toujours ; on s’eft contenté de faire bâtir une grande chapelle, qui
fert de paroifle, à côté des ruines de cette belle & grande églife
dont je vous ai p a r lé , qui étoit celle des Capucins ; elle fervoit
auffi de paroifle, attendu que les Capucins font les Curés de
Pondichéry.
Je üfois ces jours p a fle s , dans Paufanias, un trait de politique
lîngulier des Phocéens.
L a ville d ’A b a dans la P h oc id e , é toit, dit Paufanias., anciennement
cmfacrée à Apollon qui y rendoit fe s oracles ; mais le domaine du Dieu
ne f u t pas refpeâé par les P e r f e s , comme i l l ’a été depuis par les
Romains : en e ffe t, les Romains ont rendu à ces Peuples leurs loix i f
leur liberté p a r refpeél pour Apollon, au lieu que les Perfes brûlèrent
ÿufqu’à f in Temple; ils en brûlèrent bien d'autres, que les Grecs «tf
négligé de rétablir, afin de laïffer a la pofiérité un monument éternel de
la fureur de ces barbares, & c.
V o ilà tout ce que je peux vous mander de la nouvelle ville de
Pon d ich éry; je vous envoie un deiîin qui repréfente la vue d’une
partie des ruines de cette ville jj vous y verrez mon Obfervatoire,
il n ’a pas une grande apparence, mais il eft très-folide & très-commode
; j ’y fuis allé loger pour être plus à portée de mon travail.
Je ne vous parlerai pas du climat ni de fa température, je ne
les connois point encore a f le z , ce fera pour l’année prochaine ;
tout ce que je puis vous d ir e , elt que juiqu’à p ré fen t, le ciel n’a
pas été très - propre aux Obfervations aftronomi<|ues , je ne peux
donc pas vous en entretenir aujourd'hui.
Je .vous recommande , ainfî. qu’au Père M a ître , l ’Obfervation
de la fortie de V én u s de delîus le difque du Soleil; fur-tout ne
n égligez pas de vérifier ou de faire vérifier votre méridienne, en
cas qu’il fe foit pafle quelque tremblement de terre depuis mon
départ jufqu’au jour de l ’Obfervation : quant à votre Almanach,
j ’en attends un exemplaire, & je le recevrai avec grand plaifir.1
Je. fu is , & c .
D e Pondichéry, le i . tr Juillet i p é 8.
M É M O I R E
Sur les Vents généraux i f alifés, fu r les Moujfons
des Mers de l’ Inde, i f fu r les Routes que l’on doit
fuivre pour aller dans l’ Inde, lorfqu’on a doublé le
cap de Bonne-efpérance *.
D AMP I E R , dans ion Voyage autour du monde, a donné
une ampie & curieule defcription de tous les Vents, tant
généraux que particuliers, que l’on trouve dans toutes les
mers connues, dans les lacs, les lagunes & lùr les côtes, &c.
Varennius, dans la Géographie, en parle auffi fort au long.
Je dois me borner ici à décrire ceux que peuvent efpérer
de rencontrer les Vaiffeaux qui veulent naviguer d’Inde en
Inde, pendant les différentes failons de l’année. .
On fait qu’on relient, entre les Tropiques & au- delà,
jufqu’au 2,8.e degré de latitude, tant feptentrionale que méridionale
, un vent confiant de la partie de l’E f t , vent que
quelques Phyficiens ont cru pouvoir attribuer au mouvement
diurne de laTè rre, lùr fon axe d’Occident en Orient; mais
M. Halley a démontré, à mon avis, que cette hypothèfe étoit
inlbutenable.
C e vent confiant, dont Varennius a loupçonné la caulè,
& que le Doéleur Halley a fi favamment expliqué dans là
Differtation lùr les vents alifés, le nomme en effet vent alife'
ou général ; il fouffle du Sud-eft ou à peu-près dans la
partie auftrale du globe , ■ & du Nord-eft dans la partie
boréale; il s’étend, fans prefque aucune interruption, fur
’ * Voyez
la planifie 1