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 dire,  que  l’air  au-deffos  de  ces  dunes  paroît  éclairé  à  plus  
 de  dix  degrés  au-deflùs  du  S o i,  par  une  efpèce  de  lumière  
 pareille  à  celle  de  l ’aurore  boréale. 
 J’obfervai  pendant  quelque  temps  une  de  ces  dunes  qui  
 étoit élevée d’environ  5 minutes au-deflous de mon horizon. 
 Dans  certains  jours,  elle  étoit  de  la  plus  grande  agitation,  
 ©n  eût  dit  d’un  fluide  en  mouvement;  d’autres  jours,  elle  
 paroiffoit  nette  &  bien  terminée;  cetoit  lorfqu’il  avoit  beaucoup  
 plu pendant la  nuit,  que  le temps  reftoit pendant  le  jour  
 couvert  d’un nuage aflez  tranfparent pour iaiflèr voir le Soleil,  
 mais  en même  temps  aflez  denfe  pour  amortir  fes  rayons  &  
 pour  laiffer  tomber  des  gouttes  de  pluie. 
 Dans  ces  deux  circonftances,  je  n’ai  pas  trouvé  plus  de  
 1 5  à  16  fécondés  de différence  dans  la  hauteur  de  la  dune,  
 c’eft-à-dire,  qu’elle  m’a  conftamment  paru  plus  haute  d’environ  
 1 6  fécondés  iorique  le  temps  étoit  lèc &   bien  chaud;  
 &.  qu’elle  n’étoit  mal  terminée  que  lorfqu’il  avoit  plu. 
 Cette  différence  eft  fi  légère  quelle  ne  me  parut  pas  
 mériter attention,  &   je  ne  crôyois  pas  alors  que  la Réfraélion  
 terreftre  à  l’horizon  variât  jamais  plus  d’un  quart  de  minute  
 à  Pondichéry;  mais j’eus occafion  par  la  luite  d’en remarquer  
 une  beaucoup  plus  confidérable  dans  les  objets  au  milieu  de  
 la  campagne,  ou  des  terres  cultivées,  éloignées  du bord delà  
 mer,  remplie  d’eau  &   d’arbres,  comme  font toutes  les  terres  
 à  riz  &  les  aidées  des  environs  de  Pondichéry. 
 J employai pour  cet effet une partie  du mois  de Novembre  
 &   de Décembre  1 7  6 9 ,  à  vérifier  les  Réffaétions  terreftres,  
 fur  deux  différens  objets. 
 L ’un,  qui m’a  fervi  pour  vérifier mon  quart-de-cercie  par  
 lerenverfement;  c’eftla pyramide  de  la pagode de Chincacoi,  
 éloignée,  comme  je  l’ai  déjà  d it,  de  494.8  toifes  de  mon  
 Obfervatoire,  à  environ  700  toifes  du  bord  de  la  mer. 
 C ’eft  ici  où  je  remarquai  de  grandes  différences ;  car  de.  
 fept  à  neuf heures  du  matin,  j’ai  trouvé  une  fois  1  minute  
 28  fécondés  de  différence. 
 Je  cherchois  à  m’aflùrer  d’un  moment,  dans  la  journée,  
 pendant  lequel  les  objets  11e  variaflènt  point  fenfibiement  
 dans 1 elpace  de  5  à  6  minutes.  Comme  le  renverfement  du  
 quart-de-cercle eft  une opération  qui  demande  plus  de  temps  
 &   d attention  que  de  le  remettre  dans  la pofition  naturelle,  
 j’avois  commencé  par  renverfer  le  mien ;  il  refta  environ  
 quinze  jours  dans  cette  pofition,  &   j’avois  grande  attention  
 d’en  vérifier  fouvent  le  fil-à-plomb. 
 L ’autre  objet,  eft  un  puits  for une  Ifle,  nommée  ¡’île  aux  
 Cocotiers,  dont  j’ai  parlé page  tf. 
 Cette  Ifle,  pour  le  dire  en  paffant,  eft  maréçageufe  en  
 partie ;  c’eft  un  terrein  très-bas ,  prefque  par-tout  au-deflous  
 du  niveau  de  la  mer  &   de  la  rivière,  qui  l’embrafle  par  
 fes  deux  bras.  Le puits  eft  à  trois  quarts  de  lieue  environ  de  
 mon  Obfervatoire ,  à  un  demi-quart  de  lieue  de  la mer,  &   
 de  20  minutes  au-deflous  de  l’horizon  de  la  grande  faile  de  
 mon  Obfervatoire.  Je  fis  mes  Obfervations  lorfque  j’eus  
 redrefle  mon  quart-de-cercle  &   que  je  l’eus  vérifié.  Les  
 différences  que  je  trouvai,  montèrent  à  2  minutes  18  
 fécondés :  je  vais  rapporter  le  détail  de  toutes  ces  différentes  
 Obfervations.