C e tableau ' météorologique du Ciel de Pondich éry,. pendant
vingt-deux mois, fuffit pour juger du climat de cette v ille, parce due
les faifons reviennent affez régulièrement les-mêmes chaque année.
J e fens combien un Journal d’Obièrvations météorologiques èft
fafiidieux & ennuyeux à lire ; il eft bon de l ’avoir à fo i, niais le
Pu b lic fe contente aifément d’un extrait.
To us ceux qui ont parlé de l ’Inde avant moi, ne nous avoient
donné qu’une delcription très-imparfaite des différentes faifons qui
partagent l’jnnée à la côte de Corotnandel, foit qu’ils n ’y euffent pas
fait affez d’attention, diflraits fans doute par des objets plus importans,
foit qu’ils s’en fuffent rapportés à ce qu’on avoit pu leur en dire.
Pour m oi, jè m’étois aflreint, pendant mes vo yag e s, à ne rien
iaiffer échapper des accidens du temps qu’il faifoit chaque jour;
j ’écrivois mon Journal à midi avant dîner, & le foir avant de me
mettre au lit ; j ’étois attentif à la moindre variété qui arrivoit dans
le temps, & j ’ai par ce m o y en , pour Pondichéry ( fans compter
lés Obfervations aftronomiques, qui font un Journal à part) , près
de deux cents pages in-folio d’Obfervations fur le temps & les faifons.
C ’eft de ce Recueil que j ’ai tiré i ’extrait qu’on vient de lire.
L e Baromètre n’y varie p o in t , il fe loutient toujours à la même
hauteur de 28 pouces à peu-près.
A R T. I . C L E . S E C O N D .
Détails fu r les environs de Pondichéry, fu r le f o l, & fur
les différentes produdions du Pays.
La ville de Pondichéry eft fur ie bord de la mer, affile
iur un terrein plat & de lable ; la mer mouiiie lès murailles
dans la partie de l’Eft ; des autres côtés, elle a une raie
campagne, qui eft un terrein propre au riz & fort agréable.
Pondichéry eft fortifié aéfuellement de douze baftions & de
piufieurs demi-lunes : je n’entrerai dans aucun détail à cet
égard.
d a n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . 5 2 7
Avant la dernière guerre, cette ville, outre les fortifications
du corps de la place, étoit encore entourée d’une circonvallation,
qu’on appeioit les limites de la ville; elles étoient à
mille toiles environ des murs, & avoient au moins quatre
mille toifes de circuit; on avoit imaginé ces limites pour rendre
la ville plus forte ; c’étoit une haie v iv e , qui n’offioit que
trois ou quatre partages, à chacun defqueis il y avoit une
redoute qu’il falloit forcer avant que d’entrer dans l’en-
ceinte:: mais ces limites étoient fort "mai imaginées.; car,
comment garder une rt grande étendue ? Et quand même
iennemi eut pu etre réduit a forcer les redoutes, ces limites
ou circonvallations étoient autant contre la place que pour
elle, car on ne pouvoit y faire entrer de iêcours d’aucune
eipece, que par les redoutes ; fi on avoit imaginé ces limites
pour avoir une reflource de vivres, quand même elles
auroi.ent été imprenables, ie terrein qu’elles renfermoient ne
fuffifoit pas, à beaucoup près, pour nourrir une ville aufli
nombreufe ôcaurti etendue que Pondichéry, qui avoit quatre-
vingts mille habitans. Sans cette circonvallation, on peut faire
de Pondichéry une vilie très-forte,- en joignant l’Art à ia
Nature; on peut inonder,tout le terrein au Sud & à i’Oueft
de la ville, & réduire l’ennemi à diriger fon attaque contre une
feule paitiei.de la ville, la partie du Nord, qui eft un peu
plus élevée que le refte des environs ; & quand même on
n’monderoit pas,, il feroit fort difficile à l'ennemi de faire
des> tranchées pour fe, mettre à couvert, parce que le terrein
eft lablonneux, ;& qu on trouve i’eau prelque par-tout à peu
e pieds de profondeur. Dans la partie du Sud, ia ville eft
inattaquable.
ta plus grande difficulté confifteroit dans i’approvifionne