voyages. Quoique l’Elpagne (bit à notre porte, &nous foit
très-connue, j’ai encore trouvé beaucoup de, chofes à remarquer
dans le cours de mon voyage.
L ’aventure qui nous arriva dans les Pyrénées avec les
Commis de la Douane de Pampelune, où nous fumes foup-
çonnés d’emporter un grand fac de piaftres pour le paifer
en fraude, n’eil point du reffort de cet extrait.
On fera peut-être curieux de favoir quel a été le fort de
mes caiifes d’Hiftoire Naturelle.
Ces caiifes, au nombre de huit, étoient le fruit de cinq
années de recherches, tant à Madagafcar qu’à l’IiIe-de-France,
qui étoit alors très-riche en coquilles rares & curieufes ; j'y
en avois ajouté quantité d’autres qu’on m’avoit données
venant de Mozambique, des Détroits & des Moluques.
J ’avois eu deifein, au retour du Fort-Dauphin, en 1 761 ,
de faire, avec le fecours de Rhomphius, un catalogue dans
lequel je m’étois propofé de placer toutes les différentes efoèces
de coquilles que j’avois trouvées, & que je pourrois me
procurer par la fuite ; j’avois commencé par le Fort-Dauphin,
dont le catalogue fe trouve heureufement fait; mais le peii
de temps que me laiffoient les différens genres de travail
auquel je m’étois livré; n’étant pas d’ailleurs logéaifez commodément
pour faire ce catalogue avec un certain ordre, je me
déterminai à emballer à proportion que je faifois de nouvelles
acquittions ; les coraux, je les mis à part dans des caiifes
leparées. J’avois donc formé deux grandes caiifes qui renfer-
moient toutes les petites dans lefquelles étoient bien exaétement
emballées les efpèces de coquilles les plus fragiles & les plus
rares ; outre ces deux grandes caiifes, j’en avois encore formé
fix moyennes ; à mon départ de l’Ifle-de-France pour Manille
D AN S LES Æ é RS DE L’ I N D E . y y
j’avois laiffé toutes ces caiifes en dépôt chez M .* le Juge, qui
avoit bien voulu s’en charger; je les retrouvai à mon retour aulS
intaéles que je les avois lailîèes : pour épargner à cette dame
reipeétable les peines que lui auroient données le foin de
fe charger de faire embarquer toutes ces caiifes, j’en chargai
une autre main. Ces caiifes étant d’ailleurs à l’adreffe de
M. le Duc de la Vrillière, je croyois qu’elles parviendroient
exactement à leur deitination; mais je n’en ai depuis entendu
parler que pour apprendre que je 11’avois rien à elpérer de
ce côté.
J’écrivis plufieurs fois à l’Orient au Garde-magalîn, qui ne
me donna aucune raifon làtisfailahte ; je m’adreilâi à M. le
Duc de la Vrillière, ce Miniftre fe donna la peine de faire
faire des recherches & d’écrire à ce fujet à M. de Boynes,
Miniflre de la Marine. V o ic i la réponfe que je reçus :
A Verfailles le 11 Février 1774.
Javois écrit, Aionfteur, en 1 7 7 2 , à M . de Boynes, pour le
prier de faire faire la recherche des caiffes que vous m’avie£
adreffe’es de l ’Inde, il vient de me faire part de la réponfe qui lui
a été faite à ce fujet par A l. Maillard, Intendant de l’Ife-de-
France, en date du 30 Septembre 1 7 7 2 ; par laquelle cet
Adminiflrateur lui marque, que tout ce qu’il lui a été pojfible de
découvrir fur cette affaire, efl que ces caiffes ont été par vous
embarquées fur le vaiffeau /Indien, fur lequel vous deviej , de
lIfte-de- France, repaffer en Europe, que ce Vaiffeau ayant été
obligé de retourner au Port d’où il étoit parti, ces caiffes en ont
été débarquées & portées cheg M . Poivre, & qu’il ignore
abfolument ce qu’elles font devenues depuis ; f i ces caiffes ne vous
etoient point encore parvenues, vous pourrie% voir M , Poivre