-coniidérablement leur traverfée; outre qu’ils étoîent partis un
peu tard.
II paroît qu’il .y a eu anciennement au nord de l’île
de France une autre route pratiquée par les Portugais; &
peut-être, par les Holiandois , lorlque ceux-ci étoient en
poffeflion de cette Ifle. Les Pilotes de Macao avec lefquefs
j’ai navigué de Manille à Pondichéry, m’ont en effet alluré
que les vaiffèaux de Portugal avoient tenté cette route ; mais
qu’ils ne furent pas long-temps fans l’abandonner : Au relie
ces Pilotes ne purent me donner aucune raifon du fait qu’ils
venoient de m’avancer. L’Amiral-Bolcawen avec une flotte
déplus de douze Vaiffèaux, étant en 1748 à l’île de France;
-impatient de fe rendre à Pondichéry, dont il vouloit faire
Je fiége, prit cette route au lieu de celle du -cap d’Ambre,
qu’il trouvoit apparemment trop longue encore : il porta au
Nqrd, & trayerfa tout l’Archipel, que les cartes placent aû
nord des îles d,e France & de Bourbon : Ion voyage fut très-
heureux & très-court. La route qu’il parcourut a retenu dans
l’Inde le nom de cet Amiral (b).
M. D après, en 1 7 5 4 , & M. de la Carrière, en i y 6 2 ,
ont tenté féparément la route de l'Amiral Bolcawen; mais
avec des füeoès un peu différens. M. Daprès y fut retenu
par des calmes & des petits vents contraires ": M. de 1*
Carrière y eut un temps très-favorable.
(b) U Amiral Bofcawen arriva à l’île
de France le 2 3 Juin ; il n?y reita que
quelques jours,.& il mouilla le 20.
Juillet au fort Sainî-David ( Voyelle
¿Mercure de Londres, Juin J/'j.p ) . En
1764-, comme j ’étois à l’île de France,
¡i y rel^çha up Yaiiïeau Anglois qui
alloit en Chine , & auquel l’Amirauté
d’Angleterre avoit dpnne la route de
L’Amiral Bofcawen, avec ordre de la
fuivre : ce VaiiTeau appareilla de Ule
de France le 9 .Juin. L ’Amirauté
d’Angleterre doit avoir le Journal de
cette expédition.
, Je vais en peu de mots donner une idée fuffifante de cette
route en faveur des Marins'qui voudraient faire la même
tentative. Je .vis à Pondichéry, en 1 768, M. de la Carrière;
il arrivoit de l’île de France parla route d e f Amiral Bofcawen ;
j’avois beaucoup connu à cette Îlîe M. de la Carrière, où'
il jouiflbit de la réputation qu’il s’étôit fi juftement acquife
dans fon Art. Il me fit le plaifir de me donner de là main
une copie de fon journal ; quant au journal de M. Daprès,
il m’a été donné, en i 7 6 i , par Mi Soleil, Enfèigne des
Vaiffèaux de la Compagnie des1 Indes ; ainfi ce journal étoit
dès-lors répandu parmi les Marins de cette Compagnie : ces
deux pièces font donc très-authentiques.
M. Daprès en 1 7 5 4 , ,& M. de la Carrière en 1768,
partirent donc; tous les deux de l’île de Bourbon en s’élevant
au Nord , dans 1 intention de rêconnoître l’île de Sable»
Cette Ifle fut vue par la Diane en 1723 ; [’Utile s’y perdit
en 1 7 6 1 , en revenant de Madagafcar , fept ans après la
tentative de M. Daprès, qui n’ayant point vu cette Ifle,
a pu être la .caufe innocente de la perte du VaiiTeau,
le Capitaine setant .figuré que cette Ifle , qui d’ailleurs
n’étoit pas marquée:¡fur fit-carte, n’exiftoit pas,:puifque
M. Dapres ne la to it pas vue. M. de la Carrière étoit informé;:
comme toute la colonie de l’ile de France, du défaftre de
ce malheureux VaiiTeau; mais il ne vit point i’Ifle, non plus
que M..Daprès.; L ’île- de .Sablejeft très-difficile à trouver;
non-lèulement fa latitude ne me paroît pas bien déterminée;
de ^ plus, l’Ifle eft très-petite & très-rafe : elle n’a qu’environ
trois .quarts de, lieue de tour, & elle n’eft élevée que de
dix-huit à vingt pieds au-deffus: du niveau de la mer : félon
a 16 degrtV.de latitude; mais dans le jômnai,