Nous en verrons bientôt un exemple remarquable dans le
calcul de la précelîion des équinoxes.
Le cycle de foixante ans des Brames, a cela de particulier,
qu’il divife fans fraction le nombre 24000. Ainfi ce cycle
eft un partage de la grande période de 24 mille ans. Je
remarque encore que la grande année de fix cents ans, citee
par i’hiftorien Josèphe, & célébrée à li jufte titre par Dominique
Gaffini, divife exaétement & fans fraétion la grande
période indienne de 24 mille ans. Ainfi, la grande année de
Josèphe eft un partage de la grande période de 2 4 mille ans.
Sur ce principe, la grande période de 24 mille ans,
renferme quatre cents périodes pu cycles de foixante ans, &
quarante périodes de fix cents ans.
Les Étoiles avançant, félon les Brames , par annee , de........... 54''
elles font en foixante ans. : r \ ; 54
& en trois mille fix cents ans. »... 54"'
Voilà le principe pu la foc ree de çes périodes de foixante
ans, & de trois mille fix cents ans.. Les Brames prennent la
première année pour un cycle ; le fécond eft foixante fois
plus grand que le premier; le trpifième foixante fois plus
grand que le focond.
C ’eft peut-être là auffi l’origine des périodes Chaldaïques
de foixante ans, & de trois mille fix cents ans que l’on
trouve dans les fragmens qui nous ont été confervés, de
Bérpfe, auteur Chaidéen, qui vivoit environ trois fièclgs
avant J. C.
Je fais bien que l’on m’objeélera que les années de Bérofe,
pe peuvent être des années de trois cents foixante-çin<l
ipurs; que c’eft le fentiment général de tous lés plus favans
Chronologiite i
d a n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . 2 4 1
Chronologiftes; que moi-même, dans ma Differtation fur la
valeur du Saros, (Mémoires de l ’Aeadémie royale des Sciences,
année 7 7 rd ) j’ai dit que le Saros de Bérofé ne pouvoit
s’entendre de trois mille fix cqnts années folaires, parce qu’il
y aurait des Eois qui auraient régné plus de foixante mille
ans, fans compter les années qu’ils auroient vécu avant que
d’avoir été Rois.
Me croyant aujourd’hui mieux inftruit que je ne ï’étois
en 1 7 5 6 , lorfque je donnai mes remarques fur la valeur
du Saros , ’ je ne fais point difficulté de prendre un autre
fentiment; je penfedonc que la période de foixante ans de
Bérofe, & celle de trois mille fix cents ans, font les mêmes que
celles dont fe fervent aujourd’hui les Brames, fondées fur des
années folaires de trois cents foixante-cinq jours, & fur une
précelîion des équinoxes de 54 fécondés par an. Je place le
refte au nombre des rêveries & des abfurdités que i’eiprit
des hommes enfante fi fouvent.
Les Brames ne nous débitent pas des chofes moins ridicules
& moins abfurdes, au fujet de leur Dieu Brama, que
paraît faire Bérofe au fujet des anciens Rois de Babylone. Les
Brames difent que Brama doit vivre cent ans , & que les
4 millions 320 mille ans de la durée du monde, ne font
que la moitié d’un jour de ceux de Brama ', dont trois cents
foixante-cinq jours font une année; ils comptent que ce
Brama peut avoir aélueliement une cinquantaine de ces
elpèces d’années.
Mettant toutes ces rêveries à part, il eft hors de doute
que dès le règne de Salivaganam, c’eft-à-dire, dans le premier
fié de de i’Ere Chrétienne, la période de foixante ans étoit
en ufage chez les Brames & les Philofophes de f Inde : d’où
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