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fin-de Septembre & pendant les mois d’Oélobre, Novembre
& Décembre, il faudra fe fervir des vents aiifés pour cingle»
vers ie Sud, en les ferrant jufqu’à ce qu’on ait trouvé les
vents de la partie de i’O u e it, avec lefquels on s’élèvera
dans l’E f t , pour gagner les 80 ou 82 degrés de longitude;
de-Ià, on remontera vers ie N o rd , pour pouvoir prendre
connoifiance de l’île de Sumatra au-deffus de l’île aux Cocos;
la vue de cette île affinera le voyage, car à la faveur des
vents de mouflon, on traverfera facilement à la côte de
Coromandei : 011 fera pour lors attention aux vents qui
régnent le long de cette côte, & qui font prefque toujours
différens de ceux delà mouflon ( voye1 ci-deffus, p. -fd-f)'
La connoiflance exacte de ces brifes, comme on les
nomme, eft néceflaire pour atérrir au vent du lieu ou I on
veut aller.
O11 lait, par exemple, que pendant Février, Mars & Avril,
les vents de Sud régnent à cette côte : en ce cas, les Vaiiïeaux
deftinés pour Pondichéry, Madras, doivent reconnaître la
côte aufod de ces lieux, comme eft Négapatnam, Karical.
A r t i c l e c r n q u i è m f.
D e la faifon propre à entreprendre la petite route,
L a ^grande route le peut pratiquer dans toutes les faifons
de l’année ; mais la petite n’eft pratiquable que pendant la
mouflon de rOueft ; c’eft donc de la durée de cette Mouflon
que dépendent les voyages par la petite route. Il eft donc
néceflaire dé fixer ici les limites de la durée de cette
mouflon.
t J’étois à l’île de France, dans le préjugé que l’on peut
partir de cette Ifle dès les premiers jours d’A vrii ; & qu’en
.arrivant à la L ign e , on étoit fur de trouver la mouflon
de i’Oueft déclarée & formée : c ’étoit auffi le fentiment de
quelques Marins de côte. M. Halley, dans fa Differtaûon fur
les Vents généraux & alïfés, fixe aufli les limites de la mouflon
de l’Oueft entre le commencement d’Avril,, & le commencement
dOélobre; en forte que folon fes principes, la petite
route feroit pratiquàbie en partant des îles de' Fiance & de
Bourbon du 20 au 25 Mars, pour fe trouver à la Ligne
dans les premiers jours d Avril. Des recherches plus exaétes
que j ai faites for cet objet, & ma propre expérience, m’ont
affuré du contraire, & m’ont convaincu qu’il eft inutile
d’attendre la mouffon de j ’Oueft au nord de la Ligne, avant
ie 1 5 ou le 20 de Mai: ainfi tout le temps qu’on paflèra
dans ces parages, avant cette époque, on le paflèra à batailler,
paice qu un mois ou fix femaines avant que cette mouflon
fe déclare, celle du Nord-éftqui exifte encore, eft fi faible ,
quelle fouffle à peine ; étant toujours entre-mêlée de calmes
qui vous arrêtent, & vous livrent aux courans qui font
encore plus contraires que ne peut l’être la mouflon. C ’eft
un fait que m’ont attelle généralement les Marins de côte
a Pondichéry, c’eft-à-dire les Marins qui font le cabotage.
Ils mont afluré que les Vaifleaux de l’Inde remontent encore
la cote de Malabar pendant une partie du mois de Mai : à
la vérité , ils ne s’écartent pas de terre; pendant la nuit, ils
avancent à la faveur de la brife de terre, & ie jour, avec la
brilè du large qui ne manque jamais : s’ils font pris de calme, ils
mouillent. A Mahé & tout le long de la côte de Malabar, la
mouflon de i’Oueft commence régulièrement tous les ans
du i o Mai au 2 0 du -même mois. La mouflon de l’E ll
commence à Mahé & tout le long de la même côte, du