à reparoître, ce qui annonce ia fin de la faifon piuvieuié-
mais ies pluies ne iont pas pour cela tout-à-fait ceflees ; juiqu’au
ïo ou 12. Décembre, & quelquefois jufqu’au 1 5 , le temps
eil variable ; on yoit de très-beaux jours, & on en voit de
pluvieux : à la vérité la quantité d’eau qu’il tombe eil peu
confidérable & de peu de durée, & cette pluie, loin de
rendre la failbn défagréable, femble au contraire donner un
nouveau luitre aux jours qui la fuivent ; la Nature s’embeliit,
ies campagnes font liiperbes.
On éprouve encore à la côte de Coromandel une autre
faifon , celle des vents du Sud qui 'commencent à fouiller è
l’entrée de Février, & durent tout le mois de Mars & d’Avril;
elle finit quand les vents de terre fe déciment.
Pendant le jour, les vents ioufflent du Sud au Sud-eil,
très-joli frais; la briiè tombe au coucher du Soleil, pendant
la nuit elle vient de terre, c’eil-à-dire, du Sud-oueil & de
i’Oueit-iud-oueit preique calme.
Cette agréable faifon , fur-tout en Février & une partie de
Mars, femble renchérir fur celle des vents du Nord-eit. On
ne peut, iàns en avoir été témoin, iè former une idée delà
beauté des campagnes, elles font raviiFantes; je me fuis plufieurs
fois figuré que j’étois au milieu des Champs-éliies, & je ferois
allez porté à croire que l’idée de ces champs fortunés a pris
naiifance dans les contrées enchantées de l’Inde.
Dans cette faifon, l’inilant le plus chaud de la journée
n’arrive pas après midi, mais un inilant avant que la brife
du large iè déclaré, c’eil-à-dire entre 9 & 1 1 heures dn
matin ; en voici la raiion. A mefure que ie vent de terre
tourne au Sud pour gagner le large, la briiè diminue infen-
fibiement, & tombe enfin tout-à-fait ; Je calme dure deux
d à n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . 4 8 4
ou trois heures ¿pendant ce temps le Soleil monte toujours,
& il échauffe en même temps l’air, & le thermomètre monte
j vue d’oeil. Sitôt que la brife du large commence à iè
faire fentir, la liqueur commence auffi à defcendre, & la-
différence va prefque toujours à 2 degrés s ou 3 degrés.
Il m’a paru que la brife de terre, dans cette faifon, tombe
aifez régulièrement chaque jour à 7 heures du matin,
que celle du large prend vers les 10 heures , qu’elle
paife quelquefois à l’Eit-fud-eil, qu’elle fe rapproche du Sud
vers le.coucher du Soleil, & quelle ceife environ à cette
même heure. Pendant la nuit le vent vient de terre, c’eil-
à-dire, du Sud-oueil & de i’Oueil-fud-oueil, mais c’eit plutôt
un. calme qu’une-briiè.
11 y a encore une autre chofe à remarquer i c i , e’eil que
la brife du Sud-eil eil toujours accompagnée delà ierénité;
s’il y a des nuages dans l’air le matin, fitôt que la brife du
Sud-eil fe déclare, tous ces nuages, en quelque quantité
qu’ils foient, abandonnent le Ciel & diiparoiifent ; auffi
a-t-on coutume d’appeler ie vent de Sud-eil ie balai de la
.côte, 'h
II eil bon de faire obferver ici aux Phyficiens, que pour
former ces différentes faiibns, les vents font le tour du
compas ou de l’horizon du Nord au Nord-eil, à l’E it, au
Sud-eil, au Sud, & remontent au Nord par l’Oueft &. le
Nord-oueil.
Une autre remarque auffi intéreifante, c’eil que les iàiiôns.
commencent toujours à iè faire remarquer dans la partie
fupérieure de l’atmoiphère, avant qu’on ies éprouve en bas
fur la terre ; car trois femàines , & fou vent plus, avant le
reverièment de la mouçon, les nuages qui peuvent fe trouver