bras & quatre mains, emmailloté depuis la ceinture jufqu’à
la cheville des pieds; ia tête principale, celle qui répond au
milieu des autres, immédiatement entre les deux épaules, eft
plus groffe que celles des côtés, chacune de ces têtes porte
une eipèce de tour ou de pyramide de pagode, qui lui fert
comme de bonnet, & qui entre jufqu’à mi-front.
- On voit qu’ii manque, à la droite de la figure, la cinquième I
tête; on ia trouve aux pieds de Brama; elle a ia face contre I
terre, l’oeil morne & éteint, fon bonnet eft renverlé à côté I
.& ia pointe en bas.
• A l’autre côté de la figure, à la gauche, on voit pareillement
à fes pieds un péiican, je n’ai pu favoir quelle étoit
l’allégorie de cette figure. C e fut. Maleapa qui m’en fit
préient , ainfi que de fon pendant qui repréiente encore I
.Brama, mais dans une attitude différente ; il eft avec fes
quatre têtes, fans que la cinquième paroiffe, couché fur un
lit de repos & des couffins fous les épaules.
Dans cette attitude, Brama tient entre fes bras là. femme
'Paraxaâi, il a le pied droit pofé for un pélican ; on
:entrevoit un autre pied, lequel, eft .le pied .de fa femme
Paraxaâi. On peut confulter les figures que j’ai , fait graver
de cette divinité.
Brama eft encore repréfenté d’une: autre manière dans le
premier volume des Cérémonies religieufes, dont j’ai déjà parlé,
d’après la Chine illuftrée du P. Kircher; mais i’idoie de Brama,
que Pietro délia Valle aflure avoir vue aux Indes , diffère
très-peu de la figure que je donne ici.
Les Tamoults lettrés que j’ai eonfoités, m’ont afliiré que
Baouth n’a jamais eu de temple; que fes adorateurs fe contenr
ioiënt d’avoir fa ftatue dans les champs, environnée d’arbres.
: La religion des Brames étant fans doute plus contemplative
& plus pleine de Miniftres, demandoit des temples, aufli
i ne tardèrent-ils pas à en faire élever.
Il n’y a pas de petite v ille , de petit village qui n’ait
j fa pagode, plus ou moins grande; elles font même très-
| fréquentes dans les campagnes au milieu des champs. Celles-ci
t font très-petites ; ce font des efpèces d’oratoires ou de chapelles
: que la piété de quelque Gentil a élevées; il y en a qui contien-
droient au pius fix përfonnes, d’autrCs où deux perfonnes ne
[ feroient pas fort à leur aife, & dans chacune une divinité
; de pierre ou de bronze.
La grandeur des pagodes.& la hauteur de leurs tours font
i: proportionnées ( à ce que m’ont affuré les Tamoults ) au rang
de chaque divinité ; ainfi, il eft à préfumer que toutés les-
petites pagodes éparfes dans les campagnes Si for les chemins,,
font dédiées à quelque divinité très-fubaltenle & inférieure ,'
que celui qui a bâti ce temple avoit prife pour fa divinité
tutélaire. .
Les grandes pagodes font prefque toutes bâties fur le même
modèle , qui en a vu une les a toutes vues ; j’entends
pour la diftribution ; car il y a des ornemens à certaines
pagodes que les autres n’ont pas : en général, ces édifices
font fingulièrement variés par les ornemens extérieurs. Si
l’on ne fait attention qu’à cet extérieur, ces bâtimens ont
un air de grandeur: & de majefté qui en impofe, &
qui femble annoncer toute autre chofe que ce que l’on
Voit dans l’intérieur. Voici en peu de mots en quoi conftfte
tout Iedifice d’une pagode; mais avant que de parler de
leur conftruétion, on ne fera peut-être pas fâché d’apprendre
1 eipèce de révélation , dont j’a i . parlé dans mon Préfis