méridional, aient fait éprouver un plus grand froid , que par
une fémblable latitude du côté du pôle, boréal ; mais alors
ce féroit l’effet de quelques circonftances particulières.
AMadàgafcar, dans le fond de la baie d’Antongii, bordée
de hautes montagnes, environnée de bois, de marais, de
lacs & de rivières, je n’ai pas trouvé le degré de chaleur
moindre qu’à Pondichéry, terrein de plaines & de fables r
or le fond de la baie d’Antongil & Pondichéry, font, à peu
de choie près, fous le même parallèle, l’un boréal, l’autre
auftrai, puifque Pondichéry eft à 12 degrés, & la baie d’Antongil
-à 14,
Une cauiè cependant pourroit rendre, en général, l’hé-
mifphère auflral un peu plus froid que le boréal; c’eft la force
du vent que je crois plus violent dans cette partie du globe
que dans notre hémilphère. Or j’ai remarqué que le degré
du thermomètre varioit félon la force du vent ; que plus le
vent forçoit, ou fraîchiifoit, (en termes de Marine) plus la
liqueur du thermomètre baifloit.
Mes obférvations du thermomètre m’ont auffi appris que
l’inftant de la plus grande chaleur qui arrive à Paris, à 3 heures
après midi, toutes chofès d’ailleurs égales, que cet inftant,
dis-je, arrive dans la Zone torride à une heure après midi,
ou fort près de ce moment.
J’ai auffi obfervé dans toutes les mers de l’Inde, dans les
détroits & dans notre océan, l’inclinaifon de l’Aimant avec
la même bouifole dont s’eft fervi feu M. l’abbé de la Caille
dans fes voyages ; j’ai trouvé, à peu de chofe près, comme
lu i, après un intervalle de dix-huit à vingt ans, l’inclinaifoii
de l’aiguille nulle vers le 1 o.c degré de latitude auftrale dans
notre océan. C ’eft tout le contraire dans l’océan Indien ; car
l’aiguille n’eft devenue horizontale que vers le 8.' ou le p.e
degré de latitude boréale.
ACadiz je fus parfaitement bien reçu de M. de Puy-Abry,
Conful de France, & des notables de la nation Françoïfe
établie en cette ville.
Je fis connoiflânce avec Don Vincente Tofino, Direéteur
des Gardes-Marines : nous obfervames enfémble à l’Obfér-
vatoire de Cadiz, des hauteurs correipondantes du Soleil,
& deux émerfrons du premier Satellite de Jupiter. La première
fut le ly Août; elle ne nous réuffit qu’imparfaitement.
Urinuage, chofé alfez rare à Cadiz, en fut la caufe. La
féconde arriva le 2 7 du même mois d’Aout : nous i’obfér-
vames fort exaélement.
Je place ici u n i i i t que les Naturaliftes & les Phyficiens
feront, fans doute, charmés d’apprendre. Je le tiens d’une
perfonne digne de fo i, de Don Antonio de Ulloa, Correfi
pondant de l’Académie.
J’allai le voir à l’ile de L éon , dans fon département.
Entr’autres morceaux d’Hiftoire Naturelle qu’il me montra, il
me fit voir des coquiHes pétrifiées qu’il avoit trouvées, en
1 7 6 1 , au haut de la Cordelière des Andes, dans la province
de Wanca-velica, dont M étoit alors Gouverneur, par
13 à 14 degrés de latitude méridionale.
A l’endroit d’où ces coquilles ont été tirées, le mercure fè
foutient à 1 7 pouces 1 ligne 4 ; ce qui répond à 2200 toifés
au-deffus du niveau de la mer.
Au plus haut de la montagne, qui n eft pas à beaucoup
près la plus élevée de ce canton, le mercure fé foutient à 16
pouces 6 lignes, qui répondent à 2 3 3 7 toilés.
A la ville de Wanca-velica, le mercure fe foutient à 18
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