l’or : quand on en a befoin, l’on s’adrelTe au Capitaine
, de port : ce Capitaine envoie à bord, moyennant trois
roupies ( 7 liv. 10 fous) une lègre ou futaille Hollandoilè
qui contient deux cents quatre-vingts pots.
Le bois n’y eft ni rare ni cher. Les habitans en ont deux
charretées pour 18 fous; ce bois a plus de huit pieds de
longueur, & fait au moins une corde ; cependant les
Hollandois le vendent aux Vaiifeaux étrangers-cinq roupies
( 12 liv. 1 o fous ) la corde de trois pieds ; ainfi, un malheureux
Vaiffeau , s’il n’avoit rien pour payer , pourroit être
expofé à périr, faute d’eau & de bois.
Les Vaiifeaux font à Gale fur cinq amares, le devant au
large; il n’eft permis à ces Vaiflèaux de fe fournir que les
deux cables de devant : les Hollandois les obligent à prendre
du port les trois croupières ou cables de retenue, qu’ils Font
payer à un Vaiflèau defept à huit cents tonneaux, cent roupies
( 2 5 0 liv. ) : enfin , pour entrer un Vaiflèau de même port,
il en coûte ioixante-quinze roupies ( 18 7 liv. 10 fous). Au
refte pour tout cet argent , on a la plus grande liberté de
le promener par-tout où l’on veut ; de pénétrer, même dans
le pays, avec une permilfion du Gouverneur de Colotnbe,
Commandant général de l’Ifle. Il ne refufe guère aux Officiers
ces fortes de permiflions.
C e que je viens de rapporter eft extrait du Journal de
M. du Fay ; cet Officier étoit en 1 7 70 à Pondichéry, fécond
Lieutenant à bord du vaiflèau le Dauphin, fur lequel je
fuis repafle à l’île de France ; ce Vaiflèau avoit relâcïié
à Gale : M. du Fay m’aflura qu’il avoit tout tiré de l’état
de faélure au prix que le Vaiflèau paya dans fa relâche;
lequel état de dépenfe payé par le Capitaine, lui avoit été
prêté
prêté par ce même Capitaine , ainfi, ce que je viens de
rapporter eft de la plus grande authenticité. Reprenons aéluel-
lement notre route.
De la vue de G a le , on continuera de fuivre la côte, en
ne s’éri écartant pas plus de deux iieiies à deux lieues & demie,
& en fondant de temps en temps jufqu’à la baie de Trin-
. quemalé, fituée à la partie orientale de l’Ifle. Lorfqu’on fora
vis-à-vis de cette baie, il faut traverfer à la côte de Coro-
mandel, & la. ranger de près jufqu a la rade de Pondichéry.
En faifànt le tour de Iile de Ceylan, il faut prendre garde
a deux baflès qui font au Sud-fod-eft de l’île, & à environ
ti ois lieues de la cote ; il eft vrai qu 011 peut paflèr entre la
grande de ces baflès & la terre, en obfervant de, fe tenir
entre huit Sc douze, braflès ; mais comme il faut de néceflité
paflèr au large de la petite, je crois qu’il vaut mieux commencer
par fe tenir au large de la grande, à trente braflès,
& n en pas approcher de plus près, comme le dit M. Daprès.
A r t i c l e s e c o n d .
Route du cap de Bonue-efpérance dans l'Inde par le-canal
de Mozambique,
L o r sq u ’on part du cap de Bonne-efpérance, ou de fa
Sonde du banc des Éguilles pour le même endroit, &
lorfqu’on n’a aucune deftination pour les îles de France &
de Bourbon , il faut en ce cas , paflèr par le canal de
Mozambique; pour cet effet, 011 s’élèvera jufqu’à 3 7 à
38 degrés de latitude, afin de profiter des vents de la partie
de 1 Oueft qui y font plus conftans qu’a une moindre hauteur :
enfoite on fera route à l’Fft , jufqu a ce qu’on ait-atteint
le 45.° degré de longitude , méridien dé Paris : alors; on
Tome I. N n n n