degré de confiance on doit ajouter à cette obfervation : Si
je me rappelle qu’on a vu tant de différences entre toutes
les obfervations qui ont été faites du partage de Mercure fo
le Soleil, en 1 7 5 3 , ftu’on n’oiè donner- fa confiance à
l ’une d’elles de préférence à l’autre, fans fa vo ir , avant tout
fourni Ce à l’examen le plus critique.
J’ofe dire plus ; les Obfervateurs fe font fi multipliés depuis
quelque temps, que fi les Aftronomes n’u foi eut, comme ils
le font, de la plus grande retenue, ils feraient continuellement
expofe's à fe tromper dans leurs conduirons.
E11 réfléchiffant donc fur les obfervations faites ci-devant
à Pondichéry, & fin- les moyens qu’on y avoit mis en
ufage pour 5 affiirer de l’heure, je m’attendois à trouver b
longitude de cette ville beaucoup plus défeétueufe ; les recherches
que j y avois faites, m’avoient alîûré qu’on n’y avoit
jamais pris de hauteurs correlpondantes, feu! & unique
moyen de connoître avec exaélitude le mouvement des
pendules dont on fe fort, quand même 011 aurait un quart-
de-cercle murai, ou un infiniment des paffages, puifque
ces inftrumens ont eux-mêmes befoin d’être fouvent vérifiés
par des hauteurs correfpondantes, & je ne croyois pas que
des méridiennesgràffièrement tracées, telles que celles dont
cm setoit fervi, pratiquées dans des planchers qui reçoivent
toutes les impreffions de l’air & de la chaleur, fuffent des
moyens à mettre en ufage forfqu’il eff queftion d’atteindre à
1 exaditude que l’on demande dans les opérations aftrono-
miques. Tels etoient mes doutes for ia longitude de Pondit
chéry lorfque je penfai à la vérifier.
On remarquera dans le détail des obfervations que je
préfente à 1 Académie, que je n’ai prelque jamais pris plus
de trois à quatre hauteurs correlpondantes. Ce nombré m’a
paru fuffifant pour conclure le Midi à un quart de fécondé,
précifion qu’il eil bien difficile de palier ; or un Aflranome
qui 11e peut pas obtenir à un quart de feconde près , le midi
à fa pendule, par trois ou quatre hauteurs correipondantes
prifes avec un quart - de - cercle de trois pieds de rayon,
n’obtiendra pas plus de précifion avec fix , douze, & même
avec un plus grand nombre de hauteurs : je foppofe cet
Aftronome placé comme je i’étois, entre les Tropiques, &
pour ainfi dire, voifin de la Ligne ; dans cette politlón il
voit le Soleil monter avec fi peu d’obliquité, que le plan de
fon quart-de-cercle ne change pas fenfiblement de vertical dans
i’eipace de 8 à 1 o minutes qu’il emploie à prendre fes hauteurs :
c’eft un avantage bien grand; car premièrement, le Soleil
montant de 12 ou 1 3 degrés par heure, l’attouchement de
fon bord fopérieur, celui dont les Aflronomes fe fervent
toujours pour les hauteurs, au fil de la lunette , efi bien plus
fenfibie qu’en France, fe faifant avec plus de célérité : fecon-
dement, 1 Aftronome n efi point’ obligé de changer le pian
de fon quart-de-cercle, comme on le fait à Paris à chaque
hauteur, pour obferver au même point de la lunette ; &
par conséquent, l’inftrument une fois bien calé, l’eft pour
toutes les hauieurs, ians qu’on icvt obligé d’y toucher à chaque
fois, & de le vérifier fi on ne le veut pas, ce qui efi toujours
une peine de moins, & donne fouvent plus de loifir pour
le relie.