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ces beaux jo u r s , fembloit, au contraire, leur donner un nouveau
lu ilr e : la Nature s’embelliflbit, les campagnes enchantoient.
Jufqu’au 1 7 , le temps a continué d’être de la plus grande beauté;
très-fou v,ent fans nuages.
... L e s bçifes, ,pnV été très-réglées. ; cçl(e ¡du Nprd-oueft a foufHé
foiblement jufqu’â 9 ou 10 heures, du matin , elle feinbloit être
l ’avant-coureur de. la beauté ,du jour; ceife d.ijL Nofçl-eft yenoit après,
qui perfeélionnoit l’ouÿrage de la première,,
D u 1 7 au. 2 0 , ij y a eu quelques, grains de phiie , beaucoup
de .nuages , & dlaifez forts coups de vent de la partie, du Nord au
N o rd -e lL .
L e 23 après micli, le beau,temps revint : la journée du 24 fut
des plus beli-es.
Le*thermomètre du 1 . 'r au 4 , a marqué, au lever du iSoIei l i -6<*
Pour la plus grande chaleur du jour. ............. . . . . . . . 2 3 3
Du 4 au 7, au lever du Soleil'. . v . VV. . . . . . . . .t. ... ; • * • J.9
Pour la plus grande chaleur‘du jour. . , '. 24 a 27
D u 7 au 1 7 , au lever du Soleil’. . . 17 a ^
Pour la plus grandercM.leu.r, du jour. >1, ^ . >. . . • . •
D u 17 au.2Q j au lever du Soleil. , n . ... ... . . . . . . . .19.
Pour la plus grande, chaleur du jour, . , , , ,'i . | . .V . - . g 24
D u 2,0 4 ^ 2 4 , au lever.du S o l e i l . . . . . i >>*9.
Pour la pîusg.randp chalçur du jour., % ^ *Jî® 5 * I *.»•»,* w? ..• :24 r
I c i ié "finis & regret le Journal 'd e ifies Ob'iehV’a t ib n s c a r jè
tombai 'malade , & jé gardai lé lit" pendant lé , mpis de .Janvier,
c ’eft-à-dire pendant un des plus beaux mois de l ’année.
M a maladie fut d abord un tehéfme très^doûlduretix, il fut bientôt
fuivi du fluji de ' larig & ;Ü’tuiê 'ÏTèvVé ardente-; je féntois en riieme7
temp s, dans l ’eftoitiac, des douleurs incbdcevablés" ; c ’éioit: iuhe
efpècé dé rechute de la fièvre que j’ avoiâ éüd au'mois dé Septembre'. -•
Je fuis redevable de la vie aux bons foins de M . Clairbt, Cni-
rurgien-major de la Compagnie'des Indes j le Nabah Eder-Alikan
l ’avoit appelé auprès, de; lu i ; il avoit, été fpn Çhiturgien pendant
la campagne dé 1 7 6 9 ; !>jé lé : conrioiifois ;particulièrement : foft
héureufem.ent pour m o i, il reyint à ' Pondichéry dansS le cQnimçïV
cernent de Décembre ; en moins de dix jours il me débarraffa du
Æux de fang ; enfuite il attaqua la fiè v re , qui me quitta le 2Q
Janvier, après m’avoir rendu comme un fquelette ; mais j ’eus le
bonheur d’avoir le beau mois de Février pour me rétablir : je fortis
Je 4 de ce, mois.
Lés convalefcences ne font pas longues dans ces climats fortunés,
çotfime elles le font prefque toujours dans notre climat de Paris;
le fécond jour de ma fortie, mon pouls fut remis comme dans la
plus parfaite (ante.
J’avois la plus grande envie de reprendre le chemin de l ’Eu rop e ,
& dç m’embarquer fur le Vaiifeau le Dauphin , qui devait mettre
à la voile, pour i ’1 Île-de-France, du 25 Février au i . er Mars; il me
reftoit à peine ving-t jours pour me rétablir, & il falloir me rriettre en
état de faire le voyage. L e Capitaine que je vis chez M . le Gouverneur,
le.fécond jour dé ma fortie, lui dit que je n’é'tois point
en état de m’embarquer : mais les progrès rapides que fit mon rétablif-
fçment furent étonnans ; ce qui m’auroit demandé au moins deux mois
& demi de temps à Paris , m’en coûta à peine un à Pondichéryl
Le 1 1 F é v r ie r , fept jours après ma première fortie, j ’eus allez
de force pour aller à une lieue de la v ille , à la jnaifon de campagne
du Gouverneur, où étoit. Madame la Gouvernante, depuis
le retour de la belle laifon ; je trouvai ce jour peut-être le plus
beau de ma v ie , par la fenfation du plaifir^qué ‘f éprouvai de jouir
encore une fo i s c o n t r e mon attente , d ’un fpeétacle aufïi beau,
qu’ùffre la campagne à Pondichéry pendant le mois de Février.
Je continuai d’aller de temps en temps à là campagne, ce qui me
rétabliffoff.à vuç - d’oeil ; j ’achevai même quelques opérations que
j’avois à fin ir , relatives au relèvement de la Carte des environs de
Pondichéry. Si, je ne fus pas parfaitement rétabli le i . er M a r s , joue
que" je m’embarquai, au moins je fus en état dé gagner i’ îflé-dè-
France, dont j ’attendois mon parfait rétabliiïement ; je connoiffois
le prix du- climat de cette Iflé ; je favois qu’il eft encore plus fain ,
quoique .moins.: b e a u ,. que celui de P on d ich éry , & je de vois y
trouver une occafion prochaine de repaffer en France.