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On voit donc par- là que i’hypothèfe de M. Caiîlni
s’accorde parfaitement avec ies obfervations , puifque je nt
peux pas répondre, qirelqu’attention & quelque foin que
j’aie apportés à les faire, qu’il n’y ait pas 2 fécondés ou i
fécondes & demie d’erreur dans les réfûltats; l’on peut donc
fe contenter de cette hypothèfe pour repréfenter les réfractions
’ à tous les autres degrés de hauteur apparente ; &
quoique je n’aye employé ici que les feules obfervations
faites à 10 & à 14 degrés de hauteur, il n eft pas poffible
de douter que cette hypothèfe ne repréfentât également les
autres obfervations ; celles que j’ai faites k 22 degrés, par
exemple, à 32 degrés & 45 degrés..
Quant à celles qui font au-deifous de 10 degrés, fe
variations, il eft vrai, doivent être bien plus fenfibles;
cependant on pourra remarquer que la marche des différences
eft aflëz uniforme, & la même dans la même faifon, pour
qu’on puiife y donner fa confiance, & s’en fervir.
Au relie, je les ai rapportées telles qu’elles font dans mon
Journal; & je les Ibumets au jugement des Affronomes:
j’ai penfé, qu’ayant calculé celles faites à 10 degrés & à 14.
degrés, jepouvois me difpenfer d’entrer dans un plus grand
détail de calculs , & que la Table que je conilruirois
d’après ceux que j’avois faits, repréfonteroit également mes
autres obfervations : j’ai donc cru inutile de calculer plus
de deux^tents- obfervations que je donne ici-; je ne les
rapporte que dans l’intention de faire voir que je n’ai lailie
échapper aucune des occaiions qui fe font préfentéès pendant
mon voyage, de faire des obfervations utiles, & de les
multiplier, autant qu’il étoit nécefîaire, pour leur donner
un degré- de probabilité de plus..
v a n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . 4 4 5
Si quelqu’un fe donnoit la peine de vérifier ma T able,
en fe fervant de mes propres, obfervations qui ne font pas
calculées, il faudra qu’il faflè attention à la méthode que
j’ai fuivie dans la réduction de celles que j’ai calculées : comme
je n’ai obfervé que le bord fupérieur du Soleil, parce que
je voulois obferver de 30 minutes en 3 o minutes; j’ai été
obligé, pour avoir le paifage du centre du Soleil par le fil
fixe horizontal, de me fervir de la durée du paiîàge d’un
degré à l’autre degré, ou d’un demi-degré à l’autre demidegré'
H H B . ■. Je dois avertir ici que le calcul que je donne, pouffe
jufqua la précifion des tierces, ne vient pas d’une exaélitude
chimérique, à laquelle je me fois propole d atteindre ; mais
de la facilité que je trouve dans un pareil calcul de préférence
à toutes les elpèces de fraélions qu’on emploie
ordinairement.
Un autre avertiffement que je crois devoir donner ici ,
regarde ies différences qui font entre les obfervations d’un
degré à l’autre degré. On remarquera, en effet, que pendant
le mois de Janvier, les différences entre les obfervations,
vont en croiffant depuis l’horizon jufqu’à 45 degrés, qui eft
le point le plus élevé où j’aie obfervé les réfractions ; & au
contraire pendant les mois de Juin & de Juillet, ces mêmes
différences vont en diminuant depuis l’horizon jufqua 45
degrés. Sans m’arrêter ici à faire voir que cela doit être ainii,
on peut confulter ies Eiémens de Mathématiques du Baron
AVolff, tome IV , Théorème x x v i des Eiémens de Géographie
à" d’Hydrographie. On verra dans ce Théorème la rai (on
de l’inégalité de ces différences d’une faifon à l’autre pour la
Zone torride.