A r t i c l e c i n q u i è m e .
Obfervations fu r la longueur du Pendule^Jimple ; extrait de
mon Journal du i j au 2 8 Juillet ip fy .
P e n d a n t que je faiiois lespréparatifs de mon Voyage
pour i’Inde, je confelfai M.rs de Mairan, la Condamine &
la Caille, fur la meilleure façon de faire ies expériences du
pendule fimple; ces trois Académiciens m’aidèrent beaucoup
de leurs confeils : M. de la Caille me remit auffi pluiieurs
inftrumens qui m’ont été d’un très-grand fecours dans nion
Voyage.
Parmi ees inftrumens, je compte une toife de fer en
deux parties, de trois pieds de longueur chacune, faites
par le fleur Canivet, & enchâffées chacune dans une gouttière
de bois. Nous les mimes dans l’étalon qui a ci-devant été
au fxeur Langlois, & dont le fleur Çanivet avoit fait J’acqui-
fition. Ces toifes fe trouvèrent exaéles avec l’étalon, c’eft-
à-dire, qu elles n’entroient ni avec trop de liberté, ni avec
trop de force. Quatre Thermomètres, qui étoient dans
l’appartement, s’accordoient à marquer 14 degrés au-deffus
du terme de la congélation.
Nous comparâmes enfuite ces deux petites toifes l’une à
l’autre ; nous trouvâmes que l’une étoit plus longue que
l 'autre d’un 2 5 .' de ligne.
Pour l’eflimer, nous mimes un morceau d’une feuille de
papier entre le bout de la moins longue des deux toifes, &
l’équerre qui touchoit la plus longue; par l’autre bout, les
deux toifes touchoient à une fécondé équerre ; en retirant le
papier on fentoit qu’il frottoit un peu des deux cotés: or,
vingt-quatre
vingt-quatre feuilles de ce même papièr faifôient exactement
une ligne.
Nous fîmes encore faire, M. l’abbé de la Caille & moi,
deux petites règles de fer pour fervir à mefurer la longueur
du pendule qui bat les fécondes : elles furent conflruites fer
le modèle de celle qui avoit férvi à M. l’abbé de la Caille
dans fes Voyages. J’emportai une de ces deux règles ; l’autre
refta entre les mains de cet Académicien ; mais avant tout,
nous ■ en vérifiâmes la longueur; & voici quel fut notre
procédé.
Dans une efpèce de galerie que formoient les appartenons
de M. l’abbé de la Caille, & dont le carreau venoit d’être
refait à neuf, & étoit fort uni, nous mefurames une bafè
de 12 toifes o pieds 1 pouce avec nos deux petites
toiles de fer. Nous plaçantes un clou de cuivre-à chacune
des extrémités de cette bafe, & nous marquâmes un trait fer
chacun des clous pour déflgner les deux extrémités ; nous
étions dirigés par un ■ fil tendu d’une des extrémités de la bafe
à l’autre extrémité. Les thermomètres, dans l’appartement &
dehors, marquoient 5 degrésLau-deffus delà congélation:
Le lendemain, aidé'du fleur Canivet, je meferai notre
bafe avec ies règles deflinées aux expériences de la longueur
du pendule fimple; je pris des1 mêmes précautions que nous
avions employées la veille à fa mefere delà bafe : Lorfquenous
fumes parvenus à la douzième portée, M. l’abbé d e là Caille
vint nous aider à •eftimer la petite quantité excédante; il la
trouva de 3 pouces 9 -lignes f , c’eil-à-dire que les vingt-
quatre portées de nos : deux petites verges .excédoient, de
3 pouces 9 -lignes les vingt-quatre portées des deux
petites '-toiles ¡dont nous nous étions' fervis la'.veille^.Nous
Tome I . L U
Afem. AcatL
année
B § fiz*.