où il étoît que par une efpèce de hafard ; tous ces V aiífeauX
avaient pafle par le canal des p degres 3 o minutes.
Enfin, ie quatrième de dernier exemple eft tiré du Jupiter;
il. fiortit de Mahé , le 9 iMai 1 7 5,2, pour aller, à la côté
de Çpromandel : il eut d’abord les vents de, Nord-eft qui
le conduifirent avec bien de la peine à cinq à fix lieues
feulement au large ; alors il fut pris de calmes, & on le
voyoit encore le 10 au matin; mais dans la journ.ée ^.les,
vents paisèrent au Nofd-oueft & à l’Oueft-nord-oueft, &
amenèrent une tempête horrible, dont il avoit d’autant
plus Hé fujet d’appréhender les fuites, qu’il n’étoit pas à plus
de deùx à trois lieues de la pierre du Sacrifice ; que ce danger
étant évité, il lui fuccéda une crainte encore auifi terrible,
celle A ’être ‘jeté par la Violence dû1 vent & la forcé des
Courans, dans le golfe de Man fr, d’où i f ne fut peut-être
jamais forti: le fetil parti , dans une fi trifte cônjonéture, étoit
de chercher à s’élever pour doubler le cap de Comorin à
One grande diftance, afin de rtepas tomber dans le golfe;
pour ce faire, il failoit forcer1 fie1 Voiles, & la ‘tempête ne
favorïfoit pas Cètte' maribeuvréq quoique ce parti fût très-’
périlleux, le Capitaine l’embraflà. Mais que fût-il devenu
fi fon YaiiTeau n’eût pas bien porté la voile, ou fi fes mâts
fuflent tombés 1 Fort heureufetnerit là manoeuvre lui réulfit,
peut-être contre fon attente; mais un peu de hardieiTe,
peut-être même de témérité, eft Ibuyent néceflaire en mer
dans certaines circonftances.
Envoilà,ceme femble,;aiTez pour faire, voir que la mouflon
de l’Oueft ne reverfe guère avant le 2Q .MaL: cette règle,
comme je l’ai, déjà dit , peut être regardée comme fixé &
jpyariable, parce que dans ces, djmatst, ce. n’eft pas comme
d a n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . 6 59
à Paris; les faifons reviennent’ léS mêmes chaque année avec
tres-peu de différence : ainfi laiilànt a part les mauvais temps
& les tempêtes, que la rupture fie la mouflon de l’Oueft
•occafionne à la côte de Malabar, 011 11’eft pas plus avancé
en partant des liles dans le mois fie Mars & dans lës pre miers
jours d’A v r il, que fi on en partoit du 5 au' 10 Mai;
car il fuffit de fe trouver à la côte de Malabar du 2 j au 3 o
Mai pour éviter l’inftant de la rupture de la mouflon : en
effet, il eft bon de fe rappeller ici' qu à cinquànte ou foixante
lieues au large on a beau temps, & que la mouflon y reverfe
fans bruit.
Par confequent, la iàifon d aller de l’île de France dans
l’Inde parla petite route n’eft ouverte qu’au 5 Mai; elle fe
ferme du 5 au fo Août ; car comme je l’ai obfervéci-dèVànt,
page y 8-jf.> d faut abfolümènt quitter la côte de Cbrômàhdél j
dans lès premiers; jours d’Octobre ; ainfi en fuppolant que lë
voyage fût fie trente-cinq jours, 011 n’auroit que quinze jours
environ ¡à y refter, ce qui ne feroit pas un temps fuffifànt
pour terminer, les affaires ; il faudroit qfler hiverner .quelque
part, ce qui,augmente les frais d’un VailTeau.
Je finirai cet article en difant que pendant la mouflon fie
1 Oueft, on peut abfolument aller de la côte fie Corpmandei
à celle de Malabar, c’eft-à-dife,. à Surate, à Çoa ou à
Bombaye : la route eft longue, mais fgrjt aifée. Jefiuppofe
donc qu’un Vaiffeau parte de Miadras ou de Pondichéry
en Juin ou Juillet, ôs qu’il veuille filer à Surate pu à Bombaye
, il dirigera là route dans le Sud, pour couper la Ligne
entre 82 & 84 degrés de longitude; d e - là , il fiera valoir
la route le Sud ôt le Sufiquart-fud-ouqft, jufqp’à ce qu’il,
fe foit "élevé à 19 degrés de latitude, qui eft celle de l’île
¡Qo o o ij