que le laps de temps y a creufées, 011 trouve une forte de
Poudingue, compofée d’un fable rouge durci, & de petit?
cailloux blanchâtres & arrondis : il eft fingulier que l’on ne
trouve nulle part dans les environs , que dans le coteau, de
ces fortes de petits cailloux ; ils peuvent le tailler & recevoir
le poli , comme' le caillou du Rhin & la pierre de
Cayenne.
D e l’autre côté du coteau, au Nord-eft de l’étang;, on
trouve une eipèçe de terre calcaire fort grafîè, faifànt eflèr-
vefçence avec l’eau-forte; les Indiens la pétriffent, einfont
de petits pelotons, puis ils la font calciner ; elle fait une
chaux médiocre , dont cependant 011 étoit obligé .de fe fervir
dans les nouvelles fortifications.;
La belle chaux vient d’Alemparvé , à huit lieues au Nord
de Pondichéry, elle eft faite de coquilles ; mais quoiqu’on
en tirât beaucoup, elle ne foffxioit pas, & on .étoit obligé
d’avoir recours à celle dont je viens de parler.
Cette elpèce de terre forme un banc d’une très-grande
étendue; je crois même qu’il fert de bafe au coteau, j’en
juge par l’eau des environs de Pondichéry , qui contient des
parties pareilles à celles de cette terre; l’eau d’Oulgaret n’en
renferme pojnt, c’eft qu’elle eft fopérieure au banc.
Au Sud de Pondichéry, on rencontre, à un tiers ou trois
quarts de lieue de cette:ville', la rivièrefo’Ariancoupan; .cette
rivière forme l’île aux Cocotiers, parce .que. cette Iile en
étoit en effet couverte ayant la dernière guerre : on y en a
replanté depuis , & on y a formé une faiine. Le Cocotier eft
un arbre très-précieux, par le parti qu’en tirent les Indiens.
Je remarquerai ici, à ion occafion, une propriété qu’on ma
dit que cet arbre a voit; mais que je n’ai pu vérifier, pour n'être
pas
pas refté affez long-temps dans le pays. Il eft certain que
le grand nombre de Cocotiers que j’ai vus, tant à l’île de
France qu’à celle de Bourbon,’ à Manille & dans l’Inde,
font des arbres de 30 à 40 pieds de hauteur, & quelquefois
plus ; & que ces arbres vont toujours en diminuant de
groffeur depuis leur pied julqu’à leur tête’ , en forte que s’ils
ont un pied & demi de diamètre dans le bas, ils n’ont pas
plus de 8 à 10 pouces de diamètre dans le haut.
Or, félon le rapport que l’on m’a fait, cette elpèce de
palmier acquiert, dès en fortant de terre, la groflèur que la
Nature lui a deftinée, fans jamais plus augmenter par en bas,'
quoiqu’elle croiffe à une fort grande hauteur. Mais voici
ce que j ai vu : la première année & la féconde, on voit
les branches du Cocotier fortir de terre & croître ; pendant
la troiftème, la quatrième 6c la cinquième année, on obièrve
que le tronc le forme 6c qu’il acquiert une certaine groflèur;
alors ce tronc n’a pas plus d’un à deux pieds de hauteur, mais
il a déjà un pied de groffeur au moins, 6c les branches ont
au moins dix pieds de longueur : o r , je n’ai pas vu que
les Cocotiers, qui ont trente pieds de hauteur, euflent beaucoup
plus d un pied ou d’un pied 6c demi de diamètre par
en bas. .
Ce que je dis ici du Cocotier, fo remarque dans l’eipèce
de palmier (a) dont j’ai parlé page y j / ; 6c il pourrait en
être de même des autres elpèees. § 1 >
( a) Obfervatwri e ft de hac arbore
eam tertio poft fationem anno rainis,
qui in jujlam magnitudine^ excrevère,
vejìitqm effe, atque ab eo tempore ramos
mcipere decidere, funtque tum rami ad
ffqui-hominis vel e(iam duoruin ahitu~
dìnem fu rreéli, i f caudex qui rainis in
totum circumvefìitus ac obteélus efl | non
major qucvm altitudine unius cubiti ]
crajptie aut erri unum pedem a>quans.
( Henricus de Rheede, tomo citato,
PaS- 7 - )