
plus fenfible que celui du Soleil, ce qui me fait juger que
ceux qui fè feront les premiers appliqués à la recherche du
mouvement des Aflres auront commencé par le mouvement
de la Lune. Ils auront remarqué les étoiles auxquelles elle
paroiffoit répondre chaque jour; & comme après vingt-fept
jours révolus, elle reparoiffoit encore à peu-près aux environs
des mêmes étoiles, ces premiers Aflronomes auront donné des
noms à ces étoiles, pour les reconnoître, & pour s’entendre
entr’eux. Ces vingt-fept conflellations font en effet marquées
dans le ciel par des étoiles, & c’eit une des choies qui m’a
paru la plus curieufè dans i’Agronomie Indienne, qui prouve
en faveur de la grande ancienneté des conflellatjons du
Zodiaque ; car on trouve ici une différence fingulière entre
les étoiles qui compofènt les vingt-fèpt conflellations des
Brames, & celles qui entrent dans les douze fignes. Pour
moi je crois qu’une partie du Zodiaque Egyptien a été
compofee fur ces vingt-lèpt conflellations, & qu’on aura
fupprimé, par exemple, du Bélier les étoiles qui paroiffoient
être trop éloignées du cours du Zodiaque, comme nous le
yerrons.
Ces vingt-lèpt conflellations des Brames, ou lieux de la
Lune que l ’on compte dans les douip fignes, pour me fervir
de leurs termes, ont chacune un nom particulier dont je
p’ai pu favoir la fignification ; mais que je rapporterai tel
cpi’il m’a été donné>
D A N S l e s M e r s d e l ’ I n d e . 1 5 7
Mon maître Maleapa paffa plufieurs foirées avec mol
Lour m’enfeigner ces conflellations. La fingularité que je
Remarquai dans le figne du Bélier, me fit redoubler d’attention
[pour les autres ; mais par une circoqftance fingulière il m’en
manque dix à douze : les mauvais temps me furprirent au
milieu de mes veilles ; lorfque la faifon des pluies fut paflee,
je tombai malade, il fallut enfuite'partir.
Il efl vrai que j’emportai avec moi les configurations, fi on
[peut les appeler ainfi, de ces conllellations, tant de celles que
le connoilfors déjà, que des autres , que nous donna le Brame
de Tirvalour, leur nom & le nombre d’Étoiles que renferme
[chaque conflellation en particulier ; malgré ce fecours, je ne
[peux pas affiner les avoir bien reconnues, parce que beaucoup
| d e ces conflellations , comme on pourra le remarquer, fortent
du cours de notre Zodiaque. Les configurations, d’ailleurs ,
de la plupart ne font pas affez reffemblantes.
Dans les règles de l’Aflronomie indienne des Siamois,'
"que Dominique Cajftni nous a données, tome V III des anciens
Mémoires de l’Académie royale des Sciences, p.. 2 q q , 2 3 y,
& 2 jp , il efl dit que les flations de la Lune font les vingt-
feptièmes parties du Zodiaque: les Siamois admettent donc
vingt-fept conflellations comme les Indiens de la prefqu Ifle
en-deçà le Gange ; mais il ne paroît pas que les Siamois
faifent aucune attention aux Étoiles qui répondent à ces
vingt-feptièmes parties du Zodiaque. On ne trouve ces
vingt-fept conflellations du Zodiaque chez aucune autre
Nation orientale; elles font donc un ancien monument bien
précieux pour i’hiftoire de l’Aflronomié, fi on a fait attention
à ce que j’ai déjà dit des Brames, qu’ils font incapables de
faire ia moindre Obfervation aflronomique.
Tome /. K k