Zodiaque commence à ce que nous appelons la Tête du Bélier
le Triangle & la Tête d‘Andromède, & finit, à peu de chofe
près, à cette dernière conilellation.
On peut conjeéturer, par ce que je viens de dire du
Zodiaque des Indiens, & de leurs vingt-fept confteiiations
que ce Zodiaque ell beaucoup plus ancien que le Zodiaque
Égyptien ; & en effet, prenons, pour le faire vo ir, le figne
du Bélier; ce figne eil compofé, comme les autres, de deux
coniieliations & un quart. II comprend non - feulement les
trois étoiles de la tête du Bélier Égyptien & Grec , mais
encore celles qui font au nord de ces trois étoiles, c’eft-à-
dire la Mouche, deux du triangle, & le pied méridional
d’Andromède; ces trois dernières confleiiations font tout-à-fait
modernes, comme l’on fait : il y a donc bien de l’apparence
que dans le temps où les Sciences paiîèrent de l’orient de
l ’Afie dans l’occident, les Aitronomes de ce temps auront
réformé le Zodiaque qu’ils avoient reçu des Orientaux, c’eil-
à-dire, qu’ils auront retranché des fignes du Zodiaque les
étoiles qui s’éloignpient un peu trop du cours des Planètes,
comme dans cet exemple,, toutes les étoiles au nord de la
tete du Belier : ces étoiles une fois abandonnées feront reftées
pendant long-temps fans être ciaifées, jufqua ce que les
Grecs, peuple très-nouveau, aient paru fur la fcène du
monde, & que la folie les ait pris de vouloir que la poilérité
Jût dans le ciel l’hiiloire de leurs principaux Héros, &c.
J ai cherche les raifçns qui ont pu déterminer les premiers
Aftronomes a faire entrer dans leur figne du Bélier, par
exemple, les Étpiles qui font aujourd’hui partie du triangle
& de la conilellation d’Andromède, outre ce que j’en 9Î
déjà dit, voici de plus ce que j’ai trouvé, 1
En fuppofant le mouvement des Étoiles en afcenfion droite,
tel que les Aftronomes modernes l’admettent; la première
Étoile du Bélier, & la luifante du pied auftral d’Andromède,
font les feules Étoiles remarquables de cette partie du Ciel qui
aient pu le trouver en même temps dans les points équinoxiaux ;
en effet, je trouve dix-huit cents trente ans pour ia première
du Bélier, & dix-huit cents foixante pour le pied d’Andromède;
la différence ne va pas à un demi-degré. Il eil vrai que ces deux
Étoiles diffèrent de 1 1 degrés en longitude ; mais dans les premières
années de l’Aftronomie, dans 1 enfance de cette Science,
on ne diftinguoit pas ia longitude de i’afceniion droite, &
on ne faifoit attention qu’au mouvement diurne, ou en
afcenfion droite.
Je donne ici une Planche qui repréfente les figures des
K vingt-fept coniieliations des _Brames : j’ai fait defliner &
I graver ces figures, exaélement conformes & pareilles pour
I la grandeur, à celles que je conierve, de la propre main
I de mon Interprète ; on y remarquera une choie foi t fin-
■ gulière, ce font des lignes tirées d une Étoile a 1 autre ; ces
| lignes font de même dans l’original ; c e i l, a mon avis, une
I preuve que ies premières obiervations iê faiioient par des
I alignemens.
Ii paroîtrà d’abord fort extraordinaire que des obiervations^
j en apparence fi groifières, aient donne ia precifion que nous
| admirons dans les Elémens d’Aftronomie des Anciens, &
que ies Brames nous ont confervés, c eil encore une preuve
de l’ancienneté de l’Aitronomie : la grande diftance ou le
grand intervalle qui fe fera écoulé entre les obiervations de
comparaifon, aura fuppléé au défaut des Inllrumens qui
contribuent, de nos jours, à ia juiteife des obiervations,