Abaifement de l ’eau du puits au-dejfous du Sol.
Le 1 4 Avril 1 7 6 9 , i o p o p P. Q . le 13 à midi.
Le 14 Mai.... 9- 9. P. Q . Je 12 à onze heures du foir.
Le 20 Juin, . . . . . 2 . o. P. L. ie 19 à une heure du foir.
Le 30 Juin... 9. 9. D . O . le 2 7 à feptheures du matin.
Ii ne piut point ou prefque point pendant ces trois mois,
on éprouva au contraire une très-grande sèchereffe : or, on
remarque, dans ces quatre Obférvations faites au milieu de
cette sèchereffe , qu’il fe trouve heureufement une pleine
Lune, ie jour précisément que je trouvai l’eau du puits'la plus
haute ; que dix jours après, c’eft-à-dire , dans une quadrature,
i’eau avoit baiiîe de 7 pfods 9 pouces , Sc qu enfin cette
quantité de 7 pieds 9 pouces fe retrouve en remontant au
14 Mai, auffi dans une quadrature. La mefure du 14 Avril
ne s’écarte des autres que de trois pouces, ce qui fait une
iégère différence. Je ne fais point entrer ici ia première
Obfervation, celle du 1 1 Novembre 1 7 6 8 , parce que
c’étoit alors ia force de ia faifon des pluies, au lieu que depuis
i’entréè de Décembre jufqu’en A v ril, que je repris lesmeiùres
de i’eau dü puits, ia sèchereffe régna conftamment ; qu’eiie
continua plus de trois mois encore, c’eft-à-dire paffé le mois
de Juin. C ’étoit donc alors ie temps ie plus propre à conftater
fi i’eau du puits étoit fujette aux marées ; car les différences
de 8 pieds que j’y ai vues dans cette même faifon en neuf
ou dix jours, ne pouvant point s’attribuer aux pluies, étant
au contraire relatives aux phafes de ia Lune ; j’ai cru que ia
conciufion que j’ai annoncée au commencement de cet article
n’eft pas hafardée, 8c que ia mer monte à ia côte de Pondichéry
, de 8 pieds au moins dans ies grandes marées.
Q u o iq u e les Obièrvations fur ies Réfraétions terreilres
ne foient pas d’une utilité apparente auffi grande que celles
des Réfraétions ail/onomiques, eiies ne Liftent pas pour cela
d’intéreffer la Phyfique; 8c c’eft dans cette vue que je rapporte
ici les Obférvations que j’ai faites à Pondichéry, fur ies
Réfraétions terreilres. Je iàvois que M. Picard, étant un
jour fur ie Mont-Yàiérien, avoit dirigé, avant le lever d u
Soleil, ion quart-de-cercle iur ie fommet des tours de Notre-
Dame, & qu’il avoit trouvé leur abaiffement de 20 minutes;
que ie Soleil fut à peine ievé -qu'il trouva 1 abaiiïèment de
ces mêmes tours de 22 minutes.
Mais voici ce qui me donna occaiion de faire a Pondichéry
quelques Obièrvations fur cet objet.
A une lieue & demie environ au fud de cette ville, font
des dunes de iàble iur ie bord de ia mer. Ces dunes font de
la plus grande aridité; on n’y remarque que quelques herbes
çà 8c là s.èches, pendant ies. trois quarts de lannee, 8c quelques
arbres autour d’une petite pagode appelee Virapatnam,
8c des paillotes de pêcheurs en tres-petit nombre ; ces fables
arides s’étendent dans le Sud à perte de v u e , ie long du
bord delà mer: à l’Oueft ou du côté de ia campagne, elles
peuvent occuper deux cents toifes, un peu plus ou un peu
moins, après quoi la campagne eit très-cultivée 8c remplie
d’arbres’, d’aidéès ou de'villages.
Lorfque dè Pondichéry on regarde ces dunes vers ies dix
à onze heures du matin ou midi, cette partie paroit comme
* Ces Obférvations ont été lues à l’Académie Royale des Sciences,
ie 20 Novembre 17 7 5 .