plus curieux encore. Je m’afliijettis’ à prendre tous les jours,:
pendant une heure environ, ma leçon d’Aftrondmie Indienne.
Soit qu’il y eût de là iàut'ei de. mon iytaître , ou que ce fût
la mienne ; foit que ce fût celle ides Interprétés* (j’en changeai
jufcjua trois.fois) j’eus befoin: de .plus d’un mois de travail,
à une heure par jour, pour être en état de calculer une éclipfe
de Lune, quoique la méthode m’ait paru depuis très-fimpie
& très-facile. Les éclipfes de Soleil me donnèrent bien plus
de .peines, parce que le calculen eft beaucoup plus compliqué.
-i¡Quant à:l’exaélitude de cette méthode, l’accord avec l’ob-
fervation m’a paru aifez fingulier dans les éclipfes de Lune :
l’erreur, dans plufieurs que j’ai calculées, ne monte pas à plus
de vingt-cinq minutes d’heure. Pour les éclipfes. de Soleil,
le calcul s’écarte davantage, ce qui ne provient pas tant de
l’heure de la conjonélion vraie, que; de la méthode de calculer
la conjonélion apparente & les autres phafes ; de l’éclipfe.
lis ont des Tables aftronomiques du mouvement vraî &
journalier, de,la'Lune, q u i' m’ont paru faites avec beaucoup
d’art : cçft un réfultat,; ou une combinaifon du mouvement
vrai idfeil’apogaei dé la Lime Si de ion mouvement propre.
Cette combinaifon produit Une véritable période de deux
cents quarante-huit jours; Il eft aifé de s’en aifurer en conful-
tant nos Tables aftronomiqties du mouvement moyen de la
L.i)neb&,;deifan apogée. :jjjj -vj-‘
Qriocrait affez généralement qüe.Ies Brames, Bramins ou
JJràmjnes, defcendént des Bracmanes, anciens Philofophes
4ed:A fe * Si ce fait, étoit bien conftaté, & fi les connoilîances
queijjîoisèdent les Branle^ de nos jours étoient des reftes de
cdtoi;d,esl Bracmanesi,'! ces reftes Teroient très-précieux poiçr
I hjftoire.'de l’AftronQmie * il ny'auroit aucun lieu de douter
que
que les Bracmanes në fu fient très-verfés dans cette fcience,
& qu’ils n’y euifent fait des découvertes très - intéreiîàntes.
Nous ne voyons rien dans l’antiquité qui nous prouve que
lés Égyptiens aient jamais connu la préceihon des Equinoxes}
mais on la trouve connue -chez les Brames. Ils fuppofent que
les Étoiles avancent annuellement de 54 fécondes d’occident
en orient; c’eft-Ià, non-feulement la bafe ou le fondement
de leurs calculs ailronomiques, mais encore de leur croyance
fur l’époque de la création. Au moyen de ce mouvement de
54 fecondes, ils ont formé des périodes de plufieurs millions
d’années ; ils les ont introduites dans leur religion, comme
indiquant l’âge du monde, ce qu’il doit durer encore; &
lès Brames ont grand foin d’enfeigner ces rêveries aux enfans
dans les écoles.
II ne me paroît pas facile de lavoir d’où les Brames ont
tiré cette préceflion des Équinoxes de 54 fecondes par an,
d’autant mieux qu’ils ne connoilîènt pas l’Aftronomie-pratique.
S’ils obfervent les éclipfes du Soleil & de la Lune, c’eft
uniquement par un motif de religion; mais fi l’on fuppofe
que cette préceflion des Équinoxes de 54 fecondes leur
vienne des Bracmanes, & que ceux-ci aient reconnu ce
mouvement par une longue fuite d’obfervations, le mouvement
annuel des Étoiles feroit plus lent aujourd’hui qu’il
n’auroit été alors, puifqu’on ne le trouve actuellement que
de 50 fecondes; mais on ne peut rien hafarder fur un fujet
aufli obfcur que me paroît l’être celui-là. Voici cependant
quelques réflexions qui me font venues depuis que j’ai écrit
ceci, & que je foumets au jugement de mes Leéleurs.
Lés principales périodes dont ufent les Brames, & dont
leurs autres périodes m’ont paru dériver, font de foixante ans
Tome I , . F