Maximin & de Maxime. Les fragmeris de Bérofe, qU’i!
rapporte d’après Jules Africain, difent que cet hiftorien a divifé
la durée des temps par Saros ( a ) Néros & Soffos ; que h
Saros renferme félon lui un efpace de 3600 ans, le Néros
de 60 0 ans, & le Soffos de 60 ans ; que de 120 Saros-
dont il fe fert pour marquer les âges ou les règnes de dix Rois
Bérofe a fa it une fomme de 3.32 mille ans.
Le fragment rapporté par Alexandre Polyhiftor, & que
Syncelle nous a conièrvé, dit également, que Bérofe fait
l 'énumération de dix R o is, ¿T des règnes de chacun deux
pendant 120 Saros, c'ef-à-dire, 3 3 2 mille ans.
Enfin, Alexandre Polyhiffor lui-même, qui avoit une
connoiiTance parfaite des monumens hiltoriques des Chai-
déens, confirme ce que Bérofe avoit avancé touchant ces
monumens (h ) .
(a) J’ai coniervé la terminaiion
grecque, le véritable mot ChaMéen
eft Sar, provenant du verbe Sahar;
Vo final a été ajouté par les Grecs, à
ce. nom barbare : on retrouve encore
ce mot en arabe, Shar, dans cette langue,
fignifie précifément orbita Lunoe.
(b) Qui duabus tabulis infra locandis
mentem attentiîis adjecerit, duotum
ijiiusmodi Scriptorum, quos memora-
vimus , commentitiam profpiciet fcrip-
tionem , Berofi,dico, ¿T Manethonis ,
illius Chaldoeorum , hujus Ægyptiorum
gentem propriam pro viribus extollere
contendentis. JMiretur porro Leélor,
etiarn obvius,quodportentofisfuisJcriptis>
tumdeni annum priucipium commune
nonfutt reveriti. «JÀediff Berofus, Saris,
* Neris ifff Sojfis, annomm numenim
compofuerit : quorum quidem Sarusttr«.
millium ¿7J fexcentorum , New*
fexcentorum , Sojfus annotumfexaginta«
fpatium compleélitur. Saros autem «
centum tiff viginti, decem Reguin. «
oetate, hoc efl, Alyriadum quadraginta «
trium x iff duorum millium annomm «
collegitfummam (Syncelle, p. 17),«"
&c. », . . Hoec Polyhiflor Alexander
Berofum fecutus primo Vibro referí,
cc Secundo vero decem Chaldmotum
Reges regnique fngulorum tempus «
Saros viginti fupra centum, id eft,«
annorum AJyriadas quadraginta tr.es, «
ad/unélis duobus millibus ad diluvium «
ufque recenfet ». Idem enim Alexander
Chaldoeorum 1no nu ment is eruditas* a
nevo Rege Ardate ad dicimum
thrum, ¿fe, '( Syncelle, p9g- 3o)•
‘Ayant, je crois, affez fait connoître Bérofe & les fragmens
importans qui nous viennent de lu i, j’en viens à la proportion
que je me propofe d’établir dans ce Difcours.
Dans le Mémoire que j’ai donné en 17 y d , fer le Saros
Je Bérofe, contre le fentiment du Docteur Hailey ( Mém,
'Acad. des Sciences, même année, pages y 1 & y 2 ) , j’avois
trouvé, d’après l’année folaire, telle que la fuppofe M. Cafîini,
que le fofîbs ou la période de foixante ans ne ramenoit la
Lune qu’à un dixième de mois lunaire près ; que c’étoit pour
cette raifon, fans doute, que les Chaidéens ou Babyloniens
avoient cherché une autre période plus parfaite, qu’ii leur fut
très-facile d’en trouver une, en multipliant le fôifos ou la
période de .do ans autant de fois que la fraétion i’indiquoit,
c’eft-à dire dix fois, ce qui formoit un mois iuni-folaire
complet. Or, cette multiplication donne le Néros ou la
période de doo ans. C ’eft cette période de doo ans que
Josèphe appelle la grande année, par comparaifon, fans doute,
& eu égard à la (période de' do ans. Ce n e f , dit Josèphe,
qu’après la révolution de ftx fiècles que s ’accomplit la grande
année.
Dominique Caffini a le premier tiré cette période de
l’oubli où eile étoit, il en a fait voir i’exaélitude ; mais ce
grand Aftronorne n’avoit pas remarqué que cette période
n’avoit vrajfemblablement été imaginée quaprès ceiie de do
ans, qu’elle en étoit un multiple, & que c’étoit fans doute
ia raifon pour laquelle J osèphe l’appeioit la grande année ;
e l l e n’eft en effet exacle que relativement à la- période de
do- ans, qui s’écarte du C iel d’environ trois jours ; fi 011 ia
confidère en elle-même, eile n’efl: pas fi parfaite qu’on a pu
l e penfer jufqu’à préfent, &. M. Çaffijii a eu befoin, pour