fans grumeaux & fans fe précipiter, en forte que l’eau eft
devenue comme du lait, d’une égale denfité par-tout.
La diifolution du mercure n’a rien fa it, car je ne prétends
pas parler d’un oeil tant foit peu louche que l’eau a prife,
mais il ne s’eit fait aucun dépôt.
L ’huile de tartre par défaillance n’a rien fait au quatrième
verre , que de donner, au bout d’environ dix-huit heures, un
peu de terre roulsâtre, qui prefleeparle doigt contre les parois
intérieures du verre, réfilloit, comme auraient fait de petits
grains de fable : l’alun n’a point fermenté.
J’ai fait la même expérience fur l’eau prife à l’étang des
limites, fur le chemin de Valdaour; la noix de gale, le favon,
l’huile de tartre & l’alun, m’ont offert les mêmes phénomènes
que j’avois obfervés dans l’eau d’Oulgaret, en forte que ces
deux eaux me paroiflènt également légères ; elles n’ont ni les
unes ni lés autres aucunes parties plâtreufes ni de craie.
La diifolution de mercure par i’eijprit de nitre, m’a préfenté
les phénomènes foivans :
A peine les cinq à fix gouttes de cette diifolution font-
elles tombées, qu’il s’efl: formé un cercle mince, comme
d’un nuage blanchâtre, qui s’eff fixé & arrêté à la moitié du
verre. Au bout de vingt-une heures, j’ai regardé l’eau, le cercle
blanchâtre avoit diiparu ; la diifolution , fous la forme d’une
Croûte blanchâtre, s’étoit attachée aux parois du verre ; j’ai
laifle écouler l’eau ; la diifolution tenoit en effet aux parois,
il s’en étoit aufli précipité un peu dans le fond du verre;
ces croûtes étoient femées de petits points jaunes : j’ai paie
à plufieurs fois le doigt fur cette matière blanchâtre, comme
fi j’euifo voulu la broyer, j’ai retiré le doigt teint d’un peu
de jaune ou de couleur citrine.
Ayant
Ayant vu par ces expériences, que la diifolution du mercure
par i’elprit de nitre étoit, de toutes les matières que j’àvois
employées , la feule qui fit voir de la différence dans les
deux eaux, je répétai l’expérience une fécondé fois ;< il y avoit
deux fois vingt-quatre heures & plus, que ces eaux étoient
repofoes.
L’eau d’OuIgareta pris, comme elle avoit fait la première
fois, un oeil louche, mais à peine fenfible; il n’a point paru
de précipité.
Dans l’eau des Limites, la diifolution, au bout de vingt-
quatre heures, s’étoit en partie précipitée au fond du verre ,
& en partie arrêtée contre les parois, vers le fond du verre;
011 voyoit aufli de petits points jaunes, femés çà & là dans le
fond du verre, au milieu du dépôt qui étoit blanc, le tout
exactement comme dans la première expérience.
J’ai répété cette expérience pour la troifième fois, l’eau
étant repofée depuis trois'fois vingt-quatre heures; j’ai toujours
aperçu les mêmes phénomènes. J’ai mis à part le précipité de
ces trois expériences, & je l’ai examiné avec une lentille
de trois à quatre lignes de foyer ; il étoit compofé en .partie
de quantité de particules très-jaunes, qui paroiflbient avoir
beaucoup de volume & peu de maflè, & en partie de quantité
de particules rouisâtres, femblables à de petits fragmens de
quelque* gomme ou réfine.
/ i l eft plus que vraifemblable que l’eau de ces Limites vient
du coteau, ainfi que l’eau d’Oulgaret; on trouve même, depuis
1 étang de Valdaour jufqü’à la Bianchiflèrie, en fuivant les
Limites, trois à quatre petits étangs, que les Indiens aflurent ne
tarir jamais ( voyei p. j j o ) ; ces étangs font pareillement au
pied du coteau, & paroiflènt tous placés fur le même niveau.
Tome I. A h a a