» de leur commiflion; C ar t e l est notre plaisir. Prions
» & requérons tous Rois, Princes & Potentats, & autres nos
» bons Amis, Alliés & Confédérés, de les laiiTer fûrement &
» librement palier dans les terres & lieux de leur obéiflànce,
» pour y faire leurs Obfervations allronomiques ; offrant de
» faire le femblabie lorfque nous en ferons requis. D o n n é à
» Verfailies le dix-feptième jour du mois de Novembre mil fept
u cent cinquante-neuf. Signé L O U I S . E t plus bas, Par le Roi.
» Signé P h e l y p e a u x . Et fcellé.
V O Y A G E
f a i t p a r o r d r e d u r o i ,
d a n s L E S M E R S D E L’IN D E .
P R E M I È R E P A R T I E .
Notes ou Remarques Jier l'Inde.
TT E lejour de vingt-trois mois que j’ai fait à Pondichéry,
I i m’a fourni ioccafion de prendre fur l’Inde plufieurs
connoiflànces, que j’ai cru pouvoir piquer la curiofité des
Européens ; mais fi ce que j’ai recueilli fe réduit à peu de
chofe, je crois que je puis au moins certifier la vérité des
faits que je rapporte. Il efl fort difficile à un voyageur de
fe procurer, dans l’Indoftan, les éclairciflèmens qu’il defire;
les Brames auxquels, comme mieux inftruits que le refte
des Indiens, il efl obligé d’avoir recours, ne fe prêtent aux
queftions qu’on leur fa it, que de la plus mauvaife grâce
accompagnée fouvent de l’air du plus grand mépris , ce qui
vient autant de leur ignorance de l’état des Sciences en Europe,
que de l’opinion qu’ils ont de l’antiquité de leurs connoiflànces
& de leurs préjugés de religion. II n’efl: pas jufqu’aux gens
dont vous vous fervez dans vos affaires, vos propres domef-
liques Gentils, qui n’aient pour vous, ên vous tendant la
main pour recevoir leur falaire, le plus fouverain mépris.