de Rorigues. Parvenu à ce parallèle, H mettra la route à
l’O u e fl, & il le parcourra en prenant connoiflance de l’île
Rodrigues pour aflurer fon point; d e - l à , il ira attaquer
Madagafoar & reconnoître le cap d’Ambre ; du cap d’Ambre
il s’élèvera pour pafler au nord des Laquedives, &c. (voyez
l'article 1 ‘ ) ; cette traverfée le fait rondement, parce
qu’on a prefque toujours le vent favorable. Je ne parle, au
re lie , de cette route, que parce qu’on m’a afluré qu’un
Anglois l’avoit faite, & qu’il s’en étoit très-bien trouvé:
deux mois fuffifont pour une pareille traverfée, & li l’on
veut une relâche, on èn a à choifir; Rodrigues, pour les
tortues; les îles de France, de Bourbon & Madagafoar,
offrent, en outre, toutes fortes de bons rafraîchiflèmens.
Pour retourner actuellement à la côte de Coromandel
contre mouflon,, ç’efl-à-dire pendant les. vents de Nord-eft,
on dirigera la route au Sud, en prolongeant la côte jufqu’à
ia vue de l’île de Ceylan vers la pointe de Gale.
D e la pointe de G a le, on cherchera à le porter dans l’Eft
autant que les vents de Nord-eit pourront le permettre; on
aura grande attention de ne pas approcher de la Ligne plus
près que de 3 ou 2 degrés; à mefure que l’on en approche
en quittant la côte de Malabar, les vents de Nord-elt fe rapprochent
en même temps du N o rd , & ils palfent au Nord aux
environs de la Ligne : on elt encore fur de trouver, fur cette
route, & a quatre-vingts lieues environ au large de Sumatra,
Un vent de Sud, ou du Sud à i’Eft-ltid-eft allez confiant;
avec ce vent, on peut aife'ment remonter la côte de Sumatra,
meme depuis le détroit de la Sonde, jufqu’â ja pointe
.d’Achem. Ainfi, à la fa v eu r de ce vent, on rapportera
la bordée dans le Nord pour prendre connoilTance de la
pointe d’Achem, & pour aflurer fon point.
De la pointe d’Achem , on fuivra ce que j’ai dit dans
l’article quatrième. Je forai â l’occafion de cette route, quelques
remarques néceflaires : lorfqu’on a eu la vue de Ceylan, il
faut fe méfier des courans qui vont dans l’Ouell avec une
force étonnante. On fera donc très-bien de ferrer la côte de
Ceylan autant qu’on le pourra, afin- de pouvoir mouiller,
dans le cas ou 1 on n auroit pas uii vent allez fort à pouvoir
faite au moins trois noeuds ( une lieue ) ; c’elt le fontiment
de M. du Fay dans fon journal du vai fléau le Dauphin,
qui partit de Gale le 6 Décembre i p o u r fo rendre à
Pondichéry. On côtoyera donc Ceylan, jufqu’à la pointe de
Dondres , s ii elt poflible ; d’où l’on prendra fon point dé
départ; cette pointe elt à onze lieues à i’eft de la pointe de Gale,
.& eit la partie de Ceylan qui avance le plus dans le Sud.
A r t i c l e s i x i è m e .
M oyens d ’abréger les rouies décrites ci-d ejfu s.
I l a fallu bien des tentatives , fans doute , avant que
d avoir pu venir à bout de- trouver les routes dont je viens
de parler. Feu M. de la N u x , Correfpondant de l’Académie
des Sciences , ma aflure , a 1 île de Bourbon en
[1761, que la petite route n’eil connue que depuis 1723 ;
qu on en doit la connoiflance à deux Pilotes forbans réfugiés’
àltle dè Bourbon. Ces deux Pilotes fo chargèrent en effet
de conduire les vaifleaux le Lys & Y Union à Pondichéry, où
ils arrivèrent après quarante-quatre jours de traverfée de l’île
de Bourbon ; & il elt bon que je faffè remarquer qu’ils paC
5èrent au nord de toutes les Laquedives; ce qui aiongea