elpèce de coup de fang violent, dont plufieurs faignées très-
copieufes faites fur le champ au bras & au pied, & l’émétique
adminiftré douze heures après, me débarraffèrent affez vîtes
mais il me refta pendant fept à huit jours dans le nerf optique,
une impreffion fingulière de cette maladie; ce fut de voir
deux objets, au lieu d’un feul, à côté l’un de l’autre; cette
îllufion difparut peu-à-peu, à mefure que je repris des forces.
Je continuai les années fuivantes, mes obiervations le long
de la même côte de Madagafcar, en remontant au Nord. Je
vifitai Foulpointe , Sainte-Marié & la baie d’Antongil. La
pofition géographique de cette côte n’avoit encore été fixée,
que je fâche, par aucune obfervation aftronomique : or la
plupart de nos Marins qui fréquentoient alors Madagafcar, defi-
roient qu’on pût y faire une obfervation de'cifive, parce qu’ils
croyoient s’être aperçus que cette côte étoit réellement plus
à i’Oueit qu’elle n’eil ’marquée fur les Cartes de M. Daprès.
Quelques - uns attribuoient aux courans la différence qu’ils
trouvoient en attérant à Madagaicar: indépendamment d’un
grand nombre d’obiervations d’angles horaires, de la Lune ,
j’eus le bonheur d’obierver à Foulpointe une immerfion &
émerfion d’.Antarès par la Lune. Cette obfervation eft auffi
exaéle qu’elle: puifiè l’être: M. du Séjour s’eft donné la peine
de la calculer, en ;fe fervant de les lavantes méthodes analytiques
; il a trouvé pour la longitude de Foulpointe 3 1 o ' 1 2",
ou bien 47'* 3 3’ o" ( Mémoires Je ïAcadémie des Sciences,
année ly y 2 , première partie).-
Je levai, comme je i’avois fait au fort Dauphin, un plan
,de là côte de Foulpointe, de fon barachoua (elpèce de petit
port ),: & répétai toutes les obiervations que j’avois faites au
fort Dauphin. Quant aux marées, Foulpointe eft le feul
DANS LES Al ERS DE L IN DE, I }
endroit de la Zone torride que j’aie vifités, où j’ai vu la mer
affujettie à des loix fixes-; j’ai trouvé que l’heure de la plus
haute mer. arrive à Foulpointe un jour & demi, ou deux
jours après la nouvelle Lune , & i h 2 0 'après le paffage de
la Lune par le méridien; j’ai auffi obfervé la quantité dont la
mer y monte,-à peu-près la même dans toutes les nouvelles
Lunes, c’eft-à-dire, depuis 3 5 pouces ± jufqu’à.38 pouces :
les marées des pleines Lunes me parurent plus petites, que
celles des nouvelles Lunes ; je les trouvai feulement de 24 à
,30 pouces ; mais je ferai obferver que la Lune dans le premier
cas étoit périgée, on peu éloignée de l’être. - i -,
jj De Foulpointe en allant, à la baie d’Antongd par drig de
Sainte-Marie & le canal de même nom , j’ai relevé toute la
côte. Enfin je ne répéterai point que j’ai fait à la baie d’An-
tomdl le même genre d’obfervations que j’avois faites à
Foulpointe & au fort Dauphin. II réfuite de mes-obferva-
iions, que M. du Séjour s’eft encore donné la peine de
calculer, félon fes formules, que la longitude du fond de la
baie d’Antongil, au village appelé Antfirac, à une honne
lieue marine de l’île Marotte, & au Nord de cette ne, eft
de 3h. 12 ' 13 " , ou bien * 8 d 3' 15"; en forte que la différence
entre le fond de cette baie & de Foulpointe eft de
,2' M de temps, ou 30' 1 5" de degré, dont le village d’Ant-
iirac feroit plus à l’Eft que te village de Maronaumbé à Foulpointe
: ces deux déterminations affurent la diftance de
.Madagafcar à l’ifie de France, que les obferyations de feu
l’Abbé de la Caille mettent 3h 4° ' 32" à 1 Eft de Pans; ce
qui ne fait que 7 d 3 5 - de entre les méridiens de
l’iiie de France & de Foulpointe.
Les différens voyages que je venois de faire à Madagaicar t