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racine ; alors cette tige en groffiffant devient arbre, H s’y
forme une tête qui tient à la tête voifme, à celle-ci il s’en
joint une autre, & ai ni? continuellement fa)-. J’ai fait plu-
iieurs voyages à cette taupe; j’y étois attiré par les charmes
du lieu.
La côte de Pondichéry eft fi baffe que cette taupe eft le
ieul endroit reconnoiffable de toute la côte, pour les ^aiffeaux
qui vont à Pondichéry, & ce fut pour répondre aux viies
de plulieurs Officiers de Marine, que je m’appliquai à déterminer,
le plus exactement qu’il me fut poffible, la latitude
de cette taupe ; je crus que celle de Pondichéry étant bien
déterminée, de bons triangles fuffifoient pour établir le refte,
& qu’il «toit inutile d’y tranlporter un attirail d’inftrumens,
ce qui auro.lt exigé un train, peut-être quelque féjour, &
ce qui n’auroit abfolument pu fe faire fans une permiffion
(a) Caudex. . . . . .plurimos, undique.
dijfundit ramos, qui ( pofiquam annos
quadraginta aut qpinquaginta vixit
arbor) tenues quafdam, eafque fingu-
lares fibras feu filamenta,. rufi ac cerel
coloris, deorfum mit.tunt, quibus, ubi
terrain at.tingunt, firrnantur, novamque
quafi prolem generant, i f velut in novos
arborum caudices- tranfeunt, quoerwrfus
fumma fu i pflrte novos ramos in latera
fpargent&sr, noyis.denub fibris deorfum
miffisftefe propagant. Sic alii deinceps
rami in infinitum, Ut interdum mica,
qrborjuis prapetginibus miliare I t alieurn.
in ambitu occupet,.fitqu? difficile A quasr
rjam primaria arbor, fm omnium iftaruni
prolium parensdijudicare, prasterquam
f x prunpi craffitfc* qua? interdum taut a .
eft, ut trium virorum- iilnis vix appre-
hendi.pojfit, Co&erum non modo infe-
riores, rami fimiles fpargunt fibras, fed
etiain i^arborefunvm, atque iaeonnici
arbor jylvam efficit (Lsnfijfimamif non
raro pkira Jiiperftes manet fecula, Sub
eas verb arbores aditum Jibi parant in-
colas, ac fibrasjam in truncos converfas,
tenuiores fcilic&t i-efcinderefolent- > atque
ea ratione veluti camerationes > i f urn-
bracula fiaciunt t aft as arcendi gratia'
adeo eniin denfis ramulis reliqui majoret
luxuriant', ut folis. radib nullb ratione
penetrate queant; imo aliquot hominutn
millia fa b tali arbore latere pojjjnti
( Horti lndlci Maiabarici, pars tertia
de arboribus', p. 69,, tab; J 5 •)
du Nabab, parce que cette partie du coteau eft fur fois terres»
Je crus que la chofe ne méritoit pas qu’on foliicitât Un tel
ordre. *
A une demi-lieue environ , à l’Oueft de la taupe, for le
chemin du Carnate & furie même coteau, on voit une Ch au-
derie nouvellement bâtie, appelée la Chauderie des Maçons,
des jardins, un grand étang qui a de l’eau pendant une grande
partie de l’année , & un puits ; tout cela eft fait pour l’ufage
& pour la commodité des Voyageurs; le puits a 60 à y a
pieds de profondeur, jufqu’à l’eau qui ne tarit jamais; ce
puits pafferoit en France pour être très-beau : la chauderie
eft petite; cet endroit eft auffi fort agréable:, on y trouve des
portions de terre en valeur; car les Indiens mettent à profit
le plus petit coin de terre cultivable: les ehaffeurs s’arrêtent
en cet endroit pour s’y délaffer. *
En allant au grand étang par Perimbé, le long de la pente
du coteau, j ai trouvé 1 Étite ou pierre d’Aigle parfaitement
entière; j’en ai caffé quelques-unes, dans lefquelles je n’ai
trouvé qu’un peu de fable, ce qui me femble mieux convenir
aux Géodes qu’aux Etites ;. au même endroit à-peu-près, entre
les bords de l’étang & le pied du coteau, on trouve, en
creufant très-peu, une forte de pierre calcaire, dont on fe
lert pour faire de la chaux, ceft une pierre rougeâtre très-
dure, remplie de parties brillantes , femblables à de petits
criftaux, qui fait très-peu d’efferveicence avec les acides, qui
fournit peu de chaux , laquelle eft grife , d’une allez rnauvailè
qualité, & qui ne veut que très-peu de fable, en comparaifon
de la chaux de coquilles ou de madrépores, qui admet la
moitié de fable.
En différons endroits du coteau, for-tout dans les ravines