ligne, & on ajoute cette partie proportionnelle à 48 minutes'
on opère de même pour trois lignes.
Les obfervations des Brames le réduifent à ce que nous
venons de voir; cette opération leur ell indifpenfable, puif-
qu’elle entte dans le calcul des Éciipfes de Soleil & de Lune.
Par exemple, dans l’Éclipfe du 17 Octobre 1 y 62., dont
nous donnerons le calcul ci-après, le temps vrai de la
conjonétion de la Lune au Soleil, félon les Tables indiennes
fut à 2 i h 4 8 ' 30 " , à compter du lever du Soleil; la longitude
du Soleil & celle de la Lune étoient alors de 6( 22'*
3 4 ' 5 9 " < diltance du Soleil à lequinoxe le plus proche
eft donc 2 2 11 3 4 ' jp " . Je dis, un ligne-ou 30 degrés ell à
48 minutes, comme 2 2 J 34! jp " , font un quatrième
terme qui fera 3 6' 8" : ôtant ce quatrième terme de 3 o heures
qui expriment la durée du jour de l’équinoxe, on aura i f
2 3 ' 5 2 " Pour k demeure du Soleil fur l ’horizon de Tirvalour,
le 1 7 Oélobre.
C e que je viens de dire que les Brames avoient pratiqué
pour T irvalour, ils 1 ont fait pour un grand nombres d’autres
ville de 1 Inde. La Table fui vante indique quelques-unes de ces
villes, avec la longueur de l’ombre du gnomon, telles quelles
m’ont été communiquées par le Brame établi à Tirvalour; la longueur
du gnomon étant fuppofée de 1 2 doigts ou 72 0 parties.
Doigts. Madutc............... .............................. 2 21.
Tirvalour........................................... 2>2^
Cangivaron.................................................... 2,52»
Caieili s • * Vs> 3,00.
Sericeylam..................................................... }> )0 .
Oüchiiipatnam . . . ........... ............. 3,20,
Il feroit à feuhaiter qu on pût recueillir un grand nombre
de' ces obfervations ; cé feroit fans doute tin bon moyen, en
y joignant de bons Itinéraires, de faire une Carte de l’In-
doftan, meilleure que tout ce que nous avons encore fur ce
pays; car, de s’en rapporter uniquement aux Itinéraires, pour
un auifi vafie pays que i’Indoflan, & où cent lieues ne font,
pour ainfi dire, qu’un point dans une lign e , il ne faudrait
pas que je fuife au fait de la façon dont on eftirne les Itinéraires
, pour y ajouter foi. Je crois être en état d’avancer
qu’il n’a pas encore paru une Carte exaéte de l’Inde. Où
I pourrions-nous en effet trouver cette Cartel Dans Strabon
I & dans Ptolémée : écoutons ce que Strabon nous dit au fujet
I de la connoiffanee que les Romains avoient alors de l’Inde.
« L’Inde, dit Strabon, dans l’argument du livre X V de fa
I Géographie, eft fort loin d’ic i, & peu de Romains l’ont vu e , «
I ceux qui y ont été n’en ont vu qu’une partie, & rapportent cc
I prefque tout par ouï-dire ; ce qu’ils ont v u , ils ne l’ont vu «
I qu’en courant & à la façon des militaires. Par cette raifon , «
I ils ne rapportent pas la même chofe des mêmes lieux, quoi- «
I qu’ils aient écrit fur l’Inde, comme fur des chofes vues & «
I examinées avec foin. II y en a d’autres, continue Strabon, «
B qui pour s’être trouvés dans la même expédition, tels que «
B ceux qui ont accompagné Alexandre dans fa conquête de «
B l’-Inde, n’en font pas moins contradictoires dans les faits «
| qu’ils rapportent ».
L’Inde étoit donc fort mai connue du temps de Strabon ;
& fe perfuadera-t-on que Ptolémée la connût bien mieux l
La carte de l’Inde de Guillaume de l’Ifle, publiée en 170 5,
eft, fans nulle difficulté, la meilleure qui eût encore paru.
Depuis ce célèbre Géographe, la Géographie n’a fait aucuns
progrès dans cette partie de l’Inde.