ciroonftancié du temps que nous éprouvâmes à Pondichéry pendant
lès fix premiers jou rs de ce mois.
L e 1 . " , ia jo u rn é e fu t très-beile ; la b rife de terre a été foible,
ce lle du la rg e s’eft déclarée à 1 1 heures du S u d - e f t jo li frais.
L e 2 , au le v e r du So leil toute ia partie de l ’ E f t étoit couverte
p a r u n n u a g e fo r t é le v é q u e le S o le il a p e r c é , q u o iq u ’avec peine;
o n le v o y o it en co re difficilement à 6 heures ; mais- à 7 h eu re s , il a
tr è s -b ien p a ru ; à 9 h eu r e s , ii s’e ft en fo n c é de nouveau dans les
nuag es ju fq u ’ à midi : l ’ap rès -dîn ée a été fo r t b e lle .
L a b rife de terre ou du S u d -o u e ft a fo u ffïé ju fq u ’à 1 o heures;
e lle a é té très - fo ib le t^ n fu ite ce lle du Sud- e f t a fouillé jufqu’à
7 heures du foir.
L e 3 , le S o le il s’ eft le v é dans une barre ; mais eïïe étoit fi peu
é le v é e q u ’il a paru à 6 heures a v e c le p lus g ran d éclat ; la matinée
a été très-b eïïe. L a brife de terre a été fo ib le ; à 1 1 heures environ
c e lle du S u d -e ft s’eft fo rmée jo li fra is ..Il a f r a îc h i , depuis % heures
& demie ju fq u ’à 4 heures f : d em ie , le temps embrumé & .gras.
I l s’ e ft amalfé quantité de nuag es dans le N o rd -o u e ft , l ’Ouéft &
le S u d - o u e f t ; à-j h e u r e s ,ia brife eft tout à-fait tom b é e ; à 6 heures
eilé s’eft fo rm é e de n o u v eau du S u d ; e lle a é té fo ib le : il a beaucoup
é c la ir é ; mais la foirée a été t r è s - b e l le . J ’ob fe rv ai a v e c M . Law
l ’ émerfion du premier Satellite de Jup iter. A 10 heures du'fpir,
continuation de beau temps.
L e D im an ch e 4 , m’ étant é v e illé à d eu x heures du matin, j ’ai
en ten du la barre du S u d -e ft ; c e qui me fit croire q u e la brife étoit
toujours d e c e c ô t é , o u du moins q u ’elle en foufflero'it le mâtin';
j ’en tirai un b o n au gu re -, parce q u e j e favois q u e le verït du Sud-eft
eft le balai -de la c ô t e , & q u ’il amène toujours ia férénité ; mais fa
cu r io fité m’ayant p o r té à me le v e r u n tkoment après j- je v i s , avec
le plus g ran d é to n n em en t, q u e le C ie l étoit pris p a r - to u t , fur-tout
dans le N o rd & le N o rd - e f t , où il éclairoit; a v e c c e la , il faifoitun
calme p ro fo n d : dès c e t inftant je me fuis co n d am n é , je me jetai
fu r m on lit fans p o u v o ir fermer l ’oeil. A 4 heures on n ’ententlo'it
plus la barre du S u d - e f t , mais ce lle du N o r d - e f t ; c e fu t un autre
fort mauvais prélàge pour moi : en e ffe t , m’étant levé une fécondé
fois, j e vis toujours le même temps ; le Nord-eft étoit encore plus
chargé.
A 5 heures, le vent fouilla tant foit peu du Sud-oueft, ce qui
me redonna une lueur d’eipérance, d’autant mieux que là partie du
Sud à i’Elt étoit un peu claire ; je crus donc que la brife pourrait
tourner de ce côté, & qu’elle balayerait le Ciel ; cependant ie Nord
& le Nord-eft menaçoient continuellement ; les nuages n’avoient
aucun mouvement,. & on entepdoit toujours la barre du Nord-eft,
de : forte que j’étois entre la crainte & l’eipéranCe ; mais cet état
d’incertitude ne dura pas long-temps : peu-à-peu ies vents paffèrent
à l’Oueft, au Nord-oueft & au Nord; en moins de 7 à 8 minutes
ie temps fe trouva botiché comme aux approches d’un coup de
vent; du Nord les,ventspalfèrent au Nord-nord-eft & au Nord-eft,
où iis étoient à 5 heures & demie environ ; alors ils fouillèrent avec
furie; les gros nuages, qui jufqu’aiors s’étoient tenus immobiles dans
le Nord-eft , commençèrent à fe mettre en mouvement ; ils s’étendirent
bientôt de façon qu’ils formèrent un fécond rideau ; on
apercevoit, entre quelques petits intervalles qu’ils laiffoient entre
çux, la,couche fupérieure de nuages qui étoit pâle & unie, mais bien
fuffiiânte pottr. cacher le Soleil, quand elle eût été feule ; les
Vaiffeaux, qui jufque-là n’avoient point évité, furent .forcés de
le faire : ia mer étoit blanche d’é cume& l’air obfcurci par les
tourbillons de fable & de pouffièrè que la force du vent tenait
continuellement élevés. Ce terrible grain dura juiqu’à 6 heures
environ ; le vent tomba, mais les nuages relièrent. A 7 heures
çnoins trais à quatre minutes .moment à-peu-près que Vénus de voit
forti.r, on vit au Ciel une légère blancheur qui fit foupçonner où
étoit le Soleil : dans la lunette on ne diftinguoit rien.
P eu -à -p eu les vents paffè ren t à - l’ E f t & au S u d - e f t o ù ils étoient
a 9 heures petit temps ; les n uag e s s ’éclaircirent & on vit le S o le il
fort brillant ; on ne peffa p oin t de le v o ir tout ie r e f t e de la jo u rn é e ,
quoique le fo n d du Ç ie l fû t re fté tapiffé d ’u n n u a g e blanchâtre.
Le 5 , le Soleil fe leva de toute beauté, & la journée fut magnil
S f f i j