& de trois mille fix cents ans ; mais je trouve dans Bérofe,
auteur Chaldéen , deux périodes femblables ; le néros de
foixante ans,, & le faros de trois mille fix cents. Or les deux
périodes des Brames de foixante & de trois mille fix cents
ans, font exactement renfermées dans celle de vingt-quatre
mille ans, provenant du mouvement annuel des Etoiles de
54 fecondes. Ne me feroit-il pas permis de conjecturer que
le néros & le làros de Bérofe ont le même mouvement pour
principe, & que les anciens Chaldéens ont connu la précefe
ceflion des Équinoxes ? Je détaillerai cette idée dans mon
Aflronomie des Brames. -, la
Av ec ces connoiflances dignes de notre attention, &
refoectables par leur ancienneté, les Brames ne lavent rien
touchant les Comètes : les Indiens croient que ce font des
elpèces de fignes de la colère du Ciel. Ils furent tout étonnés de
me voir paiîër Une partie des nuits à obferver la comète qui
parut en 176 9 ; ils me firent beaucoup de queftions fur ta,
caufe de ce phénomène. Ce qui acheva de les fiirprendre, fut
de revoir cette Comète le foir, à la fin du mois d’Oélobre Sc
dans les premiers jours de Novembre, conformément à. ce
que je .leur avois prédit, ajnfi qu’à tout Pondichéry.
Quoique les Brames n’obfervent point, iis lavent tracer la
Ligne méridienne par le moyen du gnomon ; ils s’en fervent
toutes les fois qu’ils font bâtir une pagode, parce que leur
religion enfeigne que les temples foient orientés felon les
quatre points cardinaux ; en forte que les quatre faces des
pyramides qui fervent d’entrée & de portail à leurs pagodes,
font exactement Nord & Sud, Eft & Oueft.
Les Égyptiens ne font donc pas tes feuls qu’on doive
admirer pour avoir orienté leurs pyramides felon les quatre
d a n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . 4.3
points cardinaux', peut-être même ne font-ils pas les premiers
qui aient pratiqué cette méthode.
Les Brames calculent d’une manière fort ingénieufe ( en
fuppolànt la longueur de l’ombre du gnomon le jour de
l’Équinoxe), l’heure du lever & du coucher du Soleil pour
un jour donné. Ce calcul, qui leur eft indifpenfable pour
celui des éclipfes du Soleil & de la Lune, fuppofe l’obliquité
de l’écliptique de plus de 24 degrés.
L ’ulàge du gnomon chez eux remonte à une grande antiquité,
s’ils s’en font toujours fervis, comme il y a lieu de le
préfumer, pour orienter leurs pagodes.
Le peu de connoiflances que j’ai pu tirer de la religion
des Indiens Talmouts, me fit lire à Pondichéry le fixième
volume des Cérémonies Religieufes des différens Peuples de
la Terre, édition de Paris, 1 7 4 / , par M,rs l’Abbé Banier
& le Mafcrier ; je parcourus ce volume la plume à la main,
& je fis quelques remarques que l’on verra répandues dans
la première partie de ce Volume. A mon retour à Paris,
M. Pingré me prêta de la Bibliothèque Sainte-Geneviève,
une édition de Hollande faite en 1 7 2 3 , de ce même livre,
que j’ai encore entre les mains. Cette édition, outre la beauté
dont elle eft, fur-tout par rapport à fes gravures, ma paru
avoir, fur celle de Paris, l’avantage d’être plus conforme à
la vérité , du moins dans beaucoup de chofes que j’ai été à
portée de vérifier.
Les Brames font les dépofitaires de l’Aftronomie des
Indiens & de leur religion : c’éft une elpèce de fecret réferéé
à cette Cafte feule.
Mon Interprète m’amena un jour un Brame qui demeuroit
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