aux Brames d’ajufter ces nombres à des règnes & desévènemens
de R o is , comme il paroit que Bérofe a fait pour les dE
Rois qu’il fait régner avant le Déluge pendant 43 2 mille ans-
mais les anciens Brames ont pris ces nombres comme ilsies ont
trouvés, en fe contentant de les appliquer à leur religion
& les Brames de nos jours les gardent comme ils les ont
.reçus de leurs ancêtres, fans favoir d’où ils leur viennent-
quoiqu’il y ait toute apparence que ces Brames tiennent des
Chaldéens, par fuccellïpn, ces nombres & périodes aftrono-
miques. Je dois faire oblèrver ic i, à i’occafion de ces quatre
Ages, que mon Interprète m’a aifuré que les Brames ( du moins
ceux de la côte de Cqromandei} n’avoi.ent aucune idée du
Déluge.
D ’après les calculs que l’on vient de-voir, les quatre âges
de ia durée du monde, félon les Brames, feront tels qu’ils fenj
enfermés dans la petite Tabie fuivante.
A g es du .monde d ’après les Brames.
Difcr.
■Premier âge 1 7 2 8 . . . 4.
Second âg e .................................. 1 2 9 6 . . . 3. /
Troiiième âge. 8 7 4 . . . 2. ’ 4 0U dri2 -®-
.¡Quatrième âge. ............., . . . . 4 3 2 . . . . j . 1 '
-Cette Table-rend raifon de l’efpèce d’inégalité que l’on â
pu remarquer dans chacun de ces âges, inégalité qui rieft
en effet qu’apparente-; & on voit évidemment que ces quatre
âges font une chofe ajuitée, ou ,arrangée d’après les périodes
de 4 mille 320 ans & de 432 ans.
L e fécond âge, difent les Brames, a duré un quart de
.moins que le premier ;
L e troifième un -tiers.de moins que le fécond,
Et le
Et le quatrième ne durera que la moitié du troifième. j
Je dis que cette bizarrerie , de quart, de tiers & de
moitié, n’eft en effet qu’apparente ; car on peut remarquer
ia progreffion renverfée que cette durée obfèrve réellement,,-
4, 3 , 2 , 1 ; c’eft-à-dir.e, que le premier âge renferme quatre
périodes de 432 ans; le fécond trois, &c. en forte que ia
différence de ces quatre nombres 4 , 3 , 2 , 1 , eft égale à
l’unité, repréfente .une période de 432 ans; & la fomme
de.ces .mêmes nombres 4 , 3 , 2 , .1 , donne dix périodes de
43 2 ans, ou fi l’on aime mieux, elle donne la grande période
de4320 ans, égale à la durée du.mo.nde félon Jes Brames.
Je finis en faifant obferver que l’art avec lequel ces
nombres font arrangés, en a .formé des nombres aftrono-
miques dont les Brames fe fervent depuis bien des années
pour calculer les conjonétions & les oppofitions de la Lune
.avec le Soleil; que leur Aftronomie iuni-folaire fondée fur
f ces mêmes nombres, quoique groffière en apparence, mérite
[ certainement, à beaucoup d’égards, l’attention des Aftronomes
par fa grande anc ien ne té ,^ Par l’ancienneté encore plus
grande des obfer.vations aftronomiques qu’.eiie fuppofe nécef
Virement, fur-tout pour la connoiflance de la précemon des
équinoxes, qui étant fort lente, ne peut fe mefiirer avec une
certaine précifion qu’au moyen d’obfervations correipondantes
lort éloignées les unes des autres.
J’ai fuppofe , dans mes calculs , fiannée de 3 60 jours ; il
[ y.a toute apparence que cette année de 3 60 jours eft très-
ancienne , ,& qu’elle a été très-long temps en uiàge chez les
anciens Chaldéens. Cette forme d’année fuhfifto.it encore en
Grèce du temps de Solon, quoique l’on n’ignorât pas alors
que les années folaires étoient de 365 jours un quart,
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