ment de la ville ; il faudrait prévenir les événement toujours
incertains de la guerre, & y faire entrer d avance des: vivres:
la ville étant grande, elle eft capable d’en renfermer beaucoup,
ainfi que des munitions en tout genre; car l’ennemi
étant une: fois maître de la campagne, il ferait impoffibie
d’y en faire entrer : mais on pourrait y en faire parvenir
par mer, en fuppofant toujours .que, maître:de la ville, on
le fut auflî de cet élément.
A une lieue & demie, dans leNord-oueft de Pondichéry,
eft un coteau charmant, qui commence à une demi-lieue
environ de Vilnour, va fe terminer vers Cogi-mer, à trois
lieues au Nord de Pondichéry; c’eft fur ce coteau, du côté
de Vilnour, qu’eft le camp de Perimpé, dont il eft beaucoup
parlé dans i’hiftoire de la dernière- guerre ; fi cependant on
peut appeler camp un endroit dominé par plufieurs endroits,
par lefquels il eft très-acceffible.
Le coteau eft curieux, par fa compoütion ; il eft encore
plus utile à Pondichéry, car fans lui on ne boirait que de
l'esu» déteftable, mais i£ femhle que la Nature ait exprès
fabriqué, ce côteau, afin de fournir aux habitais du la côte
voiftne l’eau dont ils ont befoin pour l’ufage de la vie;
cependant) il n’y a peut-être pas la centième partie des habitan?
de Pondichéry qui boive de bonne eau, parce qu’il faut
f aller chercher au. moins á¡ trois-quarts de lieue, pendant
qu’on-a dans la ville quantité de puits dont on fe contente,
quoique l’eau en foit. déteftable, qu elle jauniiîele riz en lu
cuilant, & qu’elle occafionne des maiadjes tres-dangereufes;
mais l’Irndien boit l’eau comme i l la trouve,-& il n’y-a pas
moyen de lui faire entendre raifon ià-deffus.
- Le coteau eft compofé d'up gros feble rougeâtre, q u i nia
I paru
paru tenir de la nature de la pouzollane, & dont j’ai fait
d’excellent maftic ou ciment, en mêlant ce fable avec de
la chaux de coquilles, la feule dont on fe fert à Pondichéry;
Sur ie revers, de l’autre côté du coteau & à i ’Oueft,
on rencontre un grand & magnifique étang, on le trouve
après avoir paffé Périmbé, & il s’étend plus d’une lieue en
longueur dans une belle vallée, le coteau lui fert de rempart
de ce côté; du côté oppofe, il eft contenu par une belle &
bonne digue qui ferait honneur aux Européens : il doit la'
plus grande partie de fes eaux aux montagnes de Gingy ,
qui font à quinze lieues dans i’Oueft.
La vallée qui fert de lit à l’étang eft de beaucoup iùpé-
rieure au terrain des environs de Pondichéry & de Vilnour ;
auffi dans les fëcherefles, l’eau db cet étang fournit aux riz de
ces terreins ; en vertu d’une convention, Pondichéry a droit
à une certaine portion de cette eau, pour arrofer fes riz.
En temps de guerre, & dans 1a crainte d’un fiége, l ’eau
de cet étang ferviroit à inonder la partie de i’Oueft de
Pondichéry.
Quand les pluies font paiîees, malgré l’évaporation, on
a de l’eau pour quatre à-cinq mois dans cet étang, parce
que les montagnes lui en fourniflënt toujours un peu.
Prefque tous les ans on eft expofe à Pondichéry, à des
féchereifes, pendant cinq à fix mois de : fuite , & fou vent
a des vents brûlans, qui delsèchent les terres.; il fembieroit
que les campagnes dûffent être brûlées ; l’induftrie des
Indiens les préferve; les champs de riz Ibnt verts comme
les prairies de France dans ie printemps.
Outre cet étang, les Indiens ont encore dans leurs champs
des puits,, où l’on trouve i’eau depuis 3 pieds jufqu’à 7 à 8 •
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