iùr les François à Pondichéry dans leurs Manufactures de
toiles peintes, ne vient point des eaux ; les mouchoirs de
Mafuiipatan ont toujours palîe pour les plus beaux de l’Inde.
Il eft cependant certain que ces mouchoirs a voient beaucoup
perdu de leur valeur & de leur prix en 176 8 , & qu’il
s’étoit formé à Tranguebar, chez les Danois-, à trente lieues
au Sud de Pondichéry, une Manufaélure où l’on failôit des
mouchoirs d’un bien plus beau cliaille, & bien plus eftimés
que ne 1 étoient alors ceux de Mafuiipatan : c’eft qu’on s’eft
fans doute relâche à Mafuiipatan, & qu’on a compris à
Tranguebar qu’on y pouvoit imiter, Si même furpaifer ce
qu’on failôit à Mafuiipatan. Nos mouchoirs de Mafuiipatan
ne fe foutenoient de mon temps dans l’Inde, que par la
qualité de leurs toiles, qui eft, pour la durée, bien fupérieure
à celle de Tranguebar; les toiles du Nord de la prefqu’îfe
de l’Inde font meilleures que celles du Sud; & dans l’Inde,
on donne toujours la préférence à celles-là.
Dans le mois de Mai 1 7 6 9 , je reçus de la Gour d’Elpagne
la lettre de recommandation qu’on m’avoit annoncée en i j 6 y ,
pour le Gouverneur de Manille. Cette lettre avoit fait le tour
du Monde, à 5 heures près'ou 7 5 degrés. Elle étoit en effet
partie de Cad iz , étoit allée à Mexico, de Mexico à Acapulco,
d’Acapuico à Manille par le galion, de Manille à Canton,
de Canton à Pondichéry : ce fut Don Eftevan Melo qui
m’adreflà cette lettre. Je reçus par la même occafion, une
cadette que m’envoyoit M. de la Lande : elle renfermoit des
Éphémérides, une Connoiflànce des Temps, des Thermomètres
& une lettre du Miniftre de la Marine d’Efpagne;
c’étoit une réponfe très-obligeante au fujet des oblèrvations
aftronomiques que je lui avois envoyées de Manille.
J’ai cru que ces deux lettres pouvoient trouver ici leur
place-, & qu’on ne feroit pas fâché de les lire: on verra
qu’à Madrid on penfoit bien différemment de ce qu’on penfoit
à’ Manille.
Voici la lettre adreflee au Gouverneur.
P O R E L R E Y ,
A l Governacfor, y Capitan General de lasifîas Pliilipinas,
y Prefidente de lit Real Audiencia en la ciudad.
Manila.
E l Rey fe halla con noticia de que en el Navio de guerra el
Buen Confejo, que folio de C adii en derechura para efas fias
en Marfo del año próximo pafado, fe embarco A i. Gentil,
Miembro de la Academia Real de las Ciencias de Paris, con
el fin de obfervar el paja de Venus por el difquo del S o l, fenómeno
muy raro, è importante para la perfección de la Aflronomia
y que defea quedarfe en efe continente hafla Junio de 1 7 6 9 ,
que debe repetirfe el Mifimo pafo de Venus.
V. M . quiere que a efle individuo fe le trate por V. S. y
demas Minifiros de efas ifias, con la diflincion que fe merece ;
y es propria de la armonia que media entre las dos Coronas,
y que para las obfervaciones. que fe le ofrefcan r fe le faciliten
todos los auxilios que necefite,, durante & tiempo que fe mantenga
en efas ifias, à cuyo fin\ fiara V. S. las prevenciones que
tenga por-convementes, y para fu parte cuidará que tenga ejfiáo
la volundad de S. M .
. Dios gué a V. S. M .s A .s S fi Yldepho.nfo, 2 de Ayo fio de
1 7 6 6 . D. JULI.AN DE ÁRRIAGA.