de fa route! C ’eft ainii que fut faite la Carte que je vîs, qui
alloit de Pondichéry à Aurengabad.
Je fais que l’on m’objeélera que la Carte de M. de l’Ifle
dont je viens de parler, doit être fujette aux mêmes défauts
à peu-près que cette Carte que j’ai vue. Je ne peux pas
difconvenir que M. de l’Ifle a dû fe férvir de i’eftime qu’il
aura trouvée | ou dans les Voyageurs, ou qu’il aura eue par
des correfpondances dans l’Inde , &c. mais ce célèbre Géographe
étoit doué d’une fàgacité unique pour combiner
enfemble les difièrens matériaux dont il vouloit compofer
une Carte ; il avoit des reiîburces que nous ne connoiffons
pas. C e qu’il y a de vra i, c’eft que fa Carte de l’Inde, &
celle de la côte de Coromandel, eft encore la meilleure que
je connoiffe, malgré fes défauts. Je conféilierois donc de
s’en tenir à cette Carte, & d’en corriger les points à mélure
qu’on en découvrira de défectueux.
Je n’entends parler ici que de l’intérieur de l’Inde: nous
avons exactement le gifement de toutes les côtes de cette
vafte péninfule, & ia pofition géographique de prefque tous
les principaux points de ces côtes. Les Cartes marines de
M. d Apres font ce que je connois de plus correét en ce
genre.
Remarques fu r les Obfetvations des Brames.
Je trouve qu’il y auroit trois correélions à faire aux
Obférvations des Brames fi on vouloit les employer avec
quelque fuccès.
La première vient de Ja faufîé fùppofition qu’ils font;
lavoir que le Soleil, le jour de l’équinoxe, eft au milieu
du monde ; ce qui n’eft pas exactement vrai. Le Soleil n’eft;
d a n s l e s M e r s d e l’ I n d e . 2 2 7
véritablement au milieu du monde, à l’inftantde midi, pour
un lieu donné, que lorfque l’équinoxe arrive à midi compté
au Méridien du lieu donné : alors les corps ne font point
d’ombre, là où eft le Soleil.
Il eft cependant vrai que l’erreur fur le moment où arrive
lêquinoxe, en peut à peine caulèr une de 10 à 1 1 minutes
dans la hauteur du Soleil ; ce qui ne fait que trois lieues ou
trois lieues & demie d’incertitude fiir le lieu.
La féconde eorreéiion vient de la réfraélion ; mais elle
eft prefque infeniïble ic i , puifqu’elle va à peine à 45 fécondes
de degré pour les provinces féptentrionales de l’Indoftan :
pour le Décan & les autres provinces méridionales de la
Péninfule, la réfraélion eft au-defîbus de 3 o fécondes.
La troifième correélipn feroit peut-être la plus confidérable ;
mais il eft fort difficile de l ’apprécier, elle confifte dans l’erreur
de l’obfervation.
Il eft certain que les Anciens trouvoient les ombres des
corps, trop grandes de beaucoup. Il fiiffit, pour s’en convaincre
, d’ouvrir Strabon ; on verra que les latitudes déduites
des obfervations du gnomon, fuppofent toutes que l’on a
obfervé les ombres trop grandes ; & cela provient, comme
l’on fait, de ce qu’il eft impoffible de difcerner le terme de
l’ombre & de la lumière ; mais auffi les Anciens pécfioient
par le même excès dans toutes les obférvations, & ces obférT
vafions donnent afrèz bien les- différences en latitude. En,
reétifiant donc la latitude d’un des lieux obfervés, on peut
avoir ayec une préçifion affez approchée, & prefque lùfft-.
fante pour la Géographie, la pofition des autres points.
Voilà comme j’entends que les obférvations des Brames t
faites dans l’Inde avec le gnomon, &. recueillies en affez
F f ij