latitude en mer dans ces parages. En remontant au Nord
depuis 10 degrés de latitude auftraie où l’on voit que
l’aiguille eft horizontale, jufqu’à 10 degrés de latitude
boréale où l’on voit également que l’inclinaiibn eft de
4.0 degrés, on ne remarque plus qu’environ 2 degrés
de variation dans cette inclinaifon, pour un degré de
latitude; enfin, depuis 10 degrés jufqu’à 30 de latitude
boréale, on ne trouve guère plus d’un degré de variation
dans l ’inclinaiibn, pour un degré de latitude.
Dans l’Océan indien, on trouve au/fi à peu-près le
même rapport entre les degrés d’inclinajfon de l’aiguille
& les degrés de latitude ; car on voit qu’au fud de Pol-
Veira, par 14. degrés & demi de latitude auftraie, & fort
près du 80.De méridien , j ’ai obfèrvé 45 degrés d’incli-
naifon, pendant que je l ’ai trouvée nulle de l’autre côté
de la Ligne, à 1 o degrés à peu-près de latitude, entre
le 80 & le 8 J™“ ■ méridien, à 5 0 lieues dans le nord-eft
de Ceylan, ce qui fait environ 2 degrés de variation
dans l ’inclinaiibn pour un degré de latitude, à peu-près
comme dans l’Océan occidental : mais cette efjièce de
Loi ne paroît avoir lieu qu’entre les Tropiques.
Par rapport à la Longitude , on remarquera que
l’inclinaiibn de l’aiguille ne peut être d’aucun ufage,
puifqu’elle varie à peine d’un degré pour fix cents lieues
en longitude, & même pour douze cents. En effet,
que l’on jette un coup-d’oeil le long de la côte orientale
de Madagafcar , on verra qu’au fort Dauphin, par 2 J
degrés de latitude auftraie , j’ai obfervé 52 degrés
d’inciinaifon ; mais qu’à la baie d’Antongil, par 14 ou
15 degrés de latitude, j ’ai obfervé 46 degrés : or, fi
l’on fuit ce dernier parallèle en s’élevant dans 1 Eft, on
trouvera que j’ai obfervé au fud de Pol-Veira 45 degres,
& au nord de la nouvelle Hollande 4 > degres, que
l’on confidère, après cela, la grande diftance qu il y a
entre ces trois points, pris fur le même parallèle, on
conviendra que l ’inclinaiibn de 1 aiguille aimantée ne
peut être d’aucune utilité pour les longitudes iùr mer.
Avant que d’entrer en matière, j ai cru qu il etoit
indifpenfable de donner une idée ou un extrait de tout
le Voyage ; on en trouve deja un dans le volume
des Mémoires de l"Académie des Sciences, annee ¡yy 1.
Celüi que j’ai mis à la tête de ce Volume eft beaucoup
plus ample & beaucoup plus détaille ; j ai fuivi dans cet
extrait l’ordre des dates & des évènemens, mais j ai cru
pouvoir m’en écarter dans le cours de I Ouvrage, pour
mettre une eipèce d’ordre parmi les matières qui font
l’objet de cet Ouvrage.
La iùite de mon Voyage traitera des îles Philippines
& de Madagafcar, & de celles de France & de Bourbon.
Nous avons très-peu de chofes fur les Philippines:
j’y fuis refté dix-ièpt à dix-huit mois ; & maigre les
Argus qui me veilloient, j’ai ^encore trouve le moyen
d’enrichir mes journaux de beaucoup de faits importans,
qui concernent iùr-tout le commerce de ces Iiles &
leurs différentes productions, qui font autant de iources
intariflables de richeifes. Madagafcar, à la meme diftance
b I