242. V o y a g e
l ’on peut inférer quelle étoit connue long-temps avant; &
comme cette période dérive du grand cycle de ¿ 4 mille ans
fondé fur le mouvement des étoiles de 5 4 fecondespar an, on en
peut conclure, avec aifez de vraifembiance, que la précelîion
des équinoxes eft connue de temps immémorial dans l’Inde;
& que les Sages de cette partie d’Afie s’en ièrvoient déjà dam
leurs calculs aftronomiques, iorfqu’Hipparque, cent vingt-huit
ans avant J. C. ne faifoit que la ioupçonner; il y a plus . cette
quantité de 54 lècondes par an, s’accorde beaucoup mieux
avec les obfervations de nos jours, que 11e le font celles de
Ptolémée, qui eft venu près de trois fiècles après Hipparque;
& en effet, Ptoléméefuppofo ( fans trop favoir pourquoi ) que
les étoiles font un degré en cent ans. Selon les Brames (e
mouvement des étoiles, eft d’un degré en loixante-lix ans &
huit mois; nous.le trouvons par nos obfervations, à très-peu
près, d’un degré en foixante-dix ans.
Voyons aéluellement comment les Brames établifTent
l’époque des mouvemens du Soleil & de la Lune, parce
qu’ils fuppofent que ces Aftres font partis tous les deux eu
même tems du même point.-
Nous avons vu que les Étoiles avancent, félon ces Philofophes,
en un an , de.-* .= ... . . . . . . . . ... . . , ... . . .
en foixante ans y d e - . • . . . . . .
& en trois mille iix cents ans, de. .-. . . . .t. -,
La différence de 5,4 degrés à 3 (30 degrés, ou de 3 mille 600
ans, à 2.4 mille, eft 20 mille 400 ans; ils partent de là
pour leur époque. Ils foppofent donc que 20 mille 400 ans
avant l’époque de lage d’infortune, (que nous appellerons
comme eux dans nos calculs Calyougam) tous les Aftres
étoient en conjonction dans le même point du. Ciel, Or, ces
20 mille 400 ans, & 3 mille 6.00 (leur différence à 2 4 mille)
font divifibles par doo ; donc lorfque les Brames difent que
20 mille 400 ans avant l ’époque Calyougam, le Soleil &
la Lune étoient en conjonction, ou répondoient, au même
point du Ciel, c’eft comme .s’ils difoient, que trente-quatre
révolutions de fix cents ans avant l’époque Calyougam, le
Soleil & la Lune répondoient au même point du Ciei; donc
■ les Brames fe fervent ( fans doute, fans le favoir ) de la grande
I année ou période de fix cents ans, dont on voit quelques
I veftiges dans Josèphe; & comme la révolution entière des
I étoiles, foppofée par eux de 2 4 mille ans, renferme un certain I nombre de périodes de fix cents ans, ne peut-on pas c.on-
■ jeclurer que les anciens Chaldéens avoient eu connoiffanoe du
I jnouvement des étoiles en longitude, connu de nos jours, fous
I le nom d e pre'cejfton des équinoxes! tou? ces nombres ont un
trop grand rapport les uns avec les autres, pour penfer que le
hafard y ait la moindre part. Ces connoiffances auront vrai,
femblablement pris naiflance dans quelque coin de lA fie ,
& fe feront enfuite répandues de proche en proche; elles fe
feront peu-à-peu perdues, par une fuite neceffaire des révolu,
tions qui détruifent toutes les chofes humaines. Les anciens
Bracmanes o,u Brames en auront eonfervé quelques veftiges ; &
comme ces Philofophes fe font toujours renfermés chez eu x,
qu’ils font peu curieux d’çclairer les autre? hommes, il n eft
pas étonnant fi ces focrets aftronomiques ne font pas fortis
de leur famille, & fi Hipparque Ptolenree n ont rien fe
de ces précieufes connoiffances.
Qu’il me foit permis de conclure, qu il y a bien de
l’apparence que les Brames calculent aujourdhui fer de?
imouvemens céleftes, établis long-temps ayant eu x , foit par
H h ij